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EAN : 9781092173445
Ire Marges (26/02/2018)
3.33/5   9 notes
Résumé :
Jean joue aux échecs pour la beauté du jeu, pour l’histoire qui s’invente sur la plaine de cases, le monde qui se déploie sur l’échiquier selon des règles qu’il découvre en lui. Gagner lui importe peu.

Jean mène une vie dont il a hérité jusqu’au jour où il se fait confectionner une paire de bottes en cuir, quitte sa ferme et entame un voyage avec sa jument.

Le cavalier est le récit fragmenté d’une vie qui se concentre et s’accomplit d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le Cavalier, publié à L'Ire des Marges (et non Ire marges), est une belle surprise. La prose est très particulière, des phrases courtes, précises. Des phrases qui suggèrent plus qu'elles ne disent. Ainsi lire devient vraiment une activité créatrice. L'histoire n'est pas racontée de manière linéaire. La chronologie est bouleversée. Chaque chapitre est plus une description qu'un récit. Mais le récit émerge de ces petits moments capturés ici et là. Cette écriture me fait penser à un tableau pointilliste. Il faut l'apprécier en variant la distance du regard.
Le Cavalier, c'est le titre ; c'est aussi une pièce du jeu d'échec, bien présent, avec toujours une partie en cours sur l'échiquier. C'est aussi le jeune homme qui invite une femme, qu'il épousera, à danser, puis qui en invite une autre, qui ne deviendra pas sa femme. C'est enfin cet homme, ce fermier, qui connait la campagne, la nature et les chevaux, qui va entreprendre un long voyage vers la ville en compagnie de sa jument préférée.
Les amateurs de fictions liés au jeu d'échec peuvent ajouter ce livre à leur liste qui, et ce n'est pas un hasard, comporte 64 chapitres.
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Très beau, très poétique. Une réflexion sur les temps de la vie.
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Des bottes, un échiquier, une jument et un périple pour redéfinir un être in extremis. Somptueux et envoûtant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/03/19/note-de-lecture-le-cavalier-derek-munn/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Je l'ai lu parce qu'il faisait partie de la sélection; j'ai sauté 80 pages, et elles ne m'ont pas fait défaut. Il s'agit d'une littérature qui s'adresse à un public très restreint qui apprécie ces livres abscons; y a t'il seulement quelque chose à comprendre?
Lien : https://www.facebook.com/arm..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle saisit le cuir enfermant le pied droit. Pendant un instant tout s’arrête. A-t-elle reparlé ?
Je recule, j’avance, c’est pareil, je voudrais ressortir sur le perron, respirer l’air tiède de la soirée, ne pas être présent. Attends. Mais quoi ? L’odeur, la tristesse, la noirceur sont étouffantes, mais si je ferme les yeux ou repousse le moment, je ne serai pas moins témoin.
Prêt ? Finalement la botte vient aisément. Élise l’a, vide, dans ses mains, comme un creux dans son corps. La chaussette exposée est crasseuse, trouée, laissant voir largement le pied sale, mais apparemment sain. Elle pose la botte, attrape la deuxième, Jean l’observe, elle a l’impression de voir ses yeux derrière un masque, elle sent qu’il s’absente, elle aimerait l’entendre dire encore une fois d’attendre.
le pied gauche pèse différemment, lui semble plus lourd, le cuir est poisseux. Attends, se dit-elle, Jean ferme les yeux, elle se sent abandonnée, elle tire. Contre une résistance visqueuse d’abord, puis contre rien, ça va trop vite, elle manque tomber, a l’impression de rester longtemps suspendue, le souffle coupé. Le temps de voir, sentir, imaginer ce ue c’est que ce pied en déliquescence. Quelques lambeaux d’une étoffe indéterminable sont enracinés dans la chair noirâtre, bleuâtre, verdâtre, suppurante. Jean a perdu conscience, des traces de larmes brillent sur son visage, Élise laisse tomber la deuxième botte, elle cache son nez dans le pli de son coude. Ensuite elle sortira, elle vomira, elle criera à l’aide.
Dans la cour, la jument patiente, elle est à l’ombre maintenant.
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On se moque de lui, de l’air béat qu’on lui trouve pendant les jours, les semaines suivant la naissance, puis, par la suite, toujours, pour son attachement à ce poulain, cette pouliche, cette jument. Elle s’appelle comment ? Je ne sais pas, je ne lui ai pas demandé. Ça fait rire Mathilde, c’est bien.
Cette question du nom revient souvent. Jean répond diversement suivant son humeur ou la personne qui la pose. Elle n’en a pas. Elle n’en a pas besoin. Elle n’a jamais su, ou n’a jamais voulu me le dire. Je ne l’ai jamais compris. Déjà, qu’on l’appelle un cheval ne la concerne pas. M’a-t-elle donné un nom à moi ? Croyez-vous qu’en me voyant chaque jour elle se dit, voilà Jean qui arrive, mon homme ?
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Une sensation d’abord, l’homme n’y est pas pour l’instant, ou est subsidiaire, c’est sa fatigue qui avance, une sensation de cuir, un cuir souple, épais, résistant, je le sens, je vois son grain. Une paire de bottes. J’ai envie de les toucher, de les mettre, mais il y a déjà des jambes, qui marchent, qui boitent. L’homme est descendu de son cheval, ils marchent ensemble, ils rentrent à la maison.
Un voyage qui persiste dans le temps.
Différents états d’usure des bottes se superposent, du cirage à la boue, jusqu’à la poussière qui couvre tout à la fin, moite, agglutinée en bas de cette de gauche dans les bajoues de cuir tombant autour du talon quand, arrivé, l’homme se laisse glisser de la selle pour la dernière fois, se tassant comme un sac de pommes de terre en prenant appui sur l’immobilité de l’animal qui maintenant détourne la tête.
Je comprends alors qu’une fois ses bottes enlevées cet homme ne marchera plus jamais.
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