Le pouvoir des mères est-il plus fort que la violence des hommes ?
Dans ce récit, fille, mère, belle-mère encaissent ou ont encaissées les coups , leurs enfants en ont été les témoins impuissants.
Cela pourrait être un sombre récit mais non, au bout du tunnel, il y a la lumière et sur le chemin résilience, acceptation et espoir.
Katarina, jeune femme indépendante croque la vie et butine, collectionnant les aventures jusqu'au jour où elle s'aperçoit que sa dernière relation a porté un fruit.
Comme sa mère Elisabeth avant elle, Katarina va faire les frais de violences à l'occasion d'une dispute avec Jack, son amant américain d'un été, après lui avoir confié qu'elle attendait un enfant de lui…
Ces coups et blessures vont lui permettre de se ressoucer auprès de sa famille, de sa mère, de sa belle soeur, Erika et de son frère : aux près d'eux, en convalescence elle trouve réconfort et soutien .
« Katarina n'arriva pas à s'endormir, Elle contemplait le plafond en pensant au peu de choses que l'on sait sur son prochain, peut-être encore moins sur ceux qui sont les plus proches, Demain, Elizabeth serait là, sa maman si ouverte et pourtant porteuse de milliers de secrets cachés. »
C'est sa maternité, la déclaration de cet heureux événement qui va permettre à Katarina de se rapprocher de sa mère et, déclenchera ainsi le temps de la transmission, de la filiation avec une série de lettres adressées à sa fille par Elisabeth.
Après la violence des coups, de la honte, de l'humiliation, du silence et de l'effroi émergeront l'amour, la solidarité, la confiance pour une renaissance qui ne sera pas exempte de peur.
Un texte en trois temps où les protagonistes rencontrent des êtres lumineux, sensibles, généreux et respectueux à l'image du peintre Viktor Emmanuel, âme apaisante et nouvel amant de Katarina :
« Leur rencontre fut douce, remplie de tendresse et de désir. Sans la pénétrer, sans rentrer dans le nid où le bébé dormait, il l'a caressa jusqu'à l'orgasme. Et elle fit de même avec lui. »
Marianne Fredriksson aborde un sujet grave, malheureusement toujours d'actualité, avec finesse et délicatesse sans aucune stigmatisation et beaucoup d'humanité et de psychologie. Elle manifeste de l'empathie autant pour les victimes que pour les bourreaux, ne portant aucun jugement, elle s'immisce dans les profondeurs de chacune des protagonistes.
Le pouvoir des mères démontre la force du lien qui unit mère et fille.
Je ne connaissais pas du tout cet auteure, c'est en chinant dans une brocante de livres, que je l'ai découverte, et ma fois, c'est une très agréable surprise.