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EAN : 9782904201226
305 pages
Wallada (01/04/1996)
4/5   5 notes
Résumé :
Les Tsiganes, qui sont-ils, d'où viennent-ils, où vont-ils, sont-ils libres ? Le Tsigane est un personnage principalement romanesque, parce qu'il est différent du monde au milieu duquel il se tient, et qu'on ignore comment et de quoi il vit. Il paraït échapper à toute contraine, il erre sans autre souci, dirait-on, que de devenir lui-même ; il inquiète.
Une connaissance plus approfondie permettrait de mesurer l'ampleur de la tâche à accomplir, qui finaleme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce roman de Mattéo Maximoff "Le prix de la liberté" traite d'une révolte romani au XIXe siècle en Roumanie. En effet jusque vers 1850 les Roms en Valachie et Moldavie appartenaient à un maître et leur statut peut être assimilé à celui d'esclaves mais avec un certain nombre de caractéristiques particulières.
Aux côté d'Haïdouks (sorte de bandits d'honneur) et avec l'aide d'ours, les Roms révoltés font face à l'armée. En 1996 l'éditeur Wallâda de Châteauneuf-les-Martigues (dans les Bouches-du-Rhône) a republié cet ouvrage.
En matière de littérature de jeunesse pour en savoir plus sur la vie des Roms en France vers 2010, on lira deux fictions (accompagnées à chaque fois de pages documentaires) "Maëlys et ceux des caravanes" d'Antoine Blocier et "Lyuba ou la tête dans les étoiles" de Valentine Goby et Ronan Badell.
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Il s'agit d'un petit miracle : Matéo Maximoff a commencé à écrire en détention, pour une affaire plus ou moins liée à sa qualité de Tzigane. Et il s'agissait, puisqu'il est décédé en 1999, d'un véritable Tzigane, avec tout ce que cela peut représenter de handicaps du point de vue de la littérature : prévalence de la culture orale ou musicale, relations avec l'orthographe et il paraît que la sienne était bien délicate. le miracle aussi de tomber dessus au déstockage d'une médiathèque de ma région : un livre des éditions Wallada, auto-distribuées, c'est-à-dire introuvables.
Nous nous trouvons donc dans les marges : la mise en page ou le style ne sont pas toujours très académiques, des coquilles subsistent. Dans l'ensemble, cependant, c'est finalement très intéressant sur la forme comme sur le fond. L'esclavage des Tziganes en Roumanie au dix-neuvième siècle reste peu abordé en littérature ou ailleurs et cet épisode d'histoire constitue un sujet original et de valeur. J'y ai appris des choses, comme le phénomène de déflation qui a conduit à la fin du système, mais aussi l'existence de camps des Tziganes esclaves à la périphérie des domaines, qui expliquent en partie leurs habitations contemporaines, même si la narration prédomine, en particulier l'action.
Sur la forme, on trouve certes peu d'antimétaboles ou de symploques, toutefois un style se dégage : usage de l'ellipse, prédominance des dialogues, emprunts aux langues étrangères parfois... La caractérisation marque aussi le roman : brève, parfois versatile. Les personnages agissent et changent de façon de voir les choses en fonction des circonstances. On devine un peu ces Tziganes qui en un instant peuvent sortir une lame et qu'on a peu intérêt à pousser à s'en servir. le livre ne cache pas en effet la violence, parfois la misère, loin des descriptions idéalistes que l'on lit parfois de la vie de bohème. du côté de la sociologie, on peut relever la place des femmes, qui serait de nature à alimenter bien des réflexions sur ce qu'on appelle l'intégration et ses difficultés...
Mais cela reste avant tout un roman d'aventures passionnant et les marges recèlent souvent autant voire plus d'intérêts que le centre.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le marché aux esclaves battait son plein. Le marchand à tête de Turc, avec sa carrure d'athlète et sa moustache en crocs, tenant un fouet dans la main droite, parcourait des yeux l'ensemble des acheteurs éventuels, habitué à reconnaître son monde. Le public s'agitait, s'impatientait, et même quelques hommes criaient et injuriaient le colosse qui, indifférent à ces menaces, feignait de ne pas s'en apercevoir, les dominant doublement de sa carrure et des hauteur sur l'estrade, avec un air moqueur. Puis il eut un large sourire quand il aperçut la voiture d'Andrei qui se frayait un passage à travers la foule, car le marchand savait que celui-ci était le meilleur acheteur; aussi commença-t-il son boniment:
— Messieurs, j'ai l'honneur une fois de plus, et comme chaque année à la même époque, de vous vendre les plus beaux esclaves qu'on puisse trouver sur les marchés mondiaux. Moi, Constantine le marchand, je vous défie de me prouver le contraire!
Il s'arrêta un moment, laissant ainsi au voïvode Andrei le temps d'approcher pour mieux examiner sa marchandise vivante.
– Notre seigneur, le puissant voïvode Ieremie, mort il y a quelques mois, a laissé tous ces esclaves à ses fils; ce sont ceux que nous allons vendre aujourd'hui. Vous verrez les plus forts de la région, et si vous doutez de ma parole...
Des familles tziganes furent poussées sur l'estrade. Pour activer la vente, on mit les tziganes à l'enchère par deux, puis par trois familles.
Yon, l'intendant, au nom de son maître le voïvode Andrei, acheta cinq familles en deux fois; celles qui comptaient peu d'enfants commencèrent à s'entasser dans la seconde charrette.
Pendant tout ce bruit, des regards de flamme se croisaient.
Les larmes coulaient en silence, car un tzigane, un rom, n'a pas le droit de pleurer sur le sort malheureux de son frère de race. Le jeune tzigane répondant au nom d'Isvan n'avait encore jeté qu'un rapide coup d'oeil vers la deuxième charrette pour voir s'il ne connaissait personne parmi ceux qui désormais allaient vivre avec lui.
– Trente ducats.
Ce chiffre fit tourner involontairement la tête à Isvan; la voix, c'était celle bien connue de Yon. Trente ducats: était-ce le voïvode ou l'intendant qui marchandait? La curiosité domina les sentiments d'Isvan et, pour la première fois, il regarda attentivement l'estrade. Quatre tziganes seulement: le père, homme d'environ quarante ans, grand et musclé; Constantine annonça qu'il exerçait la profession de forgeron. Ses deux fils, vingt et un et dix-neuf ans.
– Et la fleur de tous les tziganes: Lena, dix-sept ans.
– Trente-cinq ducats, cria une voix calme.
– Quarante, dit aussitôt Yon.
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Videos de Matéo Maximoff (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matéo Maximoff
Pierre Chopinaud s'entretient avec Lise Foisneau autour de son livre "Cavalier d'épée" publié aux éditions P.O.L à la Mediathèque Matéo Maximoff à Paris, après qu'il a lu ' fragments de "Cavalier d'épée", le 2 mars 2022 Médiathèque Matéo Maximoff 59 rue de l'Ourcq Paris 19e - images: Abdoul Gadri Fofana"
Lise Foisneau a publié "Les Nomades face à la guerre (1939-1946)" avec Valentin Merlin aux éditions Klincksieck.
"Cavalier d'épée" est un livre politique. L'écrit mouvant, éclaté et musical, biographique, de ma jetée hostile, jeune adulte, dans le fracas d'une décennie de guerre civile mondiale. L'époque y apparaît intégralement fragmentée : race, loi, histoire, violence, hégémonie et subalternité. Ces éclats, discours, poèmes, entretiens, manifestes, sont ordonnés selon quatre mouvements : Trahir, Parler, Souvenir, Jouer. J'ai cessé tout travail de fiction et toute action politique pour redéployer expressément l'écriture comme arme offensive contre les appareils idéologiques de l'ordre établi."
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