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EAN : 9782268108544
356 pages
Les Editions du Rocher (01/02/2023)
3.18/5   17 notes
Résumé :
Paul Delorme a tout pour réussir. Jeune homme de bonne famille, qui travaille dans la finance, il a jusqu'alors mené une vie confortable, balisée par ses parents : école privée, scouts, rallyes, prépa, Grande École…
Il a fait ce qu'on attendait de lui, maîtrise les codes de son milieu bourgeois, et notamment vestimentaires : costume Ralph Lauren la semaine, polos Tommy Hilfiger ou Hackett le week-end… Aujourd'hui, il est naturellement consultant à La Défense ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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A vingt-six ans, Paul Delorme est auditeur dans la succursale parisienne d'un grand cabinet américain, McGinley. de famille aisée, après une scolarité dans des établissements privés catholiques, il a emprunté la voie royale des prépas pour ensuite intégrer l'Essec (comme l'auteur, qui lui n'est cependant pas passé par les prépas), la meilleure grande école « de commerce » avec HEC. Il est « staffé » sur une mission chez Astrion, une multinationale française, et audite notamment ses succursales au Moyen-Orient. Il y découvre des irrégularités comptables assez graves. Sa gestion du dossier sera le premier faux pas de sa vie de premier de la classe. ● NetGalley proposait ce roman et, au vu du précédent et premier roman de l'auteur, Braises de stars, une comédie de moeurs dans le milieu de la publicité et de la communication à l'ère des Youtubeurs qui avait l'air très amusant, je me suis dit qu'il pourrait me plaire. ● Malheureusement, ce Vestiaire américain n'a rien de comique ; on peut même dire que l'humour lui fait copieusement défaut. ● L'impression générale que fait ce texte est assez étrange. On se croirait dans un roman des années 1950 (la copine du narrateur, 24 ans, lui dit par exemple « Mais Paul, ne fais pas l'enfant »…). le style est désuet, avec une abondance exagérée d'imparfaits du subjonctif, un académisme pompeux qui ne cadre pas du tout avec le milieu de l'entreprise des années 2020. ● Mais quelque chose cloche encore davantage – et cela se rattache directement à ce style hors-sol –, c'est la façon dont est décrit le milieu grand-bourgeois qui manifestement fascine l'auteur : on dirait bien qu'il cherche à scruter un milieu qu'il ne connaît pas vraiment, si bien qu'il le caricature sans même le vouloir, tant il en rajoute dans les détails du style de vie de ces gens – détails au demeurant totalement inutiles dans l'économie du récit : descriptions méticuleuses de vêtements, de rallyes, de voitures, d'appartements, d'immeubles, de maisons, de quartiers, etc. ● D'autre part, et symétriquement, l'intrigue est d'un simplisme qui confine au ridicule. Tout y est prévisible et les descriptions dont je viens de parler prédominent beaucoup trop sur l'action, qui est tellement étique qu'on la dirait faite pour un roman jeunesse. ● Je me suis ennuyé, j'aurais sans doute mieux fait de lire le premier roman de l'auteur – mais à présent je n'en ai même plus envie… ● Une phrase que j'ai aimée cependant : « [O]n cassait la gueule du premier de la classe parce que ses résultats dégueulasses et individualistes trahissaient la cause commune en jetant une lumière crue sur la nullité confortable et reposante dans laquelle on se plaisait. » ● Je remercie NetGalley et les éditions du Rocher de m'avoir permis de lire ce livre dont la parution est prévue le 1er février 2023.
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Il avait tout pour réussir, et il est allé au bout du chemin tout tracé. Formaté depuis toujours l'aune des ambitions familiales, le parcours n'a pas posé de problèmes :


« le genre de garçon valable et sans histoire, parfait résultat de l'éducation d'un milieu, que toutes les familles espéraient voir un jour franchir leur porte »

Il est doué, il sait faire. Trop bien ? Lorsqu'il pointe du doigt une anomalie dans la gestion des comptes d'un client, et qu'il en fait part à son N+1, une descente aux enfers commence…

Se retrouver au placard, sans bien comprendre son erreur, c'est une occasion rêvée de faire le point sur son parcours, et d'en repérer les failles. Les motivations profondes ont sans doute été uniquement une façon de rentrer dans le moule, de ne pas faire de vagues. Mais si les apparences renvoient un portrait lisse, net, et sans bavures, la pression est une sorte de carburant qui permet de se voiler la face.

Si le personnage est au départ peu sympathique, sûr de lui, trop parfait, on comprend avec ce qu'il nous dit de son histoire, que les choix ont été faits pour lui, à sa place. Il suffit d'un grain de sable pour tout remettre en cause, et l'édifice qui semblait si solide s'effondre en un instant.

Le milieu dont il est issu est décrit avec ironie, et le narrateur égratigne les coutumes, les mariages arrangés, où les rencontres sont tout sauf fortuites et la place de la tradition comme focus incontournable.

C'est une leçon d'humilité pour ce jeune cadre, qui, s'il paraît imbu de lui-même présente malgré tout la qualité de ne pas jeter un regard méprisant sur ceux qui n'ont pas eu sa chance initiale.

L'écriture est brillante, et rend parfaitement compte de la morgue puis de la lucidité des propos du héros.

Le roman dénonce plus qu'il n'approuve les dérives d'une classe sociale, qui bien que née avec une cuillère d'argent dans la bouche, n'est pas plus à l'abri d'une déconfiture que l'ensemble des acteurs du monde du travail. Prenant au fil des pages un ton de thriller, la lecture devient addictive.

356 pages, Les éditions du Rocher 1er février 2023
#LeVestiaireaméricain #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Merci aux éditions du Rocher et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique 😊

Ce roman social aux accents de thriller économique devait plutôt, à en lire la 4ème de couverture, répondre à mes attentes. Pourtant, maintenant qu'il est achevé, il me laisse un goût légèrement doux-amer, un ressenti mi-figue-mi-raisin, un souvenir mitigé… C'est bien, mais…

Mais laissez-moi d'abord un peu vous le décrire. Un roman avec un volet "social", disais-je, car il décrit de façon assez fine la grande bourgeoisie de l'Ouest parisien. Cette caste très aisée et assez conservatrice, avec ses codes, ses us et coutumes, ses privilèges et son entre-soi.
Certains pourront considérer que la description de ce milieu, proposée par Jean Desportes, relève du cliché et que sa représentation est caricaturale. Je n'ai pas eu ce sentiment même si je comprends l'idée car il est vrai que ce roman se déroule au coeur d'une niche sociale repliée sur elle-même et qui n'hésite pas à user de traditions un peu désuètes et de comportements parfois d'un autre temps. Il est également vrai que dans ce milieu très fermé, que j'ai croisé à l'occasion dans ma prime jeunesse, la caricature devient de temps en temps la norme ! Et vu de l'extérieur, ces comportements peuvent en effet parfois choquer.

Ce roman est également construit autour d'un volet "thriller économique", avec une intrigue qui se déroule, une fois n'est pas coutume, dans le monde de l'entreprise et plus précisément au coeur d'un puissant cabinet d'Audit à la Défense. Sur ce registre economico-thriller, nous sommes un peu à la croisée des chemins entre les très bons "Paranoïa" de Joseph Finder et "La Firme" de John Grisham. A la nuance près que dans "Le vestiaire américain" l'intensité n'est pas du tout au niveau des deux autres romans, et que les passages "thriller" alternent sans cesse avec les passages "sociaux" ; ce qui bien entendu fractionne l'efficacité de l'intrigue et étouffe les émotions.

Je note aussi que ce livre se révèle trop bavard et déséquilibré.
Bavard car l'auteur à mon sens nous perd trop souvent dans les descriptions ainsi que dans les réflexions, les humeurs, les états d'âme de son personnage principal… ce qui, au final, m'a régulièrement un peu lassé.
Déséquilibré car l'intrigue manque objectivement de consistance en qualité (j'en ai déjà parlé) mais en volume aussi. En d'autre terme, les séquences intrigantes sont trop peu nombreuses et nous alternons, au fil des ces 350 pages, entre des moments de tension "faible intensité" et d'autres d'assoupissement. Tout est souvent une question de savants dosages, et les séquences de descriptions et d'états d'âme prenant le pas sur les séquences d'action, on a parfois le sentiment de lire une sorte de journal personnel où l'auteur se répand sans prendre le temps de filtrer ce qui est intéressant de ce qui ne l'est pas. Nous sommes donc dans une situation étrange avec de bons moments et trop de superflu.

En définitive, il aurait mieux valu qu'il allât à l'essentiel. J'emploie à dessein le subjonctif car c'est un temps qui est beaucoup utilisé dans ce livre. Christophe_bj estime dans sa (bonne) critique de ce livre que son emploi est "exagérément abondant". J'y ai trouvé pour ma part un certain plaisir similaire à celui que la dégustation de produits rares peuvent procurer.

Dans les points positifs, puisqu'il y en a aussi de réels, je note que ce roman, sous son angle thriller économique, interroge en nous plongeant dans l'antre d'un capitalisme exacerbé, assoiffé de pouvoir et enivré d'argent. Il souligne aussi certaines pratiques nauséeuses de management que l'on peut tout à fait rencontrer dans les grosses entreprises. Certains lecteurs penseront que nous sommes là aussi dans une vision exagérée. Pour en avoir été dans ma vie professionnelle parfois le témoin, je ne le crois pas. Et en ce sens ce livre est, à sa mesure, à la fois un témoignage et une opportunité de réflexion.

Enfin, pour terminer, je veux dire que j'ai trouvé ce roman documenté, objectivement bien écrit et avec une écriture plutôt riche. Et à ce sujet, serez-vous comme moi surpris par le fait que derrière ce récit académique et ce style conservateur et un peu ampoulé, que l'on croirait tout droit pondu par un auteur quinqua ou sexagénaire, se cache en réalité un trentenaire !

Bref, à moitié convaincu et forcément un peu déçu, je suis tenté de renvoyer ce roman et son auteur à son vestiaire.
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Le héros a découvert une fraude fiscale. Seulement, au lieu d'être récompensé, il est mis au placard, car il a mis le doigt dans un engrenage : ceux qui occupent le haut de la hiérarchie n'ont qu'une idée en tête : conserver leur poste, alors au diable les malversations, entre requins, on se soutient.

Il nous explique que depuis il est persécuté et mis au placard, surveillé, pisté en mode big brother qui abouti à une fuite « rocambolesque » peu crédible.

Un roman étrange qui semblait prometteur, dans ce milieu catholique ultra bourgeois, autoproclamé élite de la Nation et qui ne va pas réconcilier avec le monde de la finance et des magouilles.

Je reconnais, néanmoins qu'il y a quelques phrases percutantes, lucides dans ce récit.

Présenté comme un thriller économico-social, il ne tient pas ses promesses. J'ai réussi à le terminer cela relève de l'exploit, car le héros lui- même ne m'était pas sympathique.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Elidia qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur.

#LeVestiaireaméricain #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Autant j'ai apprécié Braises de stars, satire humoristique d'un milieu blingbling et superficiel, autant je n'ai pas aimé celui-ci, n'y ai trouvé aucun intérêt et absolument pas compris où voulait en venir l'auteur !!

Fallait-il plaindre le pauvre petit bourgeois à qui tout fut facilité, toutes les portes ouvertes lui permettant de tracer son chemin dans la finance ? Pas d'humour, pas même d'ironie, rien pour me donner envie de savoir ce qu'il allait advenir de lui après sa découverte d'irrégularités !

Un ennui profond et pour ma part aucune utilité intellectuelle !

#LeVestiaireaméricain #NetGalleyFrance

Challenge Gourmand 2023/2024
Lecture Thématique juillet 2023 : Français
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La mondialisation inexorable de tous les marchés entraînait la vieille Europe dans sa danse folle. Chaque nation s’épuisait à garder le rythme en même temps qu’elle exhibait ses charmes pour séduire l’or et le retenir à coups de mesures fiscales avantageuses, d’ouvertures à la concurrence, de subventions aux industries étrangères, de relâchement des frontières, d’incitations de toutes sortes et tous azimuts.
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Mais pour quelle société ? Une société de la précarité, de la paresse, de l'enfermement global où tout bientôt arrivera chez nous sans que nous n'ayons plus à sortir ? cela avait commencé par les fluides de base, l'eau, le gaz, l'électricité, ça avait continué avec les médias, cela se poursuivait avec les courses ménagères et la nourriture, les cours de sport et maintenant le travail. Bientôt, nous ne quitterons plus nos intérieurs, parce que nous n'en aurons plus besoin, parce que nous serons trop gros. Le rêve des capitalistes. Des consommateurs statiques. Le rêve des politiques. Des citoyens cloîtrés, assignés volontaires à résidence.
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Il fallait que j'aie cette putain d'école. Dedayan Louise... non admis(e), Degoursac Louis... admis(e), Dejoubier Victoria... non admis (e), Delorme Paul... admis... Mon cœur fit un bond, resta suspendu sans battre quelques instants, puis retomba pour se dissoudre en une flaque de magma qui se répandit dans toute ma poitrine. J'étais admis, bordel de merde. Je me contins. A peine un soupir qui vint traduire mon soulagement. J'essuyai subrepticement mes mains moites sur mon jean et me retournai vers ma mère. Je lui souris, elle m'enlaça et blottit sa tête dans mon cou pour me dire combien elle se sentait fière.
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Avant de devenir une oeuvre pressée sur du papier bible relié dans un in-folio couverture cuir sanctuarisée en haut d’une étagère, un livre est un matériau vivant qui raconte son époque en saisissant les moeurs de ceux qui la traversent.
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Il pouvait être frustrant pour un garçon de 26 ans en pleine forme physique et mentale de voir défiler ses heures de la façon la plus inutile qui soit. Avec son corps neuf et son cerveau au meilleur de ses capacités, coincé sur une chaise, il ressentait pleinement sa condition de simple ressource ou matière première à la disposition d'une logique capitaliste totale à laquelle son intégration dépendait de sa capacité à tenir sa place, celle que la société réservait à ses unités de production et de consommation.
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Jean Desportes est l'invité du journal de 12h30 sur la chaîne La 1ère de la RTS pour présenter Braises de stars
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