Tome après tome, la série sur les 7 Merveilles confirme qu’elle se porte à merveille ! A chaque opus, je n’attends rien et à chaque nouvelle sortie je suis comblé/ravi/satisfait en fonction de l’alchimie du tome… Et chaque nouvel opus révèle un nouvel artiste italien qui prouve que la BD transalpine se porte à merveille !
L’Histoire est un éternel recommencement : je ne sais pas si elle se répète, mais dans tous les cas elle bégaye très fortement… Après leur victoire sur le shahanshah Xerxès, les Athéniens avaient choppé le melon et avaient traités comme de la merde leurs alliés de la Ligue de Délos, ici après leur victoire sur Démétrios Poliorcète, les Rhodiens ont chopé le melon et ont traité comme de la merde leurs alliés fédérés…
Amaryos, jeune médecin originaire de Kos, devrait être est un homme comblé. La jeune et belle Clymenes aux blonds cheveux est folle amoureuse de lui, et il est dans les bonnes grâces de son père Flegones, richissime grand amiral de la cité de Rhodes, qui compte faire de lui son unique héritier… Sauf qu’Amatyos est là pour les châtier en accomplissant la vengeance de son père Héphaestion dont le fantôme le hante à chaque instant ! La série a toujours eu pour fil conducteur les conflits de loyauté et c’est encore le cas ici : Amaryos respectera-t-il son serment de médecin ou ses vœux d’assassins ? Et quand le destin le met au centre d’une vaste conspiration, il est soumis à la tentation : pour assouvir sa vengeance, il n’a plus qu’à ne rien faire du tout… Le sang-mêlé immigré sera-t-il le sauveur ou le destructeur de sa cité d’adoption ? Car qu’il soit fou ou possédé, c’est la damnation ou la rédemption qui l’attend au bout du chemin…
Les bien-pensants ont toujours soupçonné les étrangers de déloyauté, pourtant la plupart des exemples historiques montrent qu’ils sont souvent plus loyaux que les locaux (il suffit ainsi de comparer la sociologie de la Résistance et celle de Collaboration durant la Seconde Guerre Mondiale pour s’en rendre compte). Il faudra rappeler cela aux amis de Mr Zemmour et de Mr Sarkösy de Nagy-Bosca, eux-mêmes sang-mêlés enfants d’immigrés qui ne cessent de cracher leur venin sur leurs semblables…
Comme dans plusieurs titres de la série, la merveille du tome, équivalent antique de la Statue de la Liberté (ne serait que par ses dimensions), sert essentiellement de McGuffin. Charès de Lindos aurait percé le secret de l’Hélépole de Polyeidos de Thessalie, la Destructrice de Cités, la plus terrible machine de guerre de l’Antiquité abandonnée après l’échec du siège de Rhodes, et l’aurait caché dans son chef d’œuvre, le Colosse, alors que bien des personnes aimeraient bien s’en emparer…
Et comment tout cela finit-il ?
Happy End ? Non, car 17 ans après la bataille du Colosse, c’est maintenant c’est le jeune Naxos qui hanté par le fantôme de son père Atylos est en quête de vengeance contre Amaryos et sa fille Terpsichore… L’Histoire est effectivement un éternel recommencement !
Les graphismes du dessinateur italien Antonio Palma sont excellents. Il œuvre dans le réalisme sinon dans l’hyperréalisme, dans un style assez proche que de qu’on fait avec la rotoscopie en animation : il travaille clairement à partir de modèles existants pour tout ce qui touche au charadesign des personnages. Je ne sais pas qui a servi de base pour le personnage d’Amaryos, mais il a de faux aire de Kit Harington / Jon Snow de la série "Game of Thrones"… ^^
Pour tout ce qui est scènes de guerre ou d’action, on sent l’héritage des films "300" et "300 : Rise of an Empire" avec tous ces hoplites musclés et huilés dévêtus de cuir et de métal… Personnellement j’ai trouvé que cela redynamisait le peplum en lui donnant un côté bigger than life et/ou epicness to the max bienvenu pour dépoussiérer le genre. Mais après, c’est les goûts et les couleurs hein !
Et malédiction de cette série, je ne suis toujours pas sûr qu’encreurs et colonisateurs soient à la hauteur des dessinateurs : c’est dommage !
La série est terminée et force est de constater que la qualité a toujours été au rendez-vous. Il ne faudrait pas s’arrêter en si bon chemin avec un Luca Blengino très inspiré par l’Antiquité et une nouvelle génération de dessinateurs italiens au meilleur de sa forme : les Diadoques et les Epigones qui se sont combattus plusieurs générations durant pour s’emparer de l’Empire d’Alexandre sont un source de sujet inépuisable pour qui voudrait bien l’exploiter, car la réalité de leurs aventures et leurs mésaventures ont bien souvent dépasser la fiction !
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Rhodes, 292 AV JC.
L'ile goute à des moments de paix après la terrible guerre qui l'a opposée à Démétrios d'Alexandrie. Mais la paix n'est pas pour tout le monde. Amaryos a pourtant beaucoup de choses pour être heureux : Clymenes est la plus belle femme de ile est elle est aperdument amoureuse de lui. de plus son richissime amiral de père voit un très bon part en lui, son médecin, et envisage de faire de lui son unique héritier. Oui mais... La paix ce n'est pas pour Amaryos. Un fantôme du passé le hante, le pousse à la vengeance. Sous les yeux du colosse de Rhodes qui veille sur la cité portuaire Amaryos aura un terrible choix à faire.
Ce dernier tome des 7 Merveilles est une belle réussite.
Le scénario est très prenant et très vite on retient son souffle à chaque fois que Amaryos aura un choix à faire. Céder à la vengeance? Sauver Rhodes qui a trahit sa famille? Se laisser tenter par l'amour de Clymenes ou par la fidélité à son père? Penser à son bonheur ou rester fidèle à sa parole?
Jusqu'à la fin le jeune homme, au demeurant très attachant, sera sur un fil. Pouvant à tout moment basculer d'un coté ou de l'autre. Jusqu'à la fin, jusqu'au dénouement.
La vengeance est un plat qui se mange froid mais des fois ça refroidi tellement qu'on a plus envie d'en manger.
Les dessins réalistes sont très bien réalisés et nous plonge facilement dans l'ambiance.
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Dernier tome des « 7 merveilles du monde », le récit se consacre au Colosse de Rhodes, une des Merveilles de l'antiquité la plus éphémère et la moins documenté de tous. Ceci explique peut-être une histoire plus étrange (on est pas loin du drame psychologique voire horrifique) qui se démarque des autres tomes. Une histoire assez intriguant et intéressante avec une sorte de malédiction tournante (je n'arrive pas à trouver le bon terme) qui donne le charme au récit de cet album.
Le petit dossier final est toujours aussi intéressant.
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Cette série sur les 7 merveilles du monde antique connaît des hauts, comme le tome 3 : le Phare d'Alexandrie, et des bas, comme cet opus. Blengino part d'une trame de vengeance très classique, quasi mythologique, pour dériver sur un récit de double jeu mené par un jeune médecin, entretenu dans sa haine par l'esprit de son ancêtre. Graphiquement ce n'est pas franchement une réussite. D'autant que le fameux Colosse est peu mis en valeur, si ce n'est dans un travelling arrière en pages 4 et 5. Vu l'habilité des scénarios précédents de Blengino sur cette série, on reste un peu sur sa faim.
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Une aventure plaisante à qui, comme pour les autres volumes de la série, il manque un petit quelque chose – peut-être juste quelque pages – pour gagner en densité.
Lire la critique sur le site : BDGest
Une épopée historico-fictive superbement menée sur une des 7 Merveilles du monde antique qui confère à l’ensemble de la série concept, de par sa qualité constante, un intérêt certain.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Et voilà… Hélépolis ! La destructrice de cités !! La monstrueuse machine de guerre conçue par le général Démétrios pour abattre les défenses de Rhodes !! Embarqués sur un bateau incendié par l’ennemi à l’aide de poix et de chaux vive, moi et mes glorieux matelots avons mené un assaut désespéré pour la vaincre… Ce fut comme escalader l’Olympe lui-même à mains nues, et se présenter en face des dieux… Sous nos pieds brûlaient les flammes des enfers. Au-dessus, les lances de nos ennemis étaient si nombreuses qu’elles assombrissaient le ciel, en ce jour tout à la fois terrible et glorieux…
- Les sages de l’île de la médecine l’appelle « la maladie égyptienne »… Elle s’est répandue à l’est du Nil, jusqu’au grands déserts et aux steppes de l’Orient. Ce sont les puces des rats qui la transmettent. […] Les Aryens – un peuple qui vit loin, en Orient – ont depuis longtemps mis au point un système pour combattre la maladie égyptienne. Ils se font des entailles qu’ils referment en les cousant, après voir inséré à l’intérieur un fragment de peau sèche infectée. De cette façon, le corps sain apprend à connaître la maladie… Et s’il est attaqué, il réagit en combattant l’infection sans besoin extérieure…
- Regarde bien autour de toi. Qu’est-ce que tu vois ?
- Je vois… de la noblesse. Je vois un palais somptueux, amiral. Je vois des champs et des paysans dévoués qui les cultivent pour votre compte. Je vois des vignes luxuriantes et des oliviers resplendissant sous la lune. Je vois du bétail bien gras, et des bateaux qui travaillent pour vous. Je vois des serviteurs, des esclaves, des concubines. Je vois tout ce qu’un homme pourrait désirer.
- Moi, je ne vois que des choses que je ne pourrai pas emporter avec moi aux enfers lorsque j’en franchirai le seuil. Je vois le martyre que j’ai souffert à l’idée qu’après moi, personne ne prendrait soin de tout ce que j’ai construit.
Démétrios, le fils dégénéré d’un diadoque d’Alexandre, a tenté d’envahir l’île de Rhodes. Quarante mille hommes entassés dans des bateaux si nombreux qu’ils remplissaient la mer elle-même… Un océan de voiles s’étendant à perte de vue, jusqu’aux frontières du mondes. Mais après l’intervention de Ptolémée d’Alexandrie, la guerre elle-même fut vaincue ! Et Démétrios, défait et humilié, dut signer le traité de paix. Apollon nous avait protégés… Il ne nous a jamais abandonnés, comme il n’abandonne jamais les hommes en permettant, chaque jour, au soleil de renaître. Et c’est pour l’honorer qu’on a élevé le Colosse.
-Partez d'ici avant qu'on change d'avis et qu'on vous envoie bruler sur le bucher pour purifier vos corps!! Vous n'êtes pas notre problème!!
-Nobles de Rhodes, pardonnez mon arrogance... Mais vous avez tort!! Ceci est une ile. A votre avis, combien de temps faudra-t-il à l'épidémie pour passer de Lindos à Rhodes? Affirmer que ce n'est notre problème est une grave erreur. Les maladies se fichent des frontières et de la politique.