J'ai découvert la saga « Les yeux jaunes » alors que je recherchais des ouvrages sur le thème des zombies. Cette saga était chaudement recommandée par un blogueur. de plus, j'appréciais vraiment le visuel des trois couvertures. En effet, elles annoncent plutôt bien la couleur (récit sombre et oppressant) et donnent envie de feuilleter les romans. Je me suis donc laissée tenter par le tome 1 et, plus récemment, par le tome 2…
Dès le début, le lecteur fait face à une plume vraiment originale, acide, dynamique et franche ! Dany, le narrateur, est un personnage avec beaucoup d'humour, qui est un peu fou et légèrement obscène. Comme tout le monde l'aurait fait s'il s'était trouvé face à une apocalypse zombie, Dany se réfère aux films, aux jeux vidéo ou aux livres qu'il a vus pour survivre. Non sans humour, il décrit comment sa famille s'est transformée en monstres assoiffés de sang et comment il a fait pour s'échapper... Ses remarques décalées et parfois ragoutantes ajoutent un petit plus à la lecture et permettent de s'attacher à lui. Par ailleurs, j'ai apprécié le fait qu'il ne soit pas un surhomme. Il ne sait pas se battre et n'a pas fait de sport depuis des années. Ainsi, lorsqu'il doit affronter un ennemi, la chance n'est pas toujours de son côté et il est très fréquent qu'il se retrouve blessé…
(Il est à noter qu'une griffure, une morsure ou bien un contact avec la salive ou le sang d'un zombie ne transforme pas les victimes. Les zombies sont uniquement des personnes transformées le soir où la lune avait changé de couleur. Il n'y a donc pas de risque de contamination… En revanche, on peut très bien se faire croquer ou tuer… C'est une idée qui change et qui fait l'originalité de cette trilogie.)
Dany est quelqu'un d'assez humain : il fait des erreurs, est parfois grossier, essaye de survivre et d'avancer malgré ses peines, s'attache au peu de survivants qu'il croise par peur de tout perdre à nouveau, … On comprend aisément pourquoi il endosse le rôle de « meneur » dans son étrange équipe de survivants.
Bien que stéréotypés (volontairement ou non), les protagonistes sont assez bien construits : ils ont tous une histoire/un passé qui est décrit au fil du récit. J'ai apprécié le fait qu'ils « évoluent »/changent suite à l'épidémie. C'est par exemple le cas de la petite Sandy, une adolescente trouvée dans un collège alors qu'elle devait faire un séjour à Disneyland avec sa famille. Elle devient autonome et s'affirme peu à peu. Je me suis vraiment attachée à ce personnage et espère le voir s'affirmer dans les autres tomes... Mimi, une rouquine naine, est également un personnage intéressant. C'est un petit brin de femme qui a un sacré caractère et qui sait se battre lorsqu'il le faut. (Heureusement qu'elle a croisé le chemin de notre anti-héros, sinon ce dernier n'aurait jamais survécu…) Évidemment, une romance va s'installer entre elle et Dany. C'était attendu, mais cela ne me dérange pas, car j'ai aimé l'évolution de leur relation.
Le suspense arrive surtout à la fin de l'ouvrage et n'est pas toujours au rendez-vous. Certes, j'ai rapidement dévoré les pages, mais c'était surtout parce que la plume de l'auteur était fluide et parce que je souhaitais savoir qui allait survivre et s'ils allaient trouver un refuge (temporaire, évidemment). Ce premier tome se lit vraiment bien.
En revanche, certains lecteurs peuvent être choqués par certaines scènes sanglantes… Mais, à mes yeux, c'est un élément difficile à éviter lorsque l'on parle de zombies… de plus, tout le monde ne va pas forcément accrocher à la plume de l'auteur. Ce n'est pas de la « grande littérature » comme certains le voudraient, cependant j'ai trouvé qu'
Yvan Godbout transmettait assez bien les émotions de ses personnages et savait habilement alterner entre scènes grotesques et passages sanglants/affreux/remplis de tensions. Pour ma part, j'ai apprécié ce premier tome et j'ai récemment acheté le tome 2 que j'ai chroniqué une fois ma lecture finie. Il me manque le tome 3, toutefois je peux d'ores et déjà affirmer que c'est une lecture plaisante dans le genre zombie/post-apocalyptique qui trônera dans ma bibliothèque. E.C.