AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782016181515
286 pages
Hachette Livre BNF (01/03/2016)
5/5   2 notes
Résumé :
Les derniers marquis : deux mois aux Pyrénées / Par Mme Louise ColetDate de l'édition originale : 1866Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces Œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande.Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéri... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les derniers marquis : deux mois aux PyrénéesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce qui devait être un reposant séjour aux Eaux-Bonnes (Pyrénées) s'est trouvé être le théâtre de querelles courtoises et de jeux d'égo entre voyageurs, malades ou oisifs en tout genre : « le hasard groupa sous mes yeux une curieuse scène, petit tableau burlesque dont le cadre incommensurable de ces montagnes faisait mieux ressortir les proportions mesquines. »

Ce qui devait être un simple récit de voyages est devenu une étude de moeurs.
Les langues se détachaient aisément au sein d'un hôtel quand chacun y séjournait durablement des mois entiers.
Il suffit d'une simple et conviviale table d'hôte où l'on rompt l'ennui et l'appétit ; des groupes se forment et une société toute entière, ou son grossier miroir, se reforme inévitablement.

Le riche fabricant de toile et sa femme, industriels, se greffent et se parasitent avec empressement autour de nobles italiens et sont flattés de se croire ennoblis de la sorte mais l'italien, le marquis Sigismond est insaisissable et indifférent à tout : « ne répondait pas aux avances du couple Routier, il passait au milieu de nous comme un fantôme. ».
Etant inexpressif et mélancolique, en partie à cause d'une maladie, on ne sait s'il est méprisant ou distrait et il n'y a qu'une femme qui lui ranimera un reste de vigueur : « Un homme est toujours flatté, sinon ému, des câlineries d'une jeune femme ; quand il est mourant et ne peut plus songer à l'amour, il se plaît à une illusion qui fait courir en lui quelques effluves de vie. »
Il s'agit de la marquise d'Aglaé, se surchargeant de coquetterie dès l'heure du petit-déjeuner, évinçant son mari, le marquis de Serrebrillant par son omniprésence, ses avenantes attitudes auprès de l'italien sous la limite de la convenance, mais humiliant pour son époux qui d'ailleurs ne s'affirme guère, suit sa femme et part se réfugier à la chasse.
Les rares interventions du maquis sont si basses et caricaturales qu'il ne trouve écho qu'après du couple artificiel d'industriels :
" « Monsieur » disait alors le marquis Sigismond au fabricant de Mulhouse si vous me faites visite dans mon château de Serrebrillant, je vous promets que vous y ferez une autre chère ! Je n'ai jamais moins de huit plats de viande, de volaille, de venaison et de poisson à chaque repas.
C'est princier, vraiment princier ! Répondait le fabricant d'un air révérencieux. » "
Mais marchande derrière avec tous les loueurs de voitures et de chevaux, ne donne rien aux pauvres, fait de ridicules économies sur le linge, s'attire les foudres des serveurs et domestiques par son irrévérence...

Et quand à cette même table, se joint les fines anecdotes historiques de Nérine, l'épouse de l'italien, cela provoque l'effroi de la marquise : « Quelle horreur ! s'écriait la petite marquise Aglaé, jamais je ne parlerai à cette femme ; elle fait bien de ne pas venir le soir au salon. »

Nérine est lucide, conserve un flegme tout impérial à l'arrogance grossière de la marquise et traîne derrière elle un drôle d'admirateur qu'elle surnomme « l'écolier », Alphonse de Chaly, parent pauvre de la famille du marquis de Serrebrillant, délaissé pour sa laideur : « Hardi par la pensée, il était d'une timidité craintive pour l'action et commettait d'irréparables inconvenances par cette timidité insurmontable, qu'il devait à la règle et à la discipline qui l'avaient plié enfant »
Ce Quasimodo l'épie sans cesse, cueille et confectionne des bouquets de fleurs, quémande sa présence en inspirant la pitié et déteste sa cousine, la marquise d'Aglaé, qui la moleste autant qu'elle peut…
Quand il ne suit pas son admiratrice qui tolère sa lourde présence, il espionne tout l'hôtel et surprend sa cousine en rendez-vous galant avec l'italien.
La marquise d'Aglaé est de plus en plus raillée, se sent offensée par quelques allusions finement glissées par Nérine et conspire l'expulsion de l'italienne par du chantage auprès du maître d'hôtel, qui hésite entre sa conscience et ses finances car il craint de perdre ses meilleurs clients.

Les deux camps se polarisent, se chargent en électricité, et l'élégance l'emporte sur la ridicule marquise française en une fin amusante. Malgré tout, Nérine fait preuve d'une telle indulgence pour sa concurrente dont elle ne prête que peu d'attention que Louise Colet, en discrète observatrice, intervient en toute fin pour la mettre en lumière en écrasant sa rivale :

« Pourquoi la petite marquise vous haïssait ? Je vais vous le dire...
Parce qu'une beauté mièvre n'aimera jamais une beauté grecque ; parce que l'intelligence effraie la sottise, et la droiture la duplicité ; parce que la bonté qui éclate met en lumière la méchanceté qui se cache ; parce que la grandeur éclabousse la petitesse ; parce que le magnolia fait honte à l'ortie »

De grotesques péripéties contées avec détachement par Louise Colet et dépeignant indirectement deux marquis maussades, l'un par maladie et mélancolie, l'autre pour sa bêtise, son inculture et son grossier mariage d'argent avec une parvenue jouant des faux airs de marquise.
Commenter  J’apprécie          30


Videos de Louise Colet (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louise Colet
Louise Colet, son récit de la Commune dans l'Anarchie des esprits aux éditions ardemment
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3677 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}