Il l’aimait…, ce fut sa faiblesse.
Tant de beauté, tant de jeunesse,
L’enivrèrent à son déclin ;
Il lui donna gloire et richesse,
Pour avoir de l’enchanteresse
Un peu d’amour…
Ce fut en vain !
A peine de l’hymen a-t-il formé la chaîne,
Que la naïve enfant se change en Célimène ;
Alors plus de repos pour ce grand cœur blessé :
Il regrette aujourd’hui les tourments du passé.
(LE MONUMENT DE MOLIÈRE, POÈME IV)
HISTOIRE DU MONUMENT ÉLEVÉ À MOLIERE.
Lorsqu’un grand peuple élève des statues à ceux qui l’ont fait grand, il fait quelque chose de plus que d’honorer le génie ; il consacre sa propre gloire.
Celte consécration par la sculpture, de la gloire nationale qui chez les anciens imprimait de nobles idées à la multitude, est presque nouvelle en France. Nous reproduisions les héros de l’antiquité et nous négligions les nôtres. Aussi le peuple restait-il dans l’ignorance de ses propres vertus ; excepté les statues de quelques-uns de ses rois, la sculpture ne lui racontait rien de son histoire : les beaux-arts n’avaient point encore personnifié la France dans ses grands hommes. Celle personnification est de date toute moderne.
LE MONUMENT DE MOLIÈRE, POÈME
Couronné par l’Académie Française.
Molière……C’est mon homme.
La Fontaine. — (Lettre à M, de Maucroix.)
I.
Aux dernières lueurs d’un jour froid qui pâlit,
Deux sœurs de charité se penchaient près d’un lit,
Et de leurs soins touchants la douceur infinie
D’un poète mourant consolait l’agonie.
Un vif éclair brillait aux yeux du moribond ;
Sa bouche s’agitait, et sur son large front,
Des images, tantôt riantes, tantôt sombres,
S’échappant de son cœur, glissaient comme des ombres.
Parfois se soulevant, il appelait tout bas
Quelqu’un qu’il attendait et qui n’arrivait pas :
Et seules l’entourant à cette heure dernière,
Les deux sœurs près de lui demeuraient en prière.
Louise Colet, son récit de la Commune dans l'Anarchie des esprits aux éditions ardemment