Les deux fins d'Orimita Karabegovic

Si vous ne connaissez pas Jeanine Matillon vous avez bien de la chance, car vous attend un grand plaisir de lecture que j'ai déja consommé, hélas.
C'est l'un des grands romans sur la guerre en Bosnie.
L'auteur, jamais avec des gros sabots, mais tout en dentelle, nous fait entrevoir l'horreur de la guerre au travers de l'existence de son héroïne.
Ce roman fait partie du lot des oubliés par la critique qui aime davantage les paillettes et les strass .

Roman sur la guerre de Bosnie. Orimita est une intellectuelle bosniaque qui prépare une thèse sur Mallarmé. Elle parle couramment plusieurs langues. Comme d'autres jeunes femmes elle n'est pas tuée mais emprisonnée par les Serbes et fait l'objet d'une expérience de purification ethnique. Il s'agit d'une part d'inculquer à ces femmes l'idée que les actions des Serbes sont justifiées par l'âge et la culture de ce peuple, et d'autre part de les faire ensemencer par des soldats serbes afin de donner à la nation les nouveaux enfants issus de ces couples. Un professeur leur donne un cours deux fois par jour : lavage de cerveau orchestré à partir de témoignages tronqués. Orimita résiste, échappe à ses geôliers serbes. Son histoire dénonce les idéologies meurtrières quelles qu'elles soient. Un livre aux résonances métalliques, précises et dures comme cette guerre qui ne cesse d'étonner l'héroïne, et qui, d'une manière à la fois poétique et ironique (cf. les citations de Mallarmé dérivant en descriptions des horreurs de la guerre) dénonce l'indifférence générale devant ce conflit des années 90.

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