Les eaux montent

LES EAUX MONTENT de ROBERT PENN WARREN
Bradley Tolliver au volant de sa belle Jaguar doit rejoindre Joshua Jones, « l'homme prodige de la côte », grand réalisateur de films, à l'aéroport de Berry. En chemin il s'arrête devant le motel des 7 nains qui lui rappelle des souvenirs peu agréables. Jones doit adapter un roman de Brad, riche et célèbre, honoré de nombreuses récompenses. Ils se rendent à Fiddlersburg dans le Tennessee, lieu d'origine de Brad et également, où se passe l'action du roman. En chemin, Brad, qui n'est pas revenu sur ces lieux depuis 16 ans repense à sa première femme, Lettice, à leur séparation. Ils arrivent dans la maison familiale où habite toujours la soeur de Brad, Maggie ainsi que leur mère. L'ambiance est particulière, un barrage est en cours de construction et va inonder la zone, déplacer des gens et d'autre part, le mari de Maggie est enfermé dans le pénitenciers local pour un meurtre commis il y a 17 ans. Les souvenirs de Brad affluent, Lettice, sa femme, communiste, passionnée, ses engagements, Brad à Madrid en 35 pour soutenir les républicains, puis 44 contre les nazis, sa blessure et la nouvelle qu'il a écrite, l'a rendu célèbre, son copain Oeil de Crapaud, les marais, son père…tout aurait pu être si différent si…
Encore un très grand roman de Penn Warren qui alterne le présent avec le retour de Brad chez lui juste avant Que les Eaux Montent, et le passé qui remonte lui aussi. La quête de vérité, la solitude, l'alcool, le tout imbriqué dans un destin qui semble narguer les protagonistes et jouer avec leur vie.
Regardez la critique précédente de Juan Asensio, il vous donnera plus envie que moi de lire Penn Warren, il a un blog génial et érudit, Stalker.

«Je les planterai dans leur pays, affirme Dieu par la voix de son prophète Amos (en 9, 15). Et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné, dit l'Éternel, ton Dieu». Les eaux montent (1) de Robert Penn Warren, publié en 1964 aux États-Unis, reprend, en les présentant par le biais d'une narration polyphonique complexe, l'essentiel des thèmes que le grand écrivain aura sans relâche exploré dans chacun de ses romans : l'histoire (à laquelle il accorde sans peine une majuscule), le déracinement ontologique propre à l'homme moderne qui fait de lui, selon l'expression de Gabriel Marcel, un homo viator, la place de la vérité dans un monde apparemment absurde et le chemin pour y accéder.
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