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EAN : 9782283026601
144 pages
Buchet-Chastel (21/03/2013)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Dans le cimetière de la ville de Gênes, un enfant fait son apprentissage du monde sous l’œil attentif du gardien des lieux. Été, automne, hiver, printemps s’écoulent au gré de ses jeux, de ses questionnements, de ses découvertes et de ses rencontres. Avec sa mère, la grande absente, il communique par flux mentaux qui sont autant d’interférences avec ce microcosme étrange et attachant. Elle lui révèle notamment le passé commun du tailleur de pierre et du fabricant. A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Anne Luthaud signe ici un roman tout en douceur et d'une poésie rare.



A travers les saisons qui passent, une année dans la vie d'un jeune garçon qui, étrangement, vit dans un cimetière à Gênes, en Italie. Quant à sa mère:



"-Tu sais ce qu'elle a, ma mère? Ma mère, elle peut pas aller dehors. Sa peau ne peut pas toucher l'air sinon elle part en poussière pfft! Si elle sort, sa peau est attaquée, elle devient comme du papier, elle peut même tomber, il restera plus que ses os."



Un ami, le gardien dudit cimetière, prend sous son aile ce petit garçon gambadeur et à l'imagination débordante. A travers ces instants qui passent, on découvre plusieurs personnages qui apporteront chacun quelque chose à l'enfant et à l'histoire.

La poésie dans ce livre se trouve dans une non-précision. Tout est flou, vague. Les personnages ne sont jamais décrits, on ne sait pas leur âge, leur nom. le récit est toujours porté sur ce petit garçon, presque inconnu également, que l'on suit à travers des scènes et des événements de sa vie quotidienne. Cette non-précision peut aussi être perçue comme un rejet pour le lecteur mais tout est une question de la façon dont on est sensible à cette féérie des mots.

"Le goût récurrent des épinards. Écoeurant tellement ils sont fades. Un goût qui vient de nulle part et ne va nulle part. Un goût mou. Tiède. Et pourtant amer. Sans saveur et sans odeur, pense le gardien, tu t'en souviens et puis t'oublies. Quand tu manges des épinards, tu te souviens des épinards de la cantine, en paquets serrés verts, un peu d'eau façon jus autour, une viande racornie à côté. Tu te souviens d'une matière filandreuse qui colle au palais, se coince entre les dents, que tu avales vite avec un grand verre d'eau. Et pas de saveur. Une couleur, ça oui, une couleur que tu ne peux pas rater, verte de verte, pourrait rendre vert de rage si la consistance n'était pas si molle. Alors vite tu oublies. Pour aimer les épinards il faut aimer remonter dans le temps, pas comme dans les films de science-fiction, remonter dans le temps comme on revient dans de vieilles choses, comme on ressasse, revoilà l'affaire, ce goût qui le poursuit jusqu'ici, dans l'île."

Les rencontres forgent l'enfant. Il questionne, embête parfois. Apprend des histoires, des anecdotes, des connaissances. Furète entre les allées, parle aux statues et tape avec son bâton pour réveiller les morts. Joue à la marelle sur les pierres tombales. Il rencontre Ludivine et danse avec elle. Déteste le téléphone auquel Constance est constamment accrochée. Et parle avec sa mère, à travers le "flux". le gardien prend soin de lui, il est touchant malgré sa réserve. Prend soin de ses plantes et surveille l'enfant d'un regard attentif. Une ribambelle de protecteurs à qui l'on a envie de donner la main.

Voici l'histoire d'un enfant sautillant, à l'esprit affuté et pourtant rêveur, ailleurs. C'est un récit doux, pleins d'images et de sentiments, de sensations. Un livre comme on en rencontre pas souvent.
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Dans un cimetière de Gênes vit un enfant, confié par sa mère malade au gardien, Il en est le seul habitant . le jour il s'y invente des jeux, caracolant entre les tombes, invectivant les morts et observant les visiteurs: le fabricant, le tailleur de pierre, Ludivine et Constance,. La nuit il y dort abrité sous l'aile d'un ange de pierre, enveloppé d'une couverture que lui a donné le gardien. Cet enfant étrange communique avec sa mère par flux de pensées et parfois son esprit est envahi par des définitions. Bizarre, bizarre....
Un enfant qui vit dans un cimetière, quelle drôle d'idée ! Et pourquoi en Italie ?
Ces questions auxquelles l'auteur ne répond pas ont perturbé ma lecture, m'empêchant ( il m'en faut peu...) de pénétrer le sens profond de ce récit. Je me suis plutôt laissée portée par la poésie du texte,. Mais sitôt ma lecture terminée , je me suis lancée dans les recherches.
L' Italie tout d'abord : je crois qu'Anne Luthaud a planté son décor dans l'extraordinaire cimetière de Stalieno, le plus grand de Gênes ( 330 000 m2) réputé pour sa splendeur et considéré comme l'un des plus beaux du monde. Niché dans un vallon, il offre une incroyable richesse de statues et monuments. C'est un véritable musée en plein air noyé dans le verdure qui doit inciter à la rêverie.
Ensuite, j'ai appris que dans certaines villes comme le Caire, Manille ou Kinshasa des milliers de personnes poussées par la pauvreté trouvent refuge dans les nécropoles et y vivent de façon permanente !
Même si je n'ai que modérément apprécié ce roman, il n'aura permis d'apprendre deux ou trois choses que j'ignorais.
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Si j'avais su que l'auteure serait présente au Salon du Livre 2013, je serais allé la voir avec grand plaisir, surtout pour lui demander quelques détails sur son livre. Car bien qu'il soit bien écrit, je n'ai pas vraiment compris le vrai sens de l'histoire, et quelques indications de la part d'Anne Luthaud n'auraient pas été de refus.
Déjà, le titre du livre est plutôt marrant, et attire les questionnements : Les épinards crus, mais qu'est-ce que c'est que ça ? Même si la réponse à cette question se trouve entre les pages du livre, elle n'a pas été très claire pour moi. Tout, dans ce roman, est brumeux et imprécis. On ne peut jamais être totalement sûr de ce qu'on lit. C'est ce qui fait l'originalité du récit.

On suit tout au long du récit, pendant une année rythmée par les saisons (qui forment des chapitres) la vie d'un petit garçon très mystérieux, qui vit avec un gardien de cimetière. Il parle par "flux mentaux" avec sa mère, qui est absente, malade, paraît-il.

Douceur est le mot qui peuple ces pages. A travers ce roman initiatique, Anne Luthaud se questionne, questionne l'enfant et en même temps, le lecteur. En posant des questions simples et futiles, elle essaie comprendre certaines choses, de faire ouvrir les yeux.

Les personnages quant à eux sont très étranges et mystérieux. Aucun indice de leur caractère, leur personnalité ou même leur physique n'est mentionné. Nous sommes dans le flou pendant tout l'histoire, mais un flou agréable : de cette sorte, libre à nous de nous représenter aisément les personnages, selon notre envie.

Un roman initiatique très inhabituel, mais tout en poésie ; Anne Luthaud pourrait vous surprendre.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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critiques presse (1)
Lhumanite
08 juillet 2013
Dans le cimetière baroque de Gênes, un enfant, confié par sa mère malade au gardien, commence avec des compagnons de rencontre un voyage initiatique. Un récit poétique au goût de fable philosophique d’Anne Luthaud.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quand tu manges des épinards tu te souviens des épinards de la cantine, en paquets serrés verts, un peu d'eau façon jus autour, une viande racornie à côté. Tu te souviens d'une matière filandreuse qui colle au palais, se coince entre les dents, que tu avales vite avec un grand verre d'eau. Et pas de saveur. Une couleur, ça oui, une couleur que tu ne peux pas rater, verte de verte, pourrait rendre vert de rage si la consistance n'était pas si molle. Alors vite tu oublies.
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Se tuer d'amour est un prétexte, une fumisterie, l'amour il faut faire avec tous les jours ou renoncer.
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Quand c'est drôle, ça va plus vite, ça s'agite. Quand c'est triste, ça va lentement, c'est ennuyant.
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