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EAN : 9782021220742
144 pages
Seuil (01/10/2015)
3.25/5   38 notes
Résumé :
Pendant des années ils se sont abandonnés à ses soins, à la sécurité qu'elle leur transmettait : madame A., la servante au grand cœur, a élevé avec amour le petit Emanuele et materné ses parents, faisant face à toutes leurs incertitudes. Aussi, quand elle s'éloigne discrètement pour affronter seule la maladie, le monde semble s'écrouler. Nora et le narrateur s'aiment, mais cela ne suffit pas; ils se sentent soudain démunis, ne savent comment s'y prendre, et les hume... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce récit qui prend des allures de roman, constitue un hommage posthume, rendu à Babette, alias Madame A, qui partagea pendant quelques années la vie du narrateur et de sa famille, à la façon de ces personnes qui semblent faire partie du clan, tant elles ont eu accès à l'intimité d'une vie familiale, embellissant le quotidien dont elles règlent les corvées matérielles, tout en créant des liens indélébiles.
C'est le portrait d'une belle personne, dont hélas on fera connaissance tardivement alors que la maladie rythme ses journées entre souffrance native et souffrance induite par un piètre espoir de survie.

Contrairement aux émotions que suscitent les personnages forts de la solitude des nombres premiers, ici la magie ne fonctionne pas. Et ce n'est pas dû à l'écriture, qui reste somptueuse. Mais le récit ressemble à une lettre d'excuse de quelqu'un qui a raté l'heure de la cérémonie d'adieu.
Absent aussi le petit garçon de huit ans qui fût l'objet de tant d'affection pour cette femme, et dont le témoignage aurait pu rendre le propos plus intense.

Enfin on peut se demander ce que vient faire le lecteur dans cet hommage posthume raconté sur le mode autobiographique : pris en otage d'un propos qui peut s'apparenter à un exutoire.

On reconnaît la « patte » de l'auteur à travers les allusions aux mathématiques, mais on ne retrouve pas les émotions que l'auteur avait si bien su convoquer précédemment.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Son titre l'indique peut-être : ce petit livre parle de sentiments. C'est une parenthèse qui nous transporte vers le domaine délicat de la maladie et de la fin de vie. du deuil qui s'empare de nous lorsqu'un être qui nous était cher quitte la vie et que nous l'avons perdu. Même si le propos est empreint de gravité, il est tenu avec une certaine douceur, et malgré l'inévitable présence de la mort, j'ai lu ce roman avec plaisir tout en étant très intriguée par Madame A., la personne malade, dont je me suis sans cesse demandée quelle était la nature des liens qui l'unissait au couple dont elle était devenue proche. Etait-elle davantage une nounou ? Ou bien davantage une amie ? Ou encore même une maman de substitution ? Sa position changeait toujours et il était difficile de savoir de quoi était faite cette affection mutuelle. Mais peut-être que Madame A. ne se posaitpas de question, elle.

Ce qui est sûr c'est qu'au début du livre, une relation de confiance s'installe entre Madame A. et Nora au moment où celle-ci tombe enceinte. Puis les rapports avec le narrateur (le mari) deviennent amicaux et intimes, un peu comme ceux pouvant exister entre une mère et un fils. Cela nous porte jusqu'au moment où elle découvre son cancer.

Un lien s'est installé entretemps, indéfinissable. le couple, « adopté », ressemble à deux frère et soeur. « Nous l'appelions ainsi, Babette, ce surnom nous plaisait – à nous parce qu'il suggérait une appartenance, à elle parce qu'il lui était réservé et que ses consonances françaises lui donnaient l'allure d'une caresse. »

Comme dans son livre "la solitude des nombres premiers", Paolo Giordano fait le portrait de personnages lunaires, tendres, chargés d'une solitude quelconque, souffrant d'un vague manque, traversant des épreuves. Ensuite, la vie rencontre la mort qui à la fois lie et délie les êtres.
« La mort redistribue les rôles selon un ordre d'importance formelle, elle comble sur-le-champ les écarts aux règles affectives qu'on s'est autorisés de son vivant ».
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Paolo Giordano est né sous une bonne étoile. Il est jeune (32 ans), beau (on dirait un acteur italien) et intelligent (docteur en physique). Comme si cela ne suffisait pas, son premier roman, La solitude des nombres premiers, a obtenu le Prix Strega, a conquis des lecteurs dans le monde entier et a été adapté au cinéma. Après un début aussi marquant, son livre suivant : le corps humain, est passé un peu inaperçu. Nul doute que Les humeurs insolubles, son dernier roman, noyé dans la rentrée littéraire, sera encore davantage ignoré. Il est modeste par sa taille (celui d'un Nothomb) mais a priori aussi par son contenu. de quoi s'agit-il ? de la maladie puis de la disparition de la nounou du fils du narrateur, devenue ensuite plus ou moins leur femme de ménage et qui s'était imposée, au fil de 8 années de vie commune, comme un élément fédérateur de sa petite famille. Sans doute en grande partie autobiographique, ce texte décrit assez précisément la souffrance physique d'une vieille dame et les dommages collatéraux infligés à ceux qu'elle protégeait sous son aile tant qu'elle était vivante. L'air de rien, Giordano parle du couple et de sa lente érosion, des petits malentendus et des divergences de points de vue qui finissent par creuser des crevasses infranchissables. La nounou était, par sa bienveillance, sa compréhension mais aussi son caractère bien trempé, l'élément qui cimentait le foyer décrit par le romancier. D'une plume alerte et sensible, Paolo Giordano évoque les petits riens du quotidien, la nécessité de surmonter le deuil et de continuer sa route en évitant de blesser ceux qu'on aime. Un livre modeste, soit, mais loin d'être négligeable.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Un cours roman, mais subtil et plein de renaissance.
Paolo Giordano écrit avec beaucoup de retenue, pèse et pose des mots sur la maladie, le cancer.
Une longue période plane sur un couple et leur fils, ils comprennent qu'après huit années de cohabitation avec Madame A , elle sera pendant toute cette période leur équilibre. Elle est leur confidente, leur miroir, à l'écoute des autres et même la nounou d' Emmanuele.
On ne sait que penser, dans ce désordre affectif qu'elle fut la place de Madame A dans ce couple. Une amie de la famille où un soutien parental.

La douleur et la perte de cet être sont très bien décrit. Dès le départ, on sait à quoi s'en tenir. La maladie ronge « cette Babette » pour l'intimité, sa vie de veuve également.
On suit ce processus de la peine qu'évoquent la maladie, le vide et les souvenirs qu'ils nous restent.

Beau, bref, il reste des mots, des belles phrases, de l'amour et de la résilience.

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Pour son troisième roman, Paolo Giordano, choisit d'évoquer un jeune couple et son petit garçon, dans leur rapport avec la "servante au grand coeur" qui préside aux soins du ménage et à l'éducation de leur fils. Leur amour survivra-t-il à la disparition de leur ange gardien, de leur domestique tutélaire ?
C'est l'histoire d'un deuil que raconte ce court livre, la perte non d'une personne proche par les liens du sang ou de l'amitié, mais d'une femme essentielle à la vie d'une famille inexpérimentée, dont elle gère le ménage avec doigté, compétence et autorité, tout en étant le point de référence, la confidente, la gardienne des lieux et de l'unité familiale. Effacée mais omniprésente, elle semble être un élément constitutif de la jeune famille, suppléant à ses manques et hésitations.
Madame A. était ponctuelle, fiable et solide comme un roc. La voilà atteinte par la maladie, un cancer pulmonaire qui va l'affaiblir, la faire renoncer à ses tâches et la mener par paliers à sa fin. Cet effacement douloureux plonge le jeune couple dans le désarroi, il en perd ses repères, et pourrait même se désagréger. le vif argent du caractère de Nora pourra-t-il continuer à coexister avec la mélancolie, "l'humeur noire" de son mari, le narrateur ? Telle était l'importance de ce témoin de l'amour les unissant, ainsi que leur fils Emanuele.
Hommage inattendu rendu à cette personne si essentielle à leur vie, expression du deuil et de la perte, pour ces jeunes parents désormais livrés à eux-mêmes.

Un livre sensible à l'écriture élaborée et raffinée, dont les accents sincères renvoient cependant à des rapports humains placés sous le signe des relations maître-serviteur, mais cette légère réserve n'enlève rien à l'intérêt du roman.
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critiques presse (1)
LesEchos
03 novembre 2015
L’auteur turinois renoue avec ce qu’il y a de plus gracieux dans son écriture. Un art particulier de poser ses mots sur la page, comme un tatoueur aborde une peau vierge, à petits coups d’aiguille.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Les découvertes scientifiques n'aiment pas les vies commodes et encore moins les épouses incommodes. »
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J’imagine que, pour moi, il n’y aura jamais beaucoup de différence entre tomber amoureux et être débusqué.
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A la longue, tout amour à besoin d'un spectateur qui le voir et le reconnaisse, qui le confirme, de l'extérieur, sinon il risque d'être pris pour un malentendu.
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Je me suis demandé avec lui s’il était, ou non, raisonnable de penser que les circonstances de la mort d’une personne reflètent en partie ce que cette personne a été dans la vie.
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Elle ne regarde pas dans ma bouche tout de même
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Videos de Paolo Giordano (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paolo Giordano
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