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EAN : 9782859209377
262 pages
Le Castor Astral (10/05/2013)
3.5/5   10 notes
Résumé :
"Dans la vie, c'est toujours une question de passion. La passion nous distrait, nous tord, nous modèle, nous pousse en avant. La passion est variable, elle mute, elle disparaît et laisse sa place à une autre, sans problème, en toute légèreté. Hors des passions, on est fichus. On continue d'être des hommes, quand même, mais pas tout à fait. Des homoncules, des larves plutôt. C'est pour ça que je tolérais les soucoupes volantes de mon père."

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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Qui sont ces nigauds ? Lily a 13 ans et vit avec son père, Ronnie, et sa belle-mère, Jeanne, dans une petite ville italienne où elle s'ennuie royalement. Lily découvre la vie, l'amour, la féminité, avec une certaine naïveté.

Lily a aussi une meilleure amie, Linda, celle avec qui elle passe des heures au téléphone, se délectant des détails croustillants de sa vie sentimentale, vivant presque la vie de Linda par procuration. C'est que depuis la mort de Voltaire, son chat, Lily a perdu son confident et tourne souvent en rond...

Et puis un jour débarque dans la famille un certain Franz, ramené à la maison par Ronnie. L'homme est étrange, se livre peu, passe beaucoup de temps caché dans la douche ... il paraît qu'il est tueur à la retraite, quelle affaire !

Lily est une jeune fille qui décontenance ceux qui l'entourent mais qui leur apporte néanmoins un sacré vent de fraîcheur. J'ai tout de suite accroché à sa personnalité ; elle a des choses à dire et j'aime ça ! Là où cela s'est corsé, c'est lorsque j'ai commencé à ne plus avoir vraiment d'intérêt pour ce qu'elle racontait. Quel dommage ! Alors que les pages se tournaient toutes seules au début, m'arrachant de nombreux sourires, ma lecture est devenue bien plus laborieuse dans la deuxième moitié. Enfin, laborieuse n'est pas vraiment le mot juste. Disons plutôt que je n'avais plus autant envie de connaître la suite parce que je sentais bien que je n'étais pas dans un roman avec un début et une fin définie parce qu'étant nécessaire à l'histoire, plutôt dans une sorte de tranche de vie - et, ce n'est pas toujours ma tasse de thé, j'aime plutôt les boucles bouclées.

Maintenant que j'y ai réfléchi, je me rends compte que je ne suis tout de même pas aussi déçue que je le pensais. Certes, je n'ai pas l'air très enjouée, mais je peux vous dire que le personnage de Lily sauve ce roman à mes yeux. J'ai tout de même rit, j'ai tout de même eu envie d'en savoir plus sur cette gamine coincée entre l'enfance et l'adolescence, et ça, c'est déjà pas mal.

Un seul conseil, donc, lisez-le pour vous faire votre propre avis et venir en discuter ici après :)
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"Souvent les choses banales sont les plus extraordinaires."

Drôle de roman.
Lily, treize ans, vit dans une toute petite ville pas loin de Milan, avec son père Ronnie et sa belle-mère Jeanne. Son salon de coiffure périclitant, Ronnie n'en a cure, il se préoccupe de soucoupes volantes. Auparavant, il avait proposé à Franz, tueur à la retraite en cavale, de loger chez eux.

Bon, dit comme ça, quoi de neuf? Justement l'écriture baroque, l'univers à côté de la plaque de la narratrice Lily, les dialogues pétillants, le choc des mots qui voisinent de façon improbable, happant le lecteur, les notes de bas de page inattendues, bref du décalé remuant les neurones mais brassant de l'émotion quand même.

Une fort jolie surprise que ce premier roman d'un italienne écrivant en français.

"Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages."

Et les titres de chapitres, tels
"Des prouesses de Medina, voyante auditive à facturation directe. de la première fois de Linda avec une copie mal réussie de Patrick Swayze."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Lily est une jeune pré-ado en plein questionnement en Franz sera son interlocuteur bien malgré lui parfois ainsi que Rex, le réfrigérateur-miroir, qui lui ne lui répond pas... quoique, certains jours... Lily est un peu enveloppée, pas très à cheval sur la propreté. Ronnie a quasiment démissionné de son rôle de père, préférant s'intéresser aux extra-terrestres et Jeanne est là, qui fait de son mieux ; restent donc Franz et Rex !
De l'avis de tou(te)s ceux qui ont lu ce livre, il est bizarre, étonnant et enthousiasmant, voyez ce qu'en disent Keisha, Clara ou d'autres sur Babelio. Je ne détonnerai absolument pas, ce roman, malgré quelques longueurs, des passages un peu moins intéressants est un pur plaisir. L'auteure, italienne qui écrit en français, joue avec les mots, les expressions, les assonances, les allitérations, les aphorismes, les néologismes, à la manière d'un Queneau (j'ai même parfois pensé à Zazie et écoutant parler Lily, vers la fin surtout, lorsqu'elle bouscule un peu Franz) ; je ne compare pas, évidemment, je note juste les images qui me sont venues à ma lecture. Les dialogues sont gentiment délirants, surréalistes
Une vraie réussite que ce roman. Jubilatoire. Formidable. Et pourtant il ne s'y passe pas grand'chose : ce n'est que la vie d'une jeune fille, ses questions et ses tourments avec en plus des digressions diverses et très variées, sur le cheval, les visagistes, le maquillage, les extra-terrestres, les poules comme thérapies contre la dépression, des interludes, ... et des titres de chapitres à l'ancienne, très drôles, comme "D'un déménagement qui fut pris pour un meurtre et de mes grands travaux pour devenir femme." Ou encore "Chapitre hors série : Où l'on découvre qui je suis. Présentation un peu tardive de l'héroïne."
Si vous aimez les lectures décalées, un peu étranges, drôles (mais pas uniquement), extra-ordinaires, dans lesquelles l'auteure s'en donne à coeur joie et le lecteur aussi, ce roman est inévitable.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/
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Je n'avais aucune idée du contenu de ce roman lorsque je l'ai ouvert mais j'avais été suffisamment intriguée par sa couverture criblée de mots pour avoir envie de me pencher sur son cas.
J'ai donc commencé à lire … et j'ai été sidérée par son écriture ! Un mélange détonant de gouaille, de poésie et d'humour, un feu d'artifice ininterrompu de grandes ou petites remarques qui font mouche, servis par une imagination, pas seulement langagière, tout ce qu'il y a de plus réjouissant.
Alors j'ai continué, vous vous en doutez, parce que des rencontres comme ça, on n'en fait pas tous les jours ! Mais j'étais un peu inquiète : qu'est-ce que ça allait donner, sur la durée ? Ce n'est pas rien, un roman ! Et même avec une plume inspirée, il faut tenir la route (et retenir le lecteur), avoir matière à récit, quoi !
Eh bien mon inquiétude n'était pas de mise : le quotidien de Lily, tel qu'elle le raconte (mais je crois qu'elle pourrait me raconter n'importe quoi tant j'aime sa manière de s'exprimer et ses considérations sur les choses et les gens), a capté mon attention de bout en bout (enfin presque : pour être honnête, j'ai trouvé que ça s'essoufflait un peu sur la fin … ou alors c'était moi ?). J'ai vécu avec cette jeune demoiselle les inquiétudes que suscite chez elle la situation de son père, l'attachement qu'elle lui porte, sa fascination pour le mystérieux Franz et bien d'autres choses encore. Pour autant je n'ai pas dévoré ce roman. Parce que, à mon avis, ce n'est pas un roman qu'on dévore (même une gourmande comme moi), mais une tranche de vie dont on veille à savourer les textures diablement originales.

« Les nigauds de la vie et autres saloperies » met en scène des personnages pas si communs que cela car un tantinet décalés par rapport à leur(s) vie(s) modestes et auxquels, mine de rien, on s'attache drôlement. Avant tout, c'est un bouquin incroyable, de ceux qui vous rappellent qu'écrire est l'art de débusquer les mots pour les pousser hors de leurs retranchements : l'auteur (dont la langue natale est l'italien) le fait ici de manière remarquable. Chapeau !

Lien : http://surmesbrizees.wordpre..
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Comment vous parler de cet OVNI littéraire ? Parce qu'il s'agit livre truculent, iconoclaste, pétillant, drôle et sensible. Et si c'est un roman à l'envers, plein de ratages, de fautes, de maladresse, de trucs qui se passent malgré nous, il y aussi Lily la narratrice âgée de treize ans. Habitant dans un petit village S*. près de Milan où rien ne se passe avec son père Ronny coiffeur de profession et Jeanne sa belle-mère. Si tout commence par la mort de Voltaire, le chat de Lily, on découvre les pensées, le quotidien de cette jeune fille dans une famille un peu barrée. Entre son père dont l'arrivée des visagistes est un désastre pour son commerce (ce qui ne l'empêche pas de s'intéresser de très près aux extra-terrestres), sa belle-mère à la taille de guêpe (à en être complexée quand on est un peu enrobée comme Lily), et Franz un inconnu hébergé chez eux qui ne sort jamais et dont Lily va apprendre pourquoi il se cache, on ne s'ennuie pas une seule seconde ! Pourtant ce roman ne recèle pas d'aventures. Cette vie morne racontée par Lily qui fait des digressions, expliquant le pourquoi de certains points avec un franc-parler prend une autre dimension. Elle ferre le lecteur et là impossible de lâcher ce livre !

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2013/05/ilaria-gremizzi-les-nigauds-de-loubli.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Je me fatigue énormément à me reconnaître? Cela me paraît ambigu, l'effet des miroirs. Et si on me prêtait en réalité l'image de quelqu'un d'autre quand on me regarde, alors qu'en vrai, je suis totalement différente? Et si on nous prêtait, à tous, des images, alors qu'on est transparents? La vue ne serait alors qu'une très grande tromperie. La plus puissante des escobarderies. C'est probablement ainsi, mais je ne pourrais pas vous le prouver. Hé, la vue, honte à toi!
Les miroirs en tout cas sont venteux, vivants, des voyous. Il suffit de regarder la vitre de ce car. Elle absorbe goulûment les images qu'elle reflète, mélange la route à mes joues, les panneaux mon tricot, mes bagues à ses arbres. Des sémaphores me traversent le torse. On roule et les images nous suivent, moi et le chauffeur. On file mais elles nous harcèlent. J'ouvre la bouche et mes dents se changent en nuages.
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Il me semblait que la toilette d'une femme se faisait toute seule, comme par magie. Un jour, la magie s'estompait et on devenait de vieilles pies, laides, indésirables -sèches et fragiles comme des meringues, ou grosses et molles comme des boules de pâte à pizza. Jeanne s'enfermait souvent dans la salle de bain, elle verrouillait la porte. On n'avait pas le droit d'entrer, ni Ronnie ni moi. J'écoutais ses bruits, je comprenais encore moins. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire ? Elle ôtait un déguisement ? Elle priait les dieux d'une religion sauvage ? Elle se lavait, tout simplement ? Cela faisait de la mousse ? On n'entendait pas vraiment l'eau couler. (p.101)
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-Pourquoi tu ne viendrais pas ?
- J'ai peur des trous.
- Ah bon ?
- Je souffre de trouphobie. [...]
- Je suis désolée. Tous les trous ? La serrure, l'évier, les prises électriques ?
- Les pires jours, oui.
- Depuis longtemps ?
- Depuis deux jours.
- C'est récent. Qui t'a fait ton diagnostic ?
- Moi-même. Devant un bout de gruyère, je n'ai pas tenu le coup. Je suais. Je me suis enfui sur le balcon de Jeanne. (p.236/237)
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Moi, en tant que sa fille, je trouvais que le fait de ne pas en venir à bout des ovnis était très réconfortant. Cela garantissait qu'on allait toujours rester ensemble. C'était notre super-glu. Notre blague, notre chimère de banlieue. Et si ça durait toute la vie, tant mieux.

Grâce à ça, mon père et moi, on était ensemble, assis sur un tesson de goudron, le vendredi soir, au milieu des usines, là où une discothèque aspirait des gens et expirait des chants. C'était de la chance. Etourdis comme on était, on se contentait d'émotions faiblardes, de troisième ordre. On était des rêveurs de quatrième classe. Des marginaux de l'impossible.
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Malgré tout Jeanne était mieux que rien. Parmi ses qualités, il y avait la fait qu'elle adorait parler : elle avait compris que c'était uns stratégie fondamentale de survie.Ce n'est pas donné à tout le monde. Ronnie, lui, était un mauvais parleur, c'est pour ça q'il risquait de crever plus vite.
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