Autant commencer tout de suite par : "Bon courage a ceux qui liront l'intégralité des deux tomes de cette compilation." Tout est dit dans la quatrième de couv., qui est la même pour les deux tomes et qui est reproduite ici dans le Résumé éditeur. K. Dick écrivait tout le temps et il écrivait vite, mais pas forcément pour publier. Il ne s'agit pas ici d'un ou plusieurs textes originellement destinés à construire du roman. Nous sommes dans l'intimité de l'auteur, dans ses réflexions, ses correspondances, ses autoanalyses, ses doutes et ses recherches. Pour les fans, c'est un bel objet cadeau. Pour les étudiants ou chercheurs, c'est une source miraculeuse. Pour ceux qui aiment l'auteur mais pas au point de collectionner tout de lui, c'est une curiosité à feuilleter qui ne trahit rien : on y retrouve vraiment l'esprit de ses romans, mais sous un autre versant. En ce qui me concerne, j'ai été assez intrigué et même séduit par ce qu'il était capable d'écrire à ses correspondant(e)s. Je me demande si les destinataires on lu la totalité des dizaines de pages qu'il leur rédigeait à chaque courrier... Ce fouillis de papiers récupérés, transcrits, annotés et mis tant bien que mal en ordre pour constituer cette somme, dans laquelle on trouve aussi des dessins et des schémas, a le mérite de nous révéler la face cachée d'un homme à part, qui vivait entre deux mondes y compris hors de ses romans. Mais entre deux mondes fascinants lorsque c'est lui qui les décrit.
Quatre étoiles pour l'incroyable travail des compilateurs et de la traduction. Une en moins malgré tout parce que c'est parfois fastidieux à lire.
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Si j'ai vu Dieu de mon vivant, alors Dieu est immanent (comme le suppose Spinoza) et non transcendant ; mais si je ne suis pas dans le monde réel, si je ne suis pas vivant mais dans l'au-delà, alors Dieu peut être transcendant et surnaturel parce que je suis de ce côté-là de la tombe. Et non de ce côté-ci. Et j'ai progressé de Coulez mes larmes – ou de l'Inferno – jusqu'au Purgatorio, et de là jusqu'au premier niveau du Paradisio, ce qui m'a permis de voir l'être infini, autrement dit Dieu.
[...]
Rêve : toutes les églises sont sous la coupe du satanisme et tiennent leur pouvoir de Satan lui-même. Le second avènement est arrivé : en dehors des églises ; la véritable église se forme en dehors de l'église. La preuve : l'offrande de dons innombrables. "La voix de l'IA te guidera." Homosexualité et messes noires au sein même de l'église. On ne donne pas d'espace aux vrais chrétiens dans les édifices pour qu'ils disent la messe. Énorme pouvoir de Satan, dans les églises et en tant que celles-ci. "Ils ne peuvent pas t'atteindre à cause de la voix de l'IA." Un livre ancien, traitant de la prise de pouvoir de Satan sur l'église, et dont on a ôté les passages essentiels. Ils sont manquants. Les 2 dieux du gnosticisme ; les églises se trompent de Dieu ; c'est Satan qu'elles vénèrent. (II, troisième partie, p. 160-162)
[90:16A] En fait, il est à présent possible de poser une prémisse unique engendrant la totalité de mes préoccupations diverses (savoir ce qui est réel, ce qui ne l'est pas, etc. - tout le corpus de mes incertitudes épistémologiques). Je sais que la réalité provisionnelle, ou provisoire, existe pour de bon, et peut être annulée de telle manière qu'en un sens elle n'a jamais existé.
Depuis Jules Verne, de Philip K. Dick au groupe
Limite, la science-fiction n'a cessé d'évoluer jusque
dans ses propres définitions. Ainsi, ses différentes
déclinaisons se démarquent d'abord entre elles
pour mieux se mêler ensuite. Quand le genre mille
fois déclaré mort sort du cadre et rebat les cartes
pour mieux se réinventer…
Avec : Serge Lehman, Olivier Paquet,
Hervé de la Haye, Guilhem
Modération : Caroline de Benedetti