L'oie et son frère

Le livre dans sa forme est magnifique (l'effet surprise de la Masse Critique où l'on choisit un livre sans le feuilleter) : un format "roman", avec une couverture solide, une édition soignée aux tons bleus et oranges, des illustrations bien dosées qui ont un air ancien et surprenant à la fois.
Le contenu... L'écriture est très riche (ce qui, en soi, n'est pas pour me déplaire), et raconte des moments plus ou moins anodins plein de questionnement philosophique, et poétique. Mais, un livre jeunesse à partir de 6 ans ?! Adulte, ayant à priori bien gardé mon âme d'enfant, j'ai trouvé bien compliqué et ne me suis jamais imaginée partager ce livre avec un gone que j'aime... J'ai apprécié la description des émotions, très belle et très précise, mais cela ne m'a pas suffit pour m'emporter dans l'univers de L'oie et son frère.

Lorsqu'une oie et son frère devisent dans la cour de la ferme sur la fermière,  ils s'interrogent sur ce que devient l'animal attrapé par la fermière et embarqué dans la maison, sur la disparition de la fermière, commentent la forme constituée dans le ciel par le flot d'oies lors des migrations.

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Voici un livre de près de 160 pages dans lequel on trouve 45 chapitres soit peu de pages pour que l'oie et son frère aient le temps de développer leurs pensées d'autant plus que leurs réflexions sont distinctes les unes des autres et n'ont donc pas de lien. L'oie et son frère auraient pu être utiles à davantage de réflexions philosophiques sur la nature, l'animal et sa relation avec l'homme or là, avec trop peu d'échange sur chaque sujet, cela ne nous mène pas loin et l'on reste sur sa faim.
J'ai cherché à qui pouvait être destiné ce livre car il ne convient pas à un enfant même si c'est l'adulte qui le lit.
A noter que les dessins sont très beaux et les couleurs choisies le sont tout autant.

Pourquoi les oies doivent-elles partir l'hiver tandis que les dindes peuvent rester au bercail sans faire le moindre effort pour survivre? Pourquoi les autres animaux de la ferme continuent-ils de jouer tranquillement à la manille pendant que les oies doivent se préparer pour un grand voyage? Et comment s'expliquer que seul le chien puisse entrer dans la maison, dormir près du feu et se faire grattouiller la tête par la fermière? Toutes ces questions vont inciter l'Oie et son Frère à ne pas migrer vers Vila do Bispo et à s'armer de courage pour affronter une toute autre réalité saisonnière. En fins observateurs, nos deux anatidés vont nous livrer leur pensées volatiles à travers un quotidien d'une trivialité original et contre nature. Ces quarante-cinq petites histoires, d'une finesse humoristique riche en allégorie, nous amène à reconsidérer nos angoisses avec un certain rictus et mène à penser qu'une paire d'ailes ne sert pas forcément à fuir les soucis de la vie.

Ce livre faisait partie de la "masse critique jeunesse" et je me demande s'il a vraiment sa place dans ce domaine littéraire.

Le texte est très philosophique et il faut le lire au deuxième degré pour comprendre les idées que son auteur veut faire passer. Les chapitres sont courts et chacun d'entre eux essaie de faire réfléchir le lecteur sur une problématique : le vivre-ensemble, le respect de l'autre, les relations de bon voisinage...

Je n'ai pas été emballée par cette lecture, même si l'emballage est très soigné (belle couverture et belles illustrations, belle reliure et beau papier).