Mon regard est retombé dans ma bibliothèque pour ados sur cet ouvrage que j'ai relu avec plaisir. L'auteur épingle avec une méchanceté assumée, la violence familiale. Tous les coups sont permis, surtout les plus bas sur les plus faibles. Les grands vivent leurs vies de grands et les petits se débrouillent entre eux. Ça grince, ça coince, ça ripe et pourtant ça cogne juste. Pour ceux qui se diront que cela n'arrive que chez les pauvres, qu'ils se penchent sur la violence des riches, certes plus masquée, mais tout aussi rude, voire plus. Les personnages sont attachants malgré le malaise qui ressort de l'histoire. le décor est très bien planté. Il sait y faire, ce cher Bart.
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Voilà un court texte qui met en scène la méchanceté et la violence ordinaire à l'oeuvre dans les familles.
Dans une ambiance plombée que l'on découvre lors de repas , trois enfants, cousins /cousines, se retrouvent ensemble. Deux s'uniront contre l'autre, bouc émissaire rêvé qui leur permettra de rejouer à leur tour ce qu'ils voient de leurs parents et qu'ils ne comprennent pas.
Les moqueries basées sur la différence, et renforcées parce qu'ils ont pu entendre des parents, finiront par devenir un jeu cruel et violent où les enfants deviendront bourreau, victime et spectateur impuissant.
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Lecture jeune, n°120 - Les éditions du Rouergue publient un troisième texte de Bart Moeyaert, auteur encore trop peu connu en France. Au fils des parutions, la singularité de son univers et la force de son écriture s’imposent. Ce récit, d’une extrême densité et tension, est une nouvelle plongée au coeur des relations familiales. La scène d’ouverture est une fête à l’occasion d’une naissance. Oncles et tantes, cousins et cousines sont réunis, mais très vite les relations dégénèrent « à cause du passé ». Les portes claquent, les remarques perfides fusent. Même les jeux les plus anodins tournent mal. « Jouer à la famille » devient l’occasion pour les enfants de brutaliser une cousine, et de la soumettre à leurs propres modèles. Dans ce récit d’enfance, les adultes semblent hors champ. Leurs paroles et leurs gestes sont rapportés, leurs mains frappent et leurs voix ordonnent. La narratrice ne comprend pas leur monde, complexe, triste, étroit. Mais elle saisit parfaitement le caractère inéluctable de la reproduction des situations : « On avait aussi envie de se disputer, histoire de pouvoir se réconcilier comme nos parents le faisaient ». Le style est concis, direct et vif, il ne s’embarrasse pas de détours, à l’image des constats des enfants. Cette écriture très visuelle sert un propos parfaitement maîtrisé qui peut glacer ! Nous posons néanmoins une limite, celle de l’âge des protagonistes qui sont de très jeunes enfants. L’identification sera difficile pour le lecteur adolescent. Gageons alors qu’il puisse prendre le recul nécessaire et entendre la voix de l’enfance. Hélène Sagnet
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