Que de désespérance au début de ce roman… Nous sommes dans une cité de la banlieue, avec ses ouvriers, ses délaissés mais aussi ses grands coeurs. Gabrielle et Jacqueline sont deux soeurs, qui vivent avec leur père, terrassé par la mort de sa femme des années plus tôt. Les deux petites filles grandissent sans affection, et si Gabrielle a la tête sur les épaules, Jacqueline, très belle, tombe amoureuse de Younes, un kabyle aux beaux yeux qui la traite comme une putain. Très jeune, elle tombe enceinte de lui, mais délaisse sa petite fille. Gabrielle se prend d'affection pour Mani et l'élève comme son enfant. Mais Younes veut devenir français, épouse Jacqueline, et ils récupèrent Mani. Et là, Gabrielle se suicide.
De là où elle est, elle continue à veiller sur Mani, qui grandit comme elle peut…
C'est le premier livre que je lis de cet auteur. Un très joli roman sur le manque d'amour, la mort et la résilience. C'est touchant sans être mièvre, bref, une très belle histoire… J'ai aimé l'écriture, simple, incisive, qui fait ressortir les caractères bien marqués des personnages. Et si les anges gardiens existaient vraiment ? Oui ++
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Comment grandit-on sans la présence d'une mère ? L'amour maternel va-t-il de soi ? Comment se construit-on sans cet amour là ? Comment peut-on exprimer ses sentiments et dire que l'on aime si on ne nous l'a pas appris ?
Quel sens donné à sa vie quand personne ne nous aime ?
Voilà quelques questions posées dans ce roman touchant.
La petite Mani (qui aurait dû s'appeler Manu mais l'Etat civil s'est trompé) grandit tant bien que mal veillée par sa tante morte et sans l'amour de ses parents.
Là-haut pas de paradis, d'anges charmants et d'au-delà rieur. Sur terre, on le sait c'est difficile et il faut être aidé à défaut d'être aimé.
Cette histoire au style sautillant, truffée d'images rigolotes m'a distraite et fait sourire. Quelques poncifs liés » au monde des quartiers » auraient pu être évités. Quelques répétitions alourdissent le récit. Néanmoins je retiens la fraîcheur et l'espoir du propos.
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Avec "Micheline", Sylvie Ohayon écrit le livre de sa mère. Pas une déclaration d'amour, pas davantage un réquisitoire, mais une superbe tentative de compréhension littéraire, un regard aussi cruel que tendre posé sur la femme à qui l'auteur doit la vie autant que sa souffrance.