AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782896474165
154 pages
Éditions Hurtubise (15/09/2011)
4.06/5   9 notes
Résumé :
À Sable-Rouge, en Gaspésie, pendant la dernière guerre, mademoiselle Personne s’assoit chaque jour sur un banc, face à l’océan, dans l’attente d’un improbable retour. Vingt ans plus tôt, une goélette, construite par son père et baptisée en son honneur la Lady Céleste, a pris la mer en emportant l’homme qu’elle aime. Mais la goélette n’est jamais revenue et la femme attend toujours.

Quatre voix se relayent pour reconstituer un drame tissé par c... >Voir plus
Que lire après Mademoiselle PersonneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le coeur de l'histoire, cette femme qui attend le retour d'un bateau et de son capitaine, n'est peut-être pas original, mais elle est tellement originale, Céleste, et les gens qui l'entourent forment une telle galerie de personnages qu'on se laisse prendre au charme. le roman est en outre divisé en quatre parties, quatre voix qui racontent chacune leur part de l'histoire, leur vérité, leurs sentiments.

Il y a d'abord Justin, l'aspirant journaliste, venu de Montréal en 1941 faire son apprentissage en Gaspésie. Il est immédiatement tombé amoureux de Céleste et a tenté de deviner son histoire.

Will McBrearty, l'Irlandais revenu de la Grande Guerre au Canada, le deuxième narrateur, avait su conquérir le coeur de Céleste en radoubant son bateau, la Lady Céleste. Mais il n'est jamais revenu de sa première expédition à la tête de la goélette.

Ensuite c'est au tour d'Emile Bourgeois, l'ami d'enfance de la jeune femme, de faire entendre sa voix, ses espérances, son ambition dévorante, sa jalousie envers Marie, l'Indienne qui s'occupe si bien de Céleste, et finalement sa patience si mal récompensée.

Enfin c'est Céleste elle-même qui livre sa vérité à un interlocuteur mystérieux, et lui raconte sa passion pour la mer, pour son père, pour ce bateau qui porte son prénom.

Quatre voix qui dessinent entre 1923 et 1945 un récit traversé par le vent, des tempêtes aussi rapides et imprévisibles que le squall, dans l'odeur du varech, à l'ombre d'un phare, sur une terre où les petits pêcheurs perdent petit à petit leur travail au profit des forestiers, et où les Indiens Micmacs, les premiers occupants de la Gaspésie, ont été relégués dans l'Anse-aux-Indiens. Mais leur culture est toujours bien présente aux yeux de la romancière, Marie-Christine Bernard, à travers le personnage de Marie, l'influence de quelques légendes anciennes et dans les sous-titres de chaque partie, rédigés en micmac.

Le charme de ce roman tient aussi pour moi au plaisir de découvrir des expressions typiquement québecquoises, puisque le roman est édité là-bas, mais surtout à son écriture : légère, fluide, poétique et fantasque comme Céleste, peuplée de vent et de craquements de bateaux, de violence et de tendresse, nourrie d'une attente impossible.

Un roman lumineux, comme son héroïne.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          112
J'ai eu un peu de mal à me mettre dedans, d'autant que je n'avais aucune idée de ce dont parlait ce livre. Et puis après avoir fini le premier récit, celui de Justin, j'ai compris que je me trouvais devant un livre à 4 voix pour me raconter une histoire d'amour, un destin, osons le mot, tragique. Je me suis alors laissée porter par les vagues, l'atmosphère salée, au coeur de cette très belle histoire écrite sans pudibonderie. J'ai finalement beaucoup aimé ce livre qui a su me dépayser, m'emmener au Canada dans ce village de pêcheur. J'ai apprécié l'écriture à la fois simple et touchante.
Commenter  J’apprécie          20
Une histoire racontée de quatre points de vue différents. La même histoire, mais quatre récits. C'est très bien écrit, les mots glissent, nous touchent. Les descriptions nous font voir, nous font entendre, nous font sentir. Une belle, et difficile, histoire d'amour à la Évangéline et Gabriel. Une histoire à la fois simple et touchante, que je conseille vraiment. C'est la première fois qu'un roman me donne l'impression d'être au bord de l'océan, dans le vent, avec l'odeur saline qui embaume l'air. Ça fait rêver.
Lien : http://www.libellul.com/?p=471
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les mots, elle avait un rapport particulier avec eux. Elle disait qu’ils avaient une vie propre, qu’elle els voyait sortir de sa bouche et s’animer quand elle prononçait une parole grave. Ca l’effrayait : c’était pour ça, me disait-elle avec une conviction qui ne tolérait pas la réplique, qu’elle parlait le moins possible aux étrangers. Pour qu’ils ne partent pas avec ses mots. » (p. 162)

« Me perdre dans la mer. Je me suis vue couler tant de fois dans la mer. Etre avalée par elle. Me fondre dans les algues, devenir écume, prendre la couleur de l’eau. Disparaître.

La mer m’a pris tant de choses. Tant de promesses tendues et reprises, tant d’espérances en allées vers la lune et jamais revenues. La marée ne ramène pas ce qu’elle emporte. Elle rejette au rivage ce que l’océan refuse. Je suis ces débris jetés sur la plage. La mer m’a vomie moi aussi comme ces troncs d’arbres torturés qui hantent l’alentour de ma maison. (p. 231)
Commenter  J’apprécie          81
Je crois que c'est pire d'être tout seul à deux que d'être seul tout seul.
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : littérature québécoiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3679 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}