Maman va-t'en !

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Alors que Noé pense retrouver sa mère à sa sortie d'hôpital, c'est avec une chambre vide qu'il a rendez-vous. Sa mère a disparu, elle est partie sans lui. Elle a laissé une lettre et oublié son journal intime. Commence alors pour l'adolescent une lente descente aux enfers. Il savait que son père était violent, que sa mère subissait ses coups, mais il était loin d'imaginer la vie sombre qu'elle endurait…

C'est à la demande généreuse de l'auteur, N'zua Enam, que j'ai ouvert ce roman. le sujet n'est pas forcément de ceux dont j'ai l'habitude mais il est important de soutenir les jeunes auteurs…

Et j'ai embarqué dans la vie de Noé, Patrick et Alice. Si le ton est plutôt léger, les chapitres courts, le rythme soutenu, le fond n'en est pas moins grave. C'est à travers le regard d'un adolescent qu'on plonge dans l'enfer des violences conjugales.

On comprend vite qu'Alice subit les coups, les colères, les cris de Patrick depuis des années. C'est à travers la lecture de son journal intime que les pièces s'emboîtent doucement. Les mécanismes bien connus des hommes violents se déploient sous nos yeux : séduction, isolement, jalousie, violences et soumission.

Tout au long des premières pages, j'ai cru qu'on était à la frontière entre la littérature classique et la littérature jeune adulte. le regard de Noé, ses doutes, ses amis d'enfance, son amour naissant, le ton était plutôt léger… Et puis doucement, tout devient plus vif, plus tranché, plus sombre.

N'zua Enam signe un premier roman touchant, aboutit. Avec une écriture juste et tout en pudeur, elle trouve les mots comme soufflés à l'oreille, doucement chuchotés, pour donner force et courage à toutes ces histoires tristes et terrifiantes de trouver le chemin de l'apaisement. Une vie plus sereine où la lumière de l'amour de soi peut enfin se raviver…

Attention, coup de coeur, voilà ce que je peux tout de suite dire de ce premier roman de N'zua Enam que j'ai dévoré. Dès les premières lignes, je suis rentrée dans l'histoire, celle de Noé, jeune garçon de 17 ans, celle d'Alice sa maman et ça chamboule croyez-moi !

Noé est calme, trop calme certainement, il s'excuserait presque d'être là, on ne peut pas le blâmer, il vit un enfer chez lui parce que son père est violent avec sa mère. le jeune homme aimerait ne rien voir, il se renferme sur lui-même, souffre en silence, combien de temps peut-il faire semblant ? Il voudrait réagir, il n'y arrive pas, quand les disputes arrivent, il quitte l'appartement familial pour aller se réfugier chez les jumeaux Estrella et Rodrigo, ses amis d'enfance, ses meilleurs amis, ceux sur qui il peut compter, ils se connaissent depuis si longtemps.

Alice est hospitalisée, cette fois Patrick a cogné plus fort que d'habitude, ca ne semble pas le gêner, c'est la faute d'Alice, elle est tout le temps en train de l'énerver ! Afin que son mari ne soit pas inquiété Alice a inventé une histoire d'agression. On a juste envie de hurler, elle le protège encore et toujours mais pourquoi ?

Noé sait parfaitement que c'est son père qui a agressé sa mère, il a envie de la secouer, de lui dire de fuir. Estrella ne croit pas non plus à cette histoire d'agression, pourquoi Noé ne se confie-t-il pas ? Elle pourrait l'aider.

Alice est meurtrie, épuisée, elle décide de s'enfuir, elle a besoin de souffler et de faire le point. Quand Noé arrive à l'hôpital le lit est vide, il récupère juste un message et un carnet qu'un soignant a trouvé sous le lit, sa mère a du le faire tomber dans sa hâte de partir. Alice s'excuse auprès de son fils, elle lui donnera des nouvelles bientôt, elle ne peut pas lui dire où elle est, il ne doit pas s'inquiéter….. sa mère sait-elle qu'il passe son temps à s'inquiéter ?

Le carnet noir n'est autre que le journal intime d'Alice, celui qu'elle nomme tendrement « Lucie » parce que ce journal c'est comme une amie à qui on se confie. Noé pourrait tout simplement le ranger mais il a besoin de le lire pour peut-être comprendre l'incompréhensible.

On entre dans l'histoire d'Alice, fille d'un couple d'avocats, étudiante en droit à Strasbourg. La jeune femme n'a jamais manqué de rien financièrement, elle est enfant unique, ses parents son aisés, elle a tout ce qu'elle veut mais l'amour ne s'achète pas et elle en a cruellement manqué. Elle aurait aimé que ses parents soient plus présents, qu'ils acceptent parfois de quitter leur cabinet pour venir la chercher à l'école, assister aux fêtes de fin d'année, alors quand Patrick, de dix ans son aîné, serveur dans un restaurant, pose les yeux sur elle et la couvre de compliments, la jeune femme se laisse charmer et personne, même pas sa meilleure amie Héloïse n'arrivent à la raisonner.

Evidemment on comprend tout de suite que ça cloche, même si Patrick ne dévoile pas son jeu tout de suite, on sait. Quand Alice débloque toutes ses économies pour que Patrick puisse s'acheter le restaurant on sent la catastrophe venir, quand la jeune femme arrête ses études on a envie de lui crier de ne surtout pas faire ça, mais Patrick a déjà tissé sa toile. Quand il invite Alice a travailler avec lui pour ensuite la congédier et lui servir les belles phrases du style « je veux que ma femme reste à la maison, je ne veux pas qu'elle s'abime à travailler » on se dit que c'est trop tard, le piège se referme et Alice ne voit toujours rien !!

Plus les chapitres avancent, plus on découvre l'emprise de Patrick sur la jeune femme qui est fragilisée, les premières gifles arrivent, Alice est isolée, à cause de Patrick elle ne parle plus à ses parents. C'est le schéma habituel des pervers narcissiques manipulateurs, ils isolent leur proie, lui fait croire qu'elle n'est rien sans eux, quand ils frappent ils s'excusent et arrivent à persuader la victime que c'est de leur faute. Alice n'y échappe pas, elle est dans le déni. Patrick travaille beaucoup, il est fatigué, elle ne sert à rien, heureusement qu'il est là, si il agit comme ça avec elle c'est parce qu'il l'aime et que personne ne l'a jamais aimée de cette façon. Quand arrive la naissance de Noé, on sait désormais que jamais Alice ne partira.

Noé avance dans la lecture du journal, il découvre des secrets, il est secoué et nous avec ! en parallèle on découvre ses premiers émois amoureux avec Estrella qui sont très maladroits. Comment ce jeune garçon a t-il pu se construire dans un contexte si sordide ? Comment pourrait-il parler d'amour alors que chez lui c'est le chaos. On s'attache tout de suite à Noé, à sa maladresse, à sa timidité, on a envie de le protéger et aussi de le secouer, il faut qu'il s'affirme, il est là, il existe !

On aime l'exubérance d'Estrella, ses réparties, on sent que la jeune femme est bien dans sa peau et a du caractère. C'est un personnage qu'on apprécie tout de suite, elle est franche, n'y va pas par quatre chemins et on se dit qu'elle pourrait conseiller Noé, l'épauler afin de sauver sa mère et de se sauver lui par la même occasion.

Quel magnifique roman, on pourrait en parler des heures durant. La plume de l'autrice est pleine de sensibilité et malgré le thème dramatique de l'histoire, on arrive à trouver de la fraîcheur grâce à Noé. On est percuté par plein d'émotions contradictoires. On ressent beaucoup de colère, on est aussi dans l'incompréhension face à l'attitude d'Alice, d'autant plus qu'on est pas au bout de nos surprises. On est sidéré et triste quand le secret se dévoile, on comprend mieux, sans toutefois adhérer, on est parfois en colère contre Alice, pourquoi fait-elle vivre tout ça à son fils, on semble oublier que c'est une victime et que l'emprise est telle qu'elle n'a pas réellement de marge de manoeuvre.

Et puis il y a cette peur qui est omniprésente et que l'autrice transmet parfaitement au lecteur, on tremble continuellement pour Alice et quand on avance dans l'histoire on a de quoi avoir de nouvelles craintes, comment tout cela va t-il se terminer, existe-t-il la possibilité d'une happy end ? Noé va-t-il enfin prendre ses responsabilités, affronter son père et aussi déclarer son amour à Estrella qui n'attend que ça ? L'autrice y met un peu de suspense il faut bien le dire !!

J'ai passé un super moment de lecture, ce livre est un petit bijou qui mérite d'être lu par le plus grand nombre, l'écriture est belle et fluide, on se laisse guider tout en vitupérant contre le père de famille qu'on déteste d'emblée ! N'Zua nous informe que c'est une pure fiction, mais j'ai envie de dire que c'est aussi la réalité de beaucoup de femmes, les Alice sont légion et certaines meurent sous les coups de leur conjoints. On a aussi trop souvent tendance à occulter les Noé, ils sont indirectement victimes eux aussi il ne faut pas l'oublier !
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Noé est un adolescent réservé, qui a deux meilleurs amis d'enfance. Un jour, Alice sa mère se retrouve à l'hôpital pour un "accident domestique". Quand sa meilleure amie commence à mettre des mots sur ce qu'il se passe à la maison, Noé trouve la force de voir les choses en face. Non, la façon dont son père traite sa famille n'est pas normale. Quand son séjour à l'hôpital se termine Alice décide de ne pas revenir à la maison. Elle oublie derrière elle son journal intime que Noé va trouver et lire. Trouveront-ils la force de sortir de l'emprise néfaste qu'exerce le chef de famille ?
C'est un livre poignant !
Tout d'abord, je remercie l'auteure de m'avoir proposer son livre. C'est un vrai plaisir de lire sa plume. Elle est douce, fluide, imagée. Les personnages sont bien travaillés, les traits de caractère sont marqués et cohérents.
Le thème ici est les violences conjugales. N'zua Enam nous épargne les scènes de violence directes. Tout est suggéré mais c'est suffisant. Alice, raconte avec ses mots le véritable enfer qu'elle ne se rend pas forcément compte de vivre. le lecteur sent la situation malsaine dans laquelle son mari l'enferme, l'emprise psychologique que ce pervers narcissique exerce sur elle, au point où elle se sent fautive qu'il en vienne à la frapper.
Patrick, le père, est vraiment détestable. Coureur de jupon, menteur, manipulateur, lâche, nombriliste, il néglige ses enfants. Alice, mal dans sa peau, effacée et réservée était la proie idéale.
Noé est attachant, un ado qui fait tout pour aider sa mère au quotidien puis pour lui sauver sa vie. Il tente tant bien que mal de vivre au milieu de tout ça. On sent l'horreur pour un enfant de découvrir que sa mère a souffert autant.
L'auteure réussi à nous faire passer toutes ses émotions. J'ai accroché à ma lecture tout de suite et j'ai avalé les pages.
C'est également un livre qui parle de courage, de solidarité et qui donne l'espoir d'une issue.
Bref c'est un livre que je ne peux que conseiller et recommander.

Un roman dont on ne sort pas indemne !

Le sujet traité dans ce roman est un sujet difficile et fort : les violences conjugales, avec tous les dégâts collatéraux qu'elles induisent.

Aborder ce thème sous le point de vue d'un adolescent est très intéressant. A l'âge où il se découvre lui-même, où il doit affronter les difficultés des premiers amours et trouver sa place dans la société, Noé va comprendre que sa maman est victime de violence. Son monde s'écroule et l'image qu'il avait de son papa avec...

J'ai beaucoup aimé la construction du récit. Dès les premières pages nous comprenons que nous allons être embarqués dans une histoire qui va nous ébranler. Noé récupère le journal intime de sa maman, qui nous révèle le début de sa relation jusqu'à la naissance de Noé. Dans un passé/présent très dynamique, nous faisons connaissance de l'histoire tragique de cette famille. L'emprise et la violence psychologique sournoise qui s'est installée dans le couple, puis la violence physique. Noé la découvre en même temps que nous, pourtant au fond de lui il savait...

Mais un enfant ou un adolescent ne veut pas toujours voir. La vie quotidienne est noyée par les secrets de famille et les silences. Les mensonges deviennent la normalité. Mais un jour, tout finit par remonter à la surface. La bombe explose.

Que d'émotions ressenties avec ce roman !
Alice, la maman m'a touchée. Sa lente descente aux enfers prend aux tripes. Elle choisit le silence pour protéger sa famille. J'ai eu envie de la secouer, de lui ouvrir les yeux. Mais comment lui en vouloir de protéger son fils ? J'ai détesté Patrick, le papa. Une sourde colère est montée en moi. Rester impassible est impossible. Et que dire de Noé... Son courage et son désir de faire bouger les choses sont admirables. On assiste à la naissance d'une belle personne.

C'est un roman magnifique, très touchant et criant de vérité. Ce que vit Alice est vécu partout autour de nous, sans même que l'on puisse l'imaginer. Ne fermons pas les yeux...

A lire absolument !

Un diamant brut ! Pour son premier roman, @nzua_auteur nous offre un roman exceptionnel emprunt d'émotions et de force en même temps.
Les violences domestiques ne sont pas un sujet facile à aborder et beaucoup de récits tombent dans les clichés et le mélodramatique. Mais là non ! C'est tout le contraire. On nous permet de nous mettre à la place du bourreau (Patrick le mari et père), de la victime (Alice l'épouse et mère) et de la victime collatérale (Noé le fils)
Noé est un adolescent timide qui porte sur son dos le fardeau d'un secret familial. Il sait que sa maman est victime des coups de son propre père. Il aimerait tant agir mais comment faire quand on est un adolescent de 17 ans ?
Un malheureux hasard va permettre à Noé de découvrir le passé de sa mère. Cela va le déstabiliser mais aussi lui ouvrir les yeux sur ce que cette dernière a vécu tout au long de sa vie.
Noé va alors décider que les choses doivent changer.
On va découvrir un adolescent qui va mûrir par la force des choses et prendre les choses en main.
Heureusement il est solidement épaulé par ses deux meilleurs amis, les jumeaux Rodrigo et Estrella. Ses amis qui vont l'aider et le soutenir tout au long du roman, ils ont un rôle important auprès de leur ami.
C'est un magnifique récit, qui prend aux tripes, qui ne peut laisser personne indifférent. Même si le sujet est grave, l'auteure, grâce à une écriture fluide mais dynamique, nous embarque dans cette histoire aussi dure qu'elle est belle sans jamais tomber dans le dramatique et qui malgré tout est remplie d'espoir.
Ayant perdu une amie victime d'un féminicide, ce roman a résonné avec encore plus de force en moi.
La préface de ce livre, de @pierre_thiry_ est juste magnifique.
Et je remercie de tout coeur l'auteure pour m'avoir citée dans ses remerciements à la fin de son livre. J'en suis très honorée et fière.
Je l'ai découverte avec son recueil de nouvelles et ce premier roman qu'elle m'a confié ne fait que renforcer le respect que j'ai pour tous ceux qui éditent leur livre eux même et font confiance aux chroniqueuses comme moi pour leur avis et aussi et surtout en son indéniable talent d'écrivaine !