Essayan est une écrivaine arménienne qui après avoir survécu au génocide arménien, a disparu dans les purges stalinienne. Son statut de femme écrivain arménien est assez rare pour que j'y ai prêté un vif intérêt. Cependant ,"
mon âme en exil" c'est une oeuvre assez plate. Située entre la nouvelle et le journal intime, c'est un récit poétique dont l'essentiel est constitué par les sentiments et les émotions d'Emma une peintre arménienne qui revient à Constantinople après les massacres d'Adana (1909 Cilicie ancien empire ottoman) et qui va montrer son travail à un ancien notable arménien (plein de charme). L'arrière fond politique politique émerge peu et on lit ce roman sans ressentir se qui se passe alentour à savoir suppression pure et simple d'un peuple. Pour autant, se pose à plusieurs reprises, la question de la place de l'art au sein d'une communauté dont l'existence même est menacée. Jouant à la fois de l'image et de l'émotion, le récit mêle habilement la description des lieux et les situations, le point d'orgue de ce jeu d'écriture se concentre dans le récit de la confection de la confiture de rose. Odeur, saveur, langueur tout est réuni pour nous convoquer en plein coeur de Constantinople sur le canapé couvert de pétales de rose. Si l'histoire est peu passionnante, certaines descriptions chargées de nostalgie renvoient clairement à la mélancolie provoquée par l'exil.