Dans cette première biographie étoffée, consacrée à
Mouloud Feraoun,
José Lenzini s'attache à retracer sa vie objectivement mais avec une certaine tendresse. Il raconte aussi la vie d'une famille kabyle miséreuse, détaille les us et coutumes, les traditions de la culture kabyle dans une Algérie coloniale.
Mouloud pourra aller à l'école primaire, puis comme Camus, grâce à la bienveillance et à l'intelligence de son instituteur Monsieur Mhiss, à l'obtention d'une bourse, il poursuivra ses études à Tizi Ouzou .
Feraoun rencontre
Emmanuel Roblès à l'Ecole normale de la Bouzarea, pour lui "une accession au paradis terrestre". Ils seront amis indéfectibles, Roblès lui dédiera
Les Hauteurs de la ville . Il sera instituteur puis directeur. Amoureux des mots, de la langue française, Il deviendra un écrivain fertile, un témoin d'une époque révolue.
Plus tard, Il fera la connaissance d'
Albert Camus , lui aussi « fils de pauvre ». Au moment de la parution de cette biographie , Feraoun et Camus auraient fêté leur cent ans. Malgré leur dissension autour du devenir de l'Algérie,
Mouloud Feraoun et
Albert Camus restèrent amis fidèles, respectueux. L'un et l'autre étaient portés par les mêmes valeurs humaines, l'un et l'autre, malgré leur divergence, ont dénoncé les atrocités d'une guerre fratricide. En 1960,
Mouloud Feraoun est inspecteur des centres sociaux , créés à l'initiative de Germaine Tillion Il sera assassiné par un commando de l'OAS, le 15 mars 1962, à quelques jours de la signature des accords d'Évian qui mettaient fin officiellement à la guerre d'Algérie.