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Edmond Baudoin (Autre)Kim Pasche (Autre)Robert Plant (Autre)Charles Pommel (Traducteur)
EAN : 9782373852776
437 pages
Les éditions du Sonneur (17/05/2023)
4.36/5   29 notes
Résumé :
Je décrochai le téléphone à la seconde sonnerie. J’entendis de la friture sur la ligne avant que la voix ne lance :
– Vous êtes Nerburn ?
C’était une femme. Je reconnus le ton saccadé d’un accent indien.
– Oui, répondis-je.
– Vous ne me connaissez pas, continua-t-elle, sans même donner son nom. Mon grand-père veut vous parler.

Dan, vieil Indien de la tribu des Lakotas, contacte l’écrivain Kent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Il était une fois de plus l'orateur solitaire, livrant les vérités qu'il avait découvertes au fil de tant d'années, avec pour seul auditoire un vieil ami, un homme blanc et un labrador endormi. J'adressai une prière muette aux dieux de la technologie, implorant leur aide afin que mon petit magnétophone discount capture ses mots pour que je puisse les transmettre. »
Ouvrir Ni loup ni chien, c'est se heurter aux injustices de ce monde, c'est être le témoin d'un dialogue profond, intime, teinté d'humour aussi parfois. Une rencontre que j'ai souhaitée la plus lente possible, comme une évidence parce que forte d'émotions, de vérités, de nécessités, de fragilités tant absorbées, gorgée de ces libertés forcées au détriment de l'honneur.

Parce que je voulais que chaque page, chaque paragraphe, chaque mot restent tatouer en moi.

Je lis pour ces rencontres. Ces échanges.
À ceux qui me demandent pourquoi, pourquoi tant de lectures, pourquoi ? ... j'en retiens quoi au final... ?
J'avance, souvent, maladroitement heurtée... quelques réponses. Elles sont là mes réponses, nécessairement, dans ni loup ni chien, notamment.
Les mots simples, drôles, fins ici éclairent sur l'essentiel : la saveur de la contemplation, la vraie saveur du partage, du mélange, de l'humain. La réflexion. L'apprentissage. Ces mots qui permettent d'emprunter et de rester sur le chemin du non jugement.
Merci Dan, j'espère vous avoir compris, j'ai tant pleuré, et ri aussi.
Merci Kent Nerburn pour ce très beau texte/dialogue qui met en lumière un peuple magnifique, montre les bases voraces, violentes, cupides, indélicates sur lesquelles les États-Unis se sont construits et donnent aussi à voir la difficulté à être un Indien dans l'Amérique d'aujourd'hui.
Il apprend à ne plus avoir peur de la mauvaise colère des autres.
L'Histoire avait tant d'autres chemins à emprunter.

« le seul moment où la liberté est importante, c'est quand les autres essaient de te mettre des chaînes. Nous n'avions pas de chaînes donc pas besoin de liberté. »

Et puis, cette lecture m'a ramenée à mon enfance, à la ferme de feu mon grand-père paternel. Étranges ces ponts que la lecture provoquent. Ici la nature et le désordre comme lien certainement. Je me souviens de ce bric à brac, de ce désordre où chaque élément devait avoir son utilité ; dans cette anarchie se côtoyaient outils, vieux tracteurs, pièces détachées, sauts à charbon... pas de gazon rutilant... tout pouvait servir et resservir. Je me souviens de ces grands pieds de rhubarbe, de la boue, de cet immense récupérateur d'eau de pluie. Je me souviens de l'honneur.
La lecture apporte. Nourrit. Fait grandir. Transcende. "Nostalgisifie".

Lire Ni loup ni chien, c'est s'abandonner aux mouvements. Simplement. « C'est, par essence, ce dont il est question dans ce fabuleux récit, Ni loup ni chien, que nous offre Kent Nerburn : la possibilité qu'ont les êtres de s'abandonner aux mouvements de la vie et de s'en émouvoir plutôt que de vouloir les contrôler. » Avant-propos de Kim Pasche.
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Ceci est un pont entre deux peuples.

Le vieux Dan de la tribu Lakota a des choses à raconter. Il contacte par l'entremise de sa petite fille, l'écrivain
Kent Nerburn pour qu'il soit sa plume. Commence alors entre les deux hommes un dialogue qui confronte la vérité de Dan sur son peuple et l'oppression des blancs à l'idéalisme et aux préjugés de Nerburn.

À bord d'une vieille Buick conduite par Grover, un ami de Dan, ils vont parcourir la région. Un road-movie en terre indienne qui sera prétexte à «leçon ».
De l'arrivée des blancs sur le continent à la vie actuelle dans les réserves, Nerburn écoute les paroles de l'ancien qui vont l'amener au delà de la pensée conventionnelle et des fantasmes.

Dan est un sacré personnage. Ses réflexions sur les rapports entre indiens et blancs est d'une sagesse infinie. Mais n'allez pas croire que c'est un truc bidon sur la sagesse indienne, ça le mettrait en rogne et pour l'avoir côtoyé tout au long de ce récit, je ne voudrais pas le voir piquer une colère.

Je commence à avoir lu un paquet de bouquins sur le sujet et « Ni loup ni chien » est sans doute le plus éclairant tout en étant aussi le plus drôle et le plus tendre. Un must read en quelque sorte pour qui s'intéresse à l'histoire de la condition indienne aux Etats-Unis.

« Vous nous avez tué sans prendre nos vies. »
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Ni loup ni chien de Kent Nerburn a été publié par Les Éditions du Sonneur en mai 2023. Dans ce récit captivant, l'auteur nous rapporte le témoignage de Dan, un vieil Indien de la tribu des Lakotas. Kent Nerburn s'est rendu chez cet homme qui voulait lui parler personnellement. Âgé de 80 ans, il souhaitait écrire un livre témoignage sur les Indiens et sur ce qu'ils ont vécu, ainsi que son analyse et ses points de vue sur la vie.




Résumé 

Dan, vieil indien Lakota demande à sa petite-fille de contacter Kent Nerburn, écrivain qui a déjà écrit des livres sur les Amérindiens. Dan lui confie son projet, écrire un livre sur son peuple. Les discussions, confidences et réflexions s'enchaînent. Kent Nerburn prenant soin d'enregistrer tous les discours de Dan sur un magnétophone pour ne rien oublier et rester fidèle au message qu'il souhaite transmettre. Ces discussions sont agrémentées de virées dans la région, à bord de la vieille Buick de l'ami Grover, parfois dans de la famille ou bien sur des sites sacrés.




Ni loup ni chien : témoignage d'un Indien Lakota

Le livre débute par une dédicace "Pour les silencieux". Dan, le vieil Indien Lakota, au fil de ses discussions avec Kent Nerburn va parler de ces "silencieux", son peuple.

L'auteur Kent Nerburn, semble nous rapporter avec fidélité et sincérité les paroles de Dan. le vieil homme de 80 ans au franc-parler et au caractère bien trempé souhaitait tout mettre par écrit.

Ses discours sont parfois empreints d'humour, mais aussi de tristesse et de colère. Ses analyses de son peuple, de ce qu'il a subi, des Blancs, du passé et du présent, sont denses, riches et passionnantes, avec une grande sagesse et beaucoup de clairvoyance. Les paroles de Dan sont marquantes et appellent à la réflexion. J'ai d'ailleurs pris beaucoup de notes à la lecture de ce livre.

Les personnages de Dan et son ami Grover sont attachants. On suit avec intérêt le travail de l'auteur, Kent Nerburn, travail qui est parfois difficile pour lui. Mais, il a réussi à accomplir sa mission en allant jusqu'au bout et en tenant compte des souhaits de Dan.

Dan aborde plusieurs sujets comme l'importance de la terre, le mode de vie, les croyances, la mémoire, l'observation de la nature et des animaux, les métis indiens, la liberté et l'honneur, les victoires et les massacres.

Dan évoque la faiblesse des Indiens avec l'alcool qu'il met en opposition avec la faiblesse des Blancs, les Wasichus, qui ont toujours besoin de posséder. Il nous parle aussi de l'écriture de l'Histoire des Indiens qui a été faite par des Blancs. Il évoque des personnages célèbres : Sitting Bull, mais aussi Henri David Thoreau. Et puis il aborde aussi le sujet du Mont Rushmore, qui se trouve dans les Black Hills, les terres indiennes. Leur virée à bord de la vieille Buick les conduit jusqu'au site de Wounded Knee, dernière étape de la mission de Kent Nerburn.

Kent Nerburn a accompli un travail remarquable, en immersion complète sur les terres indiennes. Ce récit est à lire absolument pour qui s'intéresse aux Amérindiens. Un récit qui est passionnant, une lecture marquante pour moi.
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Pour en avoir parlé autour de moi, une chose est sûre, ce livre ne laisse pas indifférent. Il y a ceux qu'il ennuie, qui le trouve répétitif et lassant, à l'image d'un road trip dans un coin des États-Unis où il n'y aurait rien d'autre que du désert et de la plaine. Genre, une réserve indienne ?
Perso je n'ai jamais parcouru ce type de lieu et je ne connais les Indiens d'Amérique qu'au travers des polars de Tony Hillerman. C'est dire si on partait de loin.
J'ai été immédiatement captée par la forme du récit. Bien que femme européenne je me suis totalement identifiée au narrateur. J'ai partagé ses colères, ses doutes, ses hésitations, son incompréhension, son exaspération parfois. Et sa honte, aussi. Celle d'un individu pétri par sa culture, qui ne réalise absolument pas les poncifs qu'il véhicule. Entre autre...
Un seul, unique, regret. On ne saura jamais ce que Dan a pensé du livre abouti. Mais voilà certainement encore une attente de "wasichu".
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Ce livre n'était pas ce à quoi je m'attendais, bien que la présentation du libraire ait été fidèle à son contenu. 
Je n'ai pas particulièrement apprécié la couverture (qui ne donne aucun indice de ce que l'on trouvera dans cette lecture), ni le style de l'auteur. Par contre, j'ai été vraiment touchée à la fois par la volonté de transmettre de l'Indien et par le contenu transmis. J'ai pu mesurer l'immense impact de l'attitude des Blancs vis-à-vis des peuples premiers de l'Amérique et l'immense perte (irréparable) de ce qui constituait la pensée indienne avant les Blancs.
Ce livre se lit comme un roman même s'il ne s'agit pas d'une fiction.
Je ne connaissais pas l'auteur, Kent Nerburn.
J'ai été déconcertée notamment par la forme, par l'écriture. Il ne s'agit pas d'une fiction, c'est une vraie relation entre un Américain blanc et un vieil Indien (Amérindien), de vrais dialogues, le véritable recueil par l'Américain, l'auteur, de ce que l'Indien voulait lui transmettre sur ce que les peuples premiers de l'Amérique ont vécu et subi avec l'arrivée des Blancs.
L'écriture, assez neutre, sans style littéraire affiché, se rapproche d'un style journalistique ou d'un constat de gendarmerie (j'exagère à peine). Pas de fioriture ou d'essai de faire du beau avec du contenu affreux (ce que les Blancs ont fait aux Indiens est affreux).
Ce qui m'a aussi surprise, c'est le positionnement compliqué (je comprends qu'il soit compliqué) de l'auteur/narrateur par rapport au vieil Indien : à l'écoute parce qu'il a été appelé et sollicité pour ça, et à la fois largué, ne sachant pas trop là où l'Indien veut en venir. Son positionnement est effectivement compliqué mais, dans le livre, c'est soit trop dit, soit pas assez. Je me suis demandée s'il allait tenir, rester, ou bien tout lâcher, envoyer valser l'Indien. C'était un peu long et laborieux sur cet aspect.
Enfin, le coeur de ce livre, sa force et sa raison d'être réside bien dans le message que l'Indien a à nous transmettre à tous. J'ai réalisé comme jamais auparavant la souffrance et la douleur des peuples premiers depuis leur rencontre avec l'homme blanc.
C'est un livre fort qui m'a bouleversée.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
C'est comme si quelqu'un prenait le pouvoir de ce pays aujour d'hui et l'appelait, disons, Greenland, puis décrétait que ceux qui étaient déjà ici seraient appelés les Greenlanders natifs. Et qu'il disait qu'il faisait ça par respect. Est-ce que tu te sentirais respecté ? Est-ce que tu t'en foutrais pas complètement qu'on t'appelle comme ça ou autrement ?
C'est comme ça que ça s'est passé pour nous. C'est ce qu'on supporte tous les jours, des gens qui nous appellent d'un tas de noms qui sont même pas authentiques et qui sont même pas dans notre langue, puis qui nous demandent si tel nom est meilleur que l'autre. Putain, ça n'a aucune importance. Si certains d'entre nous veulent être appelés Américains natifs, vous devriez les appeler Américains natifs. Si d'autres veulent être appelés Indiens, vous devriez les appeler Indiens. Je sais que ça vous dérange un peu de ne jamais savoir quel nom est juste. Mais je pense que c'est bien. Ça vous rappelle combien c'est inconfortable pour nous - notre identité nous a été enlevée à la minute où Colomb est arrivé sur notre terre.
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Ça ne fait aucun bien. Ça ne fait que m'énerver et te faire culpabiliser. Tout cela est arrivé. Je dois apprendre à vous pardonner, à toi et à ton peuple. Nous devons vivre ensemble. Je dois penser à mes petits-enfants maintenant. Peut-être que les choses iront mieux pour eux.
J'aimerais seulement savoir pourquoi ça s'est passé comme ça. J'aimerais vraiment. Je serais tellement plus paisible si je savais simplement pourquoi ça s'est passé comme ça.
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- Comment ça, personne ne sait ? Nous, on sait. Mais personne ne nous croit. On sait dans nos cœurs qui on est. On a les histoires qui viennent de nos ancêtres. Mais on ne peut rien prouver. Dès qu'on dit qu'on est le peuple premier, celui qui est d'ici, un putain d'archéologue déboule et nous raconte qu'on est arrivés par l'Alaska par un bras de terre. Ils veulent s'assurer qu'on est des immigrants, nous aussi. Et qu'on est juste arrivés plus tôt. Dès qu'on dit que nos ancêtres nous ont raconté qu'on a com- mencé ici, un anthropologue se pointe, se gratouille la barbe et nous dit que c'est seulement un mythe. Et sans même parler de nos origines, si on essaie juste de dire qu'on fait partie d'une tribu, personne ne nous croira sans preuve. On répond qu'on l'a, la preuve, dans nos histoires, mais c'est pas suffisant. On nous dit que ça doit être écrit. Mais les gens qui ont écrit sur les tribus étaient tous des Blancs ou des Indiens qui travaillaient pour les Blancs, et ils ont fait toutes sortes d'erreurs.
Et les Indiens dont les tribus ont été détruites et qui n'existent plus ? Tu vas dire que ces gens ne sont pas des Indiens parce qu'ils ne sont pas membres d'une tribu que le gouvernement reconnaît ?
Tu vois comment c'est ? On a un faux nom, quelqu'un d'autre essaie de nous raconter notre histoire et soutient que l'histoire qu'on connaît est fausse. Puis le gouvernement essaie d'édicter ses propres lois pour définir qui on est et qui peut intégrer nos tribus.
- C'est une triste situation, dis-je.
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Posséder des choses, c'est la vie des Blancs. Quand je regarde la télé, chaque pub me montre que quelque chose est « nouveau ». Ça veut dire que je devrais l'acheter parce que ce que j'ai est vieux et que ça, c'est nouveau. Le fait que ça soit nouveau n'est pas une raison suffisante pour acquérir quelque chose. Votre façon de faire apprend aux gens à vouloir, vouloir, vouloir. Ce que vous avez n'est pas bien. Ce que vous n'avez pas est nouveau et mieux.
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Le guerrier savait que son temps avait passé et ne prétendait pas rester notre meneur au-delà de la période durant laquelle il avait été nécessaire. Il était fier de servir son peuple et savait quand il était temps de se mettre de côté. S'il ne le faisait pas, le peuple s'éloignait simplement de lui. On ne peut devenir meneur que si on mène le peuple de la façon dont il désire être mené.
Voilà pourquoi Sitting Bull était un meneur. Il était nécessaire au peuple et le peuple le suivait. Il était courageux. Intelligent. Il savait comment se battre quand il y était poussé. Et il avait bien cerné le peuple blanc. Ses semblables voyaient qu'il ne pouvait pas être trompé par l'homme blanc, donc ils le suivaient. C'est pour ça que le gouvernement des États-Unis le détestait autant. Ce n'était pas juste parce qu'il avait tendu un piège à Custer. N'importe qui aurait pu faire cela. C'était parce qu'il était un meneur et que ses semblables l'écoutaient, et que lui n'écoutait pas le gouvernement des États-Unis. Il écoutait les besoins de son peuple.
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