Encore un ovni graphique signé
Blexbolex en direction du jeune public.
Il nous raconte cette fois des vacances.
Nos vacances.
Enfin, celle de la petite fille et de son papa.
"Nos", sans pour autant, que l'héroïne s'exprime avec des mots une seule fois, les images font le travail de narration dans les petits détails.
Le temps est un facteur important de l'aventure, il rythme le fil de l'histoire, il pousse les aiguilles du cadran affiché et replace chaque activité et péripéties du duo, vacanciers très actifs certe mais qui prennent le temps tout de même, même si la vision permanente de l'horloge peut s'avérer contre productive d'une vraie détente.
Petit paradoxe d'humour.
La petite donne l'impression de na pas y trouver son compte, cavalant derrière l'adulte et rêvant de vrais camarades au Colin-Maillard.
Elle a un ami de vacances.
Un éléphant.
Un camarade de circonstance.
Les amis de vacances sont des camardes de circonstances, on les choisit rarement mais on est toujours content de les rencontrer pour occuper son temps d'une bonne détente.
La situation et les jeux partagés se trouvent alors décalés avec celui-ci, apportant une légère touche d'humour à une tendresse ambiante de temps d'enfance.
"J'ai envie de jouer mais pas avec lui", devine t-on à l'attitude de la petite, une frustration ou un caprice que l'on connait que trop bien dans la vraie vie au même âge.
Le pauvre éléphant est malheureusement très maladroit et la cohabitation avec la petite fille ne se passe pas sans mal, à coups de jets d'eau d'un côté, à coups de bâton de l'autre.
Les deux s'entendent comme chien et chat. Que faire pour que les vacances ne soient pas gâchées?
Heureusement, le papa a plein d'idées, de la bonne volonté et de la patience.
Les personnages sont très démonstratifs de postures et de gestes, comme dans une Bd classique Franco-Belge, un Tintin par exemple pour n'en nommer qu'un.
Il y a des cases et des bulles comme dans une BD mais remplis des expressions des personnages dans tous leurs états.
Bien qu'affectionnant l'imagier, l'auteur abandonne ici cette formule pour le livre d'images qui raconte, destinant cet album de nouveau à un public plus âgé que les imagiers, comme avec son poche "
Romance".
Pour en savoir plus sur la technique très caractéristique de l'artiste, nous vous renvoyons à l'article de France Culture.
Très chouette!
https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/blexbolex-je-suis-metteur-en-scene-de-livre