« L'âme est un cristal et la divinité sa lumière : le corps où tu vis est l'écrin de tous deux. »
Angelus Silesius
Molly déménage à Liverpool pour fuir une vie de martyre. Un nouveau départ, une nouvelle vie, un nouveau souffle et des rencontres qui vont la désarmer. Fuir l'ombre de celui qui l'a fait tant souffrir est sa priorité, elle espère qu'il ne la retrouvera pas . Est elle en sécurité ?
Owen, un SDF musicien de talent avec sa Gibson, un briseur de silence, un homme brisé qui a finit à la rue à cause de sa naïveté et cette envie de croire au bien fondé par l'humain. Une erreur de jugement qui l'a fait basculer vers l'oubli, le néant, la noirceur et le froid de la rue. Il est un être solitaire, acariâtre, méfiant et méprisant de l'espèce humaine tellement sa rancoeur et sa haine envahissent son coeur.
Molly doit aller de l'avant, se créer une nouvelle vie où elle sera en sécurité et sans avoir peur. Sa promotion au sein de la société de désign dans laquelle elle bosse est une opportunité sur laquelle elle a sauté.
Owen joue tous les soirs sous le kiosque face à l'appartement de Molly, il joue avec ses tripes, frôle, gratte, caresse sa Gibson comme s'il avait envie que chaque notes, chaque sonorités arrivent vers ceux qui l'ont trahis, mis à terre et piétiné comme s'il n'était rien. L'injustice est elle une peine à perpétuité ? Molly est intriguée par sa voix, la personnalité qu'il dégage, et son aura dangereuse qui reflète sa colère. La manière qu'à
Owen de rembarrer la jolie Molly lorsqu'elle tente de lui parler ne l'empêche pas de la trouver belle et sensuelle. Elle est tenace, même les paroles les plus dures ne la déstabilise pas,
Owen n'en revient pas qu'elle insiste autant. Pourquoi ? Molly est empathique, elle ne daigne pas lâcher l'affaire ce qui va interpeller
Owen, d'habitude il passe inaperçu aux yeux du monde mais pas à ses yeux à elle.
Il a des rituels, des habitudes pour ne pas sombrer, telle une pierre au coeur des abysses, sans ça il coulerait. L'agressivité, la méchanceté et les propos médisants du SDF n'entachent pas l'envie de Molly de vouloir lui venir en aide, seulement, comment faire quand un homme est aussi borner et refuse la main tendue ?
A force de persévérances, la jeune fille percera la carapace de plomb qui entoure le coeur de
Owen, il se protège, il la préserve et ce qu'elle va découvrir va la déconcerter et la charmer,
Owen est un être de lumière qui a été étouffé dans une sphère désoxygénée, il ne lui manque que l'éclosion de la vérité pour enfin, briller de mille feux. La confiance a pourtant du mal a se frayer un chemin, Molly a tellement souffert qu'elle reporte son passé sur celui qu'elle aime secrètement, comme un boulet attaché à la cheville dont elle n'aurait pas encore trouver la clé pour s'en détacher. Une menace sur ses frêles épaules,
Owen est pareil, en ça, ils se ressemblent, trahit tous les deux, désabusés par ceux en qui ils croyaient et en qui ils avaient confiance. Ça laisse des blessures et des brèches.
Arriveront ils à se reconstruire sans se détruire davantage ? La menace suspendue au dessus de la tête de Molly est elle le prémisse d'une mise à mort programmée ?
Owen retrouvera t-il dignité et force de pardonner ?
Entre promesses, déceptions, blessures, prières, renouvellement et espoir, l'amour qui lie
Owen et Molly est il assez fort, solide et indestructible ?
Ce roman est une claque. Traiter un sujet pareil sur ces pauvres gens qui dorment dans la rue est culotté, mais il est aussi important de leur donner une lumière sur ce qu'ils vivent, ressentent et espèrent. La guérison passe autant par le corps que par l'esprit, chacun des être humain doit avoir une étincelle au fond des yeux pour garder espoir et croire en une vie meilleure un jour.
Ce que Molly fait pour
Owen et les bénéficiaires est admirable, comme tous ces bénévoles dans les centres d'aides où règne chaleur, compréhension et temps d'échanges. Ils sont là pour réconforter mais aussi pour écouter, la parole est libératrice,
Owen va le savoir grâce à Miss catastrophe, elle va ouvrir cet écrin de douleur, de colère pour laisser entrer douceur, amour, chaleur et tendresse. J'ai plus qu'aimé cette histoire, elle est un de ces romans qui ne laisse pas indemne, qui donne espoir en l'humanité et en ce qui fait de chacun d'entre nous une personne unique : l'amour.
Merci @
Matthieu Biasotto pour cette lecture, pour ces mots que tu sais manier tel un maestro, pour mettre en lumière ces gens vivant dans l'indifférence totale, en leur rendant hommage à ta manière.
Je ne peut que vous conseiller cette pépite, un énorme coup de foudre.
Bonne lecture.