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Jamila Ouahmane Chauvin (Traducteur)
EAN : 9782070121748
176 pages
Gallimard (15/10/2009)
3.33/5   21 notes
Résumé :
Dans l'Italie glaciale de 1943, alors que les troupes allemandes battent en retraite, une patrouille américaine est envoyée en reconnaissance dans la montagne. Pendant deux jours et deux nuits, ces hommes vont endurer le froid, la fatigue et surtout la peur : peur de se perdre dans ce labyrinthe boisé, d'être trahis par leur guide, surpris par les tireurs embusqués. Et puis ils sont hantés : par la nostalgie d'un temps de paix de plus en plus irréel, et par la culpa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Richard Bausch (frère de Robert Bausch lui aussi écrivain) est un écrivain américain né en 1945 en Georgie. Après avoir servi dans l'US Air Force (1966-1969) puis parcouru le pays comme guitariste et chanteur dans un groupe de rock, il enseigne à l'Université et se lance dans l'écriture. Richard Bausch est l'auteur de romans et de recueils de nouvelles lui ayant valu de multiples récompenses. Son roman Paix, date de 2008 et il vient d'être réédité en poche.
Hiver 1943 en Italie, l'armée allemande bat en retraite sous la poussée des troupes alliées. Une patrouille américaine part en reconnaissance, sur sa trace, dans la montagne. Deux jours de peur et de froid avec en plus, un fardeau moral qui les taraude.
Ils sont trois soldats américains à crapahuter et gravir une montagne sous la pluie et la neige, derrière un ennemi invisible mais certainement là, devant eux. Il y a Marson, le caporal et chef du groupe, le plus âgé de ces gamins d'une vingtaine d'années et dont on apprendra – paradoxe – que son grand-père était allemand et que « son propre père ne parlait pas un mot d'anglais ». A ses côtés, Asch est Juif et Joyner, grande gueule et râleur impénitent est sujet à des démangeaisons du bras insoutenables, certainement d'origine psychosomatiques. Pour les guider, Angelo un vieil Italien de soixante dix ans, ramassé en cours de route, dont on ne sait s'il est fasciste ou pas, « Marson eut un pressentiment déplaisant : il y avait chez cet homme une facette inconnue. » Et maintenant, voilà qu'un sniper les prend pour cibles potentielles…
Les conditions de la traque sont éprouvantes, les trois hommes ont peur de tout : où est l'ennemi, de quelles forces dispose-t-il, et cet Angelo qui ne parle pas anglais, peut-on lui faire confiance ou les mène-t-il dans un piège ? Et puis, comme si tout cela n'était pas suffisant, ils se trimballent un cas de conscience qui les divisent et hantent perpétuellement leur esprit ; peu de temps avant d'être envoyés en patrouille, ils ont assisté à une scène terrible, ayant débusqué un officier allemand planqué dans une charrette à foin, Marson l'a abattu pour répliquer à ses coups de feu mais Glick, leur sergent et supérieur, a froidement descendu en représailles, la jeune femme qui était avec lui. Marson, Ash et Joyner, témoins de la scène, doivent-ils en référer aux autorités supérieures ou se taire et être complices ?
Richard Bausch a une écriture limpide et simple, pas de fioritures, l'essentiel rien que l'essentiel. Une réflexion sur la guerre, mais sans non plus s'appesantir sur les détails saignants, « J'ai assez de visions de cauchemar dans ma tête pour toute la vie, reprit Asch », où des hommes quelconques sont placés dans des situations qui les dépassent, où les règles sont abolies, les repères perdus, « « Fais ton devoir » avait dit son père. Et au plus profond de son coeur il ne trouvait plus de sens à ce mot. » le roman est court et se lit vite et bien. Un bon roman certes, mais un de plus sur ce sujet, qui montre hélas, les limites du pouvoir supposé des livres sur les actions des hommes.
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Je me souviens encore de l'émotion à notre sortie du film, Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg en 1998. C'est un des rares films qui avait réussi à nous réunir en famille pour une séance au cinéma... Et bien que biberonnée aux images d'actualité réalisées durant la Deuxième Guerre mondiale, aux documentaires, aux débats et aux émissions sur le sujet; l'apport des effets spéciaux et les moyens mis par Steven Spielberg pour faire revivre le débarquement, nous avait comme télétransporté à ce moment précis, parmi ces soldats risquant leur vie pour libérer nos pays des Allemands... Plusieurs fois d'ailleurs dans ce film, il y a eu pour moi bien plus que de l'émotion, de l'empathie... C'était physique comme si ma propre vie était en jeu... Alors que rien ne la mettait particulièrement en danger... Une ouverture qui nous obligeait à devenir membre de cette patrouille chargée de retrouver le soldat Ryan..

Pourquoi ce partage de ce souvenir? Parce que grâce à mon libraire Patrick de la Librairie Point Virgule, j'ai découvert Paix de Richard Bausch.

Le bordereau qui accompagne ce livre fait mention de "Les grands romans de la seconde guerre mondiale". Un indice assez sérieux pour me dire que je n'allais pas à la rencontre de n'importe quel texte. Écrit en 2008, soit 10 ans après Il faut sauver le soldat Ryan, on est ici, non pas en Normandie, mais en Italie. Mais pas l'Italie du soleil, des hautes températures qui vous font vous sentir en vacances avec les bonnes odeurs de cuisine... On est dans l'Italie que les Alliés vont reconquérir en remontant du sud vers le nord et où il faut autant se méfier de l'Allemand que de l'Italien fasciste...

Dès les premières lignes, nous sommes projetés parmis une troupe de soldats americains. On est dans la région de Montecassino, à un moment où depuis quatre jours, ces hommes doivent patrouiller sous une pluie glaciale... le ton est donné! On gèle avec eux!

Ces premières lignes font plus que nous projeter... On est avec eux et on est loin des supers héros qu'ils deviennent pour ceux qu'ils libèrent... Ils sont usés. Ils ont froid. Ils n'osent même plus se regarder et pourtant, la sécurité de leur pas, l'un après l'autre, dépend de son voisin... Ils ne sont plus que l'ombre d'eux même... C'est rendu avec un tel réalisme que dès la première page, on est happé tout comme le film de Spielberg. Richard Bausch a fait plus que nous harponner, il nous a ferré pour ne plus nous lâcher! Il veut nous montrer et faire vivre la guerre dans toutes ces dimensions et surtout dans son combat quotidien pour ne pas perdre cette dernière part d'humanité qu'on espère, nous habite encore....

Je ne vous en dirai pas plus parce qu'à la lecture de la première page, j'avais déjà le mot "magistral" à la bouche et qu'il ne m'a plus quitté jusqu'à la dernière page!
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Après avoir lu avec bonheur, ses précédents romans " La saison des ténèbres" et "Petite visite aux cannibales", je n'ai pu résister au plaisir de plonger dans le nouvel opus de Richard Bausch. Auteur dont on parle malheureusement assez peu, il me semble...

"Paix" se situe en Italie pendant la 2ème guerre mondiale. Les allemands battent en retraite mais continuent d'infliger de multiples pertes dans leur retrait. C'est une petite patrouille américaine que nous allons suivre. Ces 3 hommes sont envoyés en reconnaissance dans la montagne, guidé par un vieil italien qu'ils ont embarqués de force. le plus vieux, Marson, a 26 ans. C'est lui le sergent qui doit diriger et calmer les tensions palpables entre les 2 hommes sous sa direction : Asch, un juif de Boston et Joyner, un brin raciste.

Pendant 2 jours et 2 nuits, les voilà face à eux-mêmes, devant leurs peurs, leurs faiblesses et leur passé.
Ils montent inlassablement, repensent à leur pays, à leur famille qui les attend. Ils culpabilisent devant l'acte de leur sergent qui a tué la femme qui accompagnait un soldat nazi, une victime innocente selon eux. Ils s'interrogent sur la guerre et ses conséquences.

"Tu sais, j'ai étudié l'histoire, et la philosophie. Et c'est pas pour des idées qu'on se bat maintenant. Malgré tout ce qu'on veut nous faire croire. Chez nous non plus, on n'aime pas les juifs. Ni les noirs. Les idées des nazis, personne n'en a rien à foutre. Tout ça, c'est juste une question...d'armement. de puissance militaire. Les idées, c'est un prétexte. La vraie question, c'est... c'est qu'on est de plus en plus doués pour tuer. Voilà de quoi il s'agit. On a la technologie nécessaire pour tuer plus efficacement, et à plus grande échelle. ça n'a rien à voir avec les idées. "

La tension est palpable, la nature oppressante, les hommes se disputent, le froid les menacent et ils doivent continuer à avancer coûte que coûte. Que faire alors quand un snipper se met dans la partie ?

Dans ce huis-clos angoissant, l'auteur parvient avec beaucoup de facilité à nous faire partager les pensées intimes de ces 4 compagnons d'infortune qui n'espèrent qu'une chose : que cette guerre prenne fin et que vienne le temps de la paix.
Bausch nous livre ici un très beau texte sur la condition de l'Homme et sur les luttes intérieures qui le rongent. Faut-il faire son devoir alors que la guerre est un désastre ? Comment conserver sa dignité en faisant des actes qui vous dégoutent ?
C'est aussi un hommage au courage et à la force de l'entraide quant la mort approche au delà de toute affinité ethnique et intellectuelle. La mort nous fait dépasser les clivages moraux pour chercher à rester en vie malgré tout, contre tout.

" Tu crois en Dieu ? demana Asch.
- Oui.
- Tout ça, ça se tient. Je veux dire qu'il a une seule raison à tout ça, à la religion, à la philosophie et le reste.
- Tu veux dire que que toutes les religions disent la vérité ?
- Elles existent toutes pour la même raison. La seule vraie raison. Elles essaeint toutes d'expliquer la même chose : pourquoi on doit mourir. Un effort pathétique pour nous faire accepter cette réalité. "

Plus qu'un roman sur la guerre, Paix est une formidable ode à l'humanité qui est en chacun de nous.

Je vous invite plus que vivement à découvrir cet auteur, trop ignoré dans nos contrées !
"Paix" est un roman fort mais je continue à lui préférer "Petite visite aux cannibales" qui fut mon premier Bausch et une réelle claque !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Ce livre m'a laissé une impression mitigée. Je n'ai pas vu la “complexité morale”de la guerre dont il est question sur la 4ème de couverture, et je trouve les réactions des soldats aux évènements extérieurs peu vraisemblables. Ils semblent retournés par des actes somme toute mineurs au regard de ce que la guerre peut produire (sans pour autant que je minimise le côté répréhensible de tels actes), comme si l'auteur avait voulu protéger le lecteur des atrocités qui peuvent effectivement être perpétrées. C'est dommage, car en voulant épargner le lecteur, Richard Bausch écorne un peu trop la vraisemblance de son récit.
J'aurais préféré un texte plus épuré, une absence plus totale d'intrigue, qui aurait mieux mis en relief les pensées des soldats et leurs débats intérieurs. Car c'est là que j'ai aimé ce livre, dans sa capacité à montrer les pensées et sensations de ces hommes pour qui la guerre n'est pas une évidence. La peur, la foi, la famille, le courage, la solidarité, l'avenir... Des pensées simples, qui évoluent au gré des situations, et qui semblent sonner toujours justes, exprimant mieux qu'une analyse comment les évènements de la guerre affectent ces hommes (probablement le fruit de l'expérience de l'auteur...).
Je comprends que ce livre puisse plaire, même s'il m'a laissée sur ma faim.
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Durant la seconde guerre mondiale, trois jeunes soldats américains sur le front italien. Pas d'action spectaculaire, juste une mission de reconnaissance. Juste trois individus perdus en montagne, épuisés par l'angoisse, la fatigue, la pluie glaciale. Harcelés par leur conscience, car persuadés d'avoir été témoins d'un crime de guerre commis par leur supérieur, ils se déchirent sur la suite éventuelle à donner à ce geste. On dit que le vécu des soldats en situation de combat est impossible à transcrire. La qualité de ce texte est d'essayer de faire sentir la difficulté de ce que ces hommes endurent sans moments de répit possible, la tension permanente due aux choix qu'il faut prendre rapidement, alors que tout vous échappe constamment, et que la survie même semble incertaine.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Donc, quand on avait envie de parler, on n’avait pas le choix : on parlait du pays. Parce que le pays, ça couvrait tout le reste, tout ce qui n’était pas la guerre : les femmes, les copains, le sport, les blagues, la musique, les enfants, la bouffe, la boisson, les bagnoles, les parents, le lycée, la maison. Le pays. Mais ça faisait mal de parler du pays. Marson rêva d’Helen. Il prenait son beau visage entre ses mains et l’embrassait en pleurant. Et il se réveilla, en pleurant. Il s’essuya les yeux dans le noir, enfouit sa tête sous l’oreiller, et souffrit en cachette.
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Ils continuaient quand même, un pied après l’autre, le canon de leur fusil pointé vers le sol pour le protéger de la pluie, en essayant – malgré leur détresse, leur confusion, leur épuisement surtout  – de rester sur leurs gardes.
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Videos de Richard Bausch (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Richard Bausch
Avant et après la chute de Richard Bausch et Stéphanie Levet aux éditions Gallimard
Quand Natasha Barrett et Michael Faulk se rencontrent, chacun voit en l'autre la lumière inespérée venue éclairer sa nuit. Elle, la trentaine, rêve d'être peintre mais s'est perdue dans une vie qui ne lui ressemble pas. Lui, à l'approche de la cinquantaine, quitte la prêtrise après des années de sacerdoce. Quelques semaines avant leur mariage, Natasha part en Jamaïque avec une amie tandis que Michael se rend à New York. Surviennent alors les attentats du 11 septembre. Natasha croit avoir perdu Michael pour toujours et vit sur la plage un autre drame dont elle ne veut ni ne peut parler. Leur rêve de bonheur vacille ; de nouveau réunis, tous deux s'enferment dans un silence et une incompréhension de plus en plus profonds. Richard Bausch décrit les ravages que produisent ces quelques jours - avant, pendant et après le 11 septembre - sur la destinée d'un couple rongé par les malentendus. Dans ce vaste roman où s'imbriquent l'intime et le collectif, il explore avec beaucoup de finesse les méandres du repli sur soi, les zones d'ombre de l'existence et les sentiments contradictoires qui nous animent.
Une tragédie américaine de Theodore Dreiser aux éditions ACE
Fils d évangélistes errants, Clyde Griffiths vit mal la mendicité dévote de ses parents. Devenu jeune homme, il trouve un emploi dans un hôtel de luxe, où la richesse des autres l éblouit. Mêlé par insouciance à une sinistre affaire, il fuit la ville et se réfugie auprès d un oncle fortuné, propriétaire d une usine. Faible, vaniteux, ignorant, sensuel, attiré par le fruit défendu, Clyde séduit une petite ouvrière, Roberte Alden, qui le croit sincèrement amoureux d elle. Mais lors d une soirée chez son oncle, il est remarqué par la belle Sondra, une hautaine héritière qui s éprend follement de lui. Clyde se voit déjà riche. Mais Roberte est enceinte. Blessée par son infidélité, elle le menace de scandale. Il décide de s en débarrasser. Tels sont les ingrédients de ce roman policier et social, inspiré d une affaire criminelle réelle. Son titre indique la portée que Theodore Dreiser lui attribue. le cas Griffiths est pour l auteur caractéristique d un état des choses propre à l Amérique, à la fois immorale et puritaine. Considéré aux États-Unis comme l un des 100 plus grands romans jamais écrits en anglais, Une tragédie américaine a fait l objet d adaptations cinématographiques, dont le très célèbre film de George Stevens Une place au soleil, avec Elisabeth Taylor et Montgomery Clift.
Fable d'amour de Antonio Moresco et Laurent Lombard aux éditions Verdier
Le récit commence, se construit, et s'achève comme une fable : un vieux clochard, arrivé au plus bas de la déchéance sociale et physique, entre cartons souillés et sacs en plastique, dont le seul ami est un fidèle pigeon, fait la rencontre de la "jeune fille merveilleuse" qui le sauve par amour. Comme dans une fable, il instaure avec le lecteur un échange qui ressemble à celui du conteur et de son public et, loin de se complaire dans l'analyse psychologique des personnages, il s'appuie sur les passions fondamentales, moteurs muets des belles actions. Mais dans cette fable, rien de mièvre ni d'enfantin, rien de gratuit ni de mécanique. Rien de prévisible non plus, mais une ouverture qui surprend et suscite stupeur et émerveillement. Dans une scène qui a la pureté des grands récits fondateurs, la jeune fille merveilleuse sort ce personnage, comme venu des poubelles de Beckett, de ses cartons, prend un soin infini à le laver, à l'épouiller, à le remettre sur pied. Mais l'amour le plus pur et le plus mystérieux peut-il être plus fort que la vie ? a-t-il vocation à durer ? Si l'amour est sans pourquoi, doit-on chercher plus d'explications à ce qui le tue qu'à ce qui le fait naître ? Moresco écrit à propos de Fable d'amour : "Dans ce roman sont présents la cruauté et la douceur, la désolation et l'enchantement, la réalité et le rêve, la vie et la mort, qu'on ne peut séparer si l'on veut parler vé
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