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Lazare Lazarev (Autre)François Eychart (Autre)
EAN : 9782370712448
342 pages
Le Temps des Cerises (10/11/2022)
4.17/5   3 notes
Résumé :
A l'aube de sa vie, l'écrivain entreprend d'écrire ses mémoires, décrivant les grandes étapes de sa carrière ainsi que son rôle dans les affaires politico-littéraires du milieu du XXe siècle, dans un contexte politique marqué par des personnalités comme J. Staline, L. Beria ou V. Molotov.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Je voudrais tout d'abord remercier Masse Critique Non-fiction : Mission Connaissances et les éditions le temps des cerises.

J'avais choisis ce livre pour plusieurs raisons : l'histoire de la Russie qui m'intéresse et que je lis de plus en plus, le côté biographie et l'histoire des grands dictateurs de ce monde tels que Lénine, Staline, Hitler, Mussolini… etc

Je m'attendais plus à un récit que des pensées ou réflexions sur Staline. Je n'aime pas trop les essais, cette sorte d'écriture ou on s'ennuie la plupart du temps.

Et bien, ce ne fut pas le cas. Je n'ai pas appris grands choses sur le personnage parce que je l'ai beaucoup étudié (à l'école), lu abondamment de sujet sur lui.
Mais une chose m'a surprise. C'est le fait de ne pas accepter ce qu'il était vraiment… je l'ai souvent remarqué dans différents romans, ou tout est dit, tout est si évident et pourtant on préfère nier que d'admettre l'évidence. C'est somme toute humain, on ne peut imaginer ou croire à l'invraisemblable.
Il décrit aussi ce côté admiratif du personnage et la peur aussi qui en découle.
Staline désire que dans les textes, romans... on parle de la grandeur du pays, la force du gouvernement et la faiblesse des autres pays… et delà Simonov parlent des censures sur les différents textes, livres ou journaux… même les écrivains…
Bien sûr l'auteur raconte son histoire, son enfance, et la guerre des années 30 à la mort de Staline… et des autres dirigeants avec qui il eut affaire: Molotov, Mikoyan, Jdanov, Krouchtchev, Béria…

Si vous aimez le côté historique, si vous voulez en savoir plus sur l'U.R.S.S, je vous conseille de lire cet ouvrage… Parce que pour juger, comprendre le présent et le future, il faut avoir une bonne connaissance du passé.

Bonne lecture !
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J'ai depuis mon adolescence une grande curiosité de tout ce qui touche au monde russe. Grâce à la diffusion des boîtes à livres dans nos villes et villages, j'ai découvert grand nombre d'écrivains de la période soviétique qui n'intéressent plus grand monde et échouent dans ces boites à don de plein air. Lire ces auteurs aujourd'hui, quand on est comme je le suis, née un peu avant la chute du mur de Berlin, c'est entrer de plain pied dans la complexité d'une époque, d'un contexte qui nous est totalement étranger et dont il me semble que nous avons, pour mon ressenti en tout cas, construit une perception assez binaire.

La lecture des mémoires de Constantin Mikhailovitch Simonov, transcrites depuis ses propos alors qu'il était, en 1979, déjà affaibli par la maladie, représente une nouvelle occasion de déconstruire cette vision superficielle et simpliste de la littérature soviétique : en bref, réduite à ne s'intéresser qu'aux opposants. Car avec Simonov, on a affaire à un ponte littéraire du régime, écrivain mainte fois primé et introduit dans les hautes sphères du pouvoir jusqu'à côtoyer Staline à plusieurs reprises.

Au cours de ces souvenirs transmis avec le souci de la précision, basés sur les notes ou documents de l'époque, Simonov ne cesse de questionner son parcours d'écrivain, depuis ses missions en tant que reporter de guerre, à son statut de rédacteur en chef de revues littéraires, interlocuteur des autorités, en voyage dans le monde entier au service du régime.
Son récit permet de mesurer l'emprise totale exercée par Staline sur la vie littéraire de son temps, la surveillance et la manipulation permanente à laquelle étaient soumis les écrivains, considérés par le pouvoir et spécialement par le chef suprême comme des fonctionnaires de premier plan.

Au crépuscule de sa vie, Simonov n'essaie pas de se donner un rôle avantageux et les mea culpa ne sont pas rares au fil de pages. Outre une plongée passionnante dans les événements et le paysage littéraire de l'époque, qui sont éclairés par de nombreuses notes de bas de page, le lecteur touche du doigt les mécanismes du totalitarisme dans leur action directe sur la vie d'un intellectuel de bonne volonté.
En intitulant son texte "Par les yeux d'un homme de ma génération", Simonov reconnaît à la fois sa responsabilité individuelle, car ce sont bien ses yeux qui ont vu, mais aussi le conditionnement propre à cette génération qui était la sienne, et ne laissait pas de réelle liberté pour analyser en toute conscience ce que les yeux voyaient.

À noter que le présent recueil se présente comme un mémoire de ce que fut Staline en tant qu'homme politique, et que Simonov a souhaité traiter indépendamment de la question de Staline en tant que militaire, sur laquelle il s'est posé de nombreuses questions. Mais je ne suis pas sûre que la suite de ces mémoires aie été publiée en français, malgré l'annonce d'une publication aux éditions Delga.

J'ai énormément apprécié cette lecture qui m'a permis de découvrir Constantin Mikhailovitch Simonov, et l'éditeur le Temps des CeRISES, grâce à une opération de Masse Critique. Fondée il y a une trentaine d'année sous l'emblème de la chanson de la Commune de Paris, le Temps des CeRISES se consacre à diffuser des textes inédits ou introuvables, principalement consacrés à la pensée et la culture communiste, et à la nécessité de faire face aux crises (d'où le jeu de mot typographique) de notre temps.
J'avais repéré cet éditeur dans la bibliographie d'un de mes auteurs soviétiques fétiches, Tchinguiz Aïtmatov. Je salue le travail important réalisé pour proposer au public français ces oeuvres qui permettent de questionner notre regard, en l'occurrence sur la littérature soviétique, thème devenu très cher à mon coeur. Quant à Simonov, sa sincérité m'a touchée et j'ai déjà prévu de le relire !
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Merci à babelio pour l'envoi de livre. J'ai adoré ma lecture, en découvrir plus sur la Russie de l'époque. L'histoire est puissante, touchante et à la fois terrible. On s'imagine ce que cet homme a pu vivre bien loin de notre confort quotidien actuel. J'aurai voulu qu'il dur encore plus longtemps, avoir encore plus de détails pour ne pas sortir tout de suite de cette histoire. Un livre à lire si vous souhaitez en savoir plus sur la Russie de l'époque.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Voici la première de ces questions : « Est-il possible qu'en Union Soviétique, suite à des élections, monsieur Staline soit remplacé à son poste de chef d'Etat par quelqu'un d'autre, par exemple, par monsieur Molotov ? » Je n'aurais vraisemblablement pas trouvé de réponse, surtout à cet instant. Mais Ehrenbourg s'en sortit très bien. II me fit un léger signe de tête pour m'indiquer qu'il allait répondre et dit en un sourire narquois : « Nous avons, vraisemblablement, vous et moi, des opinions politiques différentes sur la vie de famille : avec une frivolité propre à la jeunesse, vous vous choisissez tous les quatre ans une nouvelle jeune mariée, quant à nous, comme des gens mûrs et sérieux, nous sommes mariés pour de bon et une fois pour toutes. »
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Quand il prenait la parole en public, Staline était sans appel, mais simple. Il avait une grande simplicité de maintien avec les gens, nous pouvions le constater, de temps en temps, d'après les actualités filmées. Il s'habillait avec simplicité, toujours de la même façon. On ne sentait en lui aucun désir de paraître, aucune prétention extérieure à la grandeur, à l'exclusivité. Cela correspondait à l'idée que nous nous faisions d'un véritable chef du parti. Staline était pour nous la somme de tout ceci : de toutes ces sensations, de toutes ces qualités, d'un chef du parti et de l'Etat, qualités réelles ou complétées par notre imagination.
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La chute de Béria, si l'on me prête la métaphore, fut comme le dernier, le tout dernier obus qui éclate après une progressive suspension de la canonnade. Plus concrètement, tout ce qui venait de se passer, tout ce qu'avait voulu et tenté de faire Béria, et tout ce qui lui fut imputé, en une fois, au terme de sa longue carrière, dès lors qu'il fut pris la main dans le sac, n'était peut-être pas le dernier rot, mais certainement le rot le plus évident, le plus monstrueux, le plus malodorant de l'époque qui reste liée dans nos consciences au nom de Staline.
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Le jour de son cinquantième anniversaire, pendant la soirée qui lui était consacrée à la Maison des Ecrivains, il prit la parole pour dire ceci : « Je voudrais tout simplemnent que mes camarades, présents dans la salle, sachent que je ne suis pas entièrement satisfait de ma vie, je n'ai pas toujours bien agi, je le comprends, je n'ai pas toujours été à la hauteur. J'ai manqué à mon devoir de citoyen, à mon devoir d'homme. Il y a eu des choses dans ma vie dont je n'aime pas me souvenir, des situations où je n'ai pas fait preuve de suffisamment de volonté ni de courage. Et je m'en souviens. »
Nous non plus, nous ne devons pas oublier à quel point il est difficile et pénible à un homme de se juger soi-même. Le leitmotiv du livre de Simonov est la dette qu'il doit payer au passé, son repentir, son désir de purification. C'est ce qui distingue et porte ce livre au-dessus d'un grand nombre de mémoires consacrés à la période stalinienne.
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Au terme de son intervention à la tribune, un des membres du C.C. a déclaré qu'il se considérait comme l'élève fidèle du camarade Staline. Staline, assis derrière lui et qui l'écoutait avec la plus grande attention, a eu cette brève réplique : "Nous sommes tous les élèves de Lénine."
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