Pepe Carvalho est le personnage le plus emblématique et universel de
Manuel Vázquez Montalbán, un des écrivains espagnols les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle, et un grand classique du roman noir.
À travers ses enquêtes, c'est une exploration des bas-fonds de Barcelone, de ses quartiers populaires et de ses laissés pour compte qui nous est proposée.
Mais ici, Pepe Carvalho est chargé de découvrir l'identité d'un homme retrouvé noyé. Pour seul signe distinctif, il portait un
tatouage, en forme de message : « né pour révolutionner l'enfer. »
Ou « comment je suis né pour révolutionner l'enfer », ou, encore, comment un privé barcelonais d'origine galicienne, amant passif et gourmet exigeant, ex-agent de la CIA, et ancien militant communiste devait enquêter aux Pays-Bas pour mieux y disséquer le cadavre encore remuant de l'Espagne fasciste.
C'est toujours un plaisir de retrouver et de trainer avec Pepe Carvalho, le plus gourmand de tous les héros, le plus philosophe de tous les détectives.
Cette première enquête de Pepe Carvalho, détective barcelonais qui a pour maîtresse Charo, une prostituée libérée et libérale du Barrio Chino et pour secrétaire-cuisinier Biscuter, un ancien détenu de droit commun des geôles franquistes mènera Pepe jusqu'à Amsterdam où il a travaillé autrefois comme enquêteur.
Avec cette adaptation en bande dessinée n'est, pour moi, clairement pas à la hauteur du mythe.
Je n'ai pas retrouver l'ambiance unique des roman de Vasquez Montalban. Je n'ai pas retrouvé cette mélancolie qui régnait dans les pages des polars de notre auteur.
Par contre j'ai apprécié entrevoir l'ironie que maniait si bien notre auteur catalan et le coté désabusé qui décrivait si bien la vie quotidienne des espagnols de l'après Franquisme. Il y avait chez lui, dans ces polars, une réflexion acérée sur l'Espagne des années 70 au année 2000 qui manque ici, dans cette BD.
Ici, on est plus dans une carricature de Pepe Carvalho, il boit beaucoup, il mange beaucoup, il frappe beaucoup, aussi, trop même. Pas le Pepe Carvalho donc je m'étais fait une image dans ses nombreuses enquêtes que j'ai lu.
Mais n'oublions pas qu'ici, c'est sa toute première enquête et que le gaillard est peut-être encore un peu mal dégrossi, qu'il porte encore les stigmate de son passage à la CIA.
Ce que je peux dire aussi c'est que le dessin est sobre et que les couleurs plutôt pastelles, elles, créent une ambiance assez « roman noir » et ça c'est plutôt bien vu .
Bref je ressort mitigé de cette adaptation. Peut-être en attendais-je trop, car après tout comme je viens de le dire ce n'est qu'une adaptation d'un excellent polar !
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