Danton disait "Il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France est sauvée".
Ma foi, avec de l'audace, le western serait sauvé et on aurait droit à quelque chose de neuf sous le soleil.
Parce qu'ici, rien de neuf, que du terriblement classique vu et revu cent fois et même pas mis en scène de manière à donner quelque chose de neuf.
Une bourgade de paumés, un patron d'une mine qui fait sa loi, ses hommes de main pur faire le sale boulot et le shérif qui lui lèche les pompes, ferme sa gueule alors que son adjoint grogne que ça doit finir.
Bon, ce n'est pas mauvais, loin de là, mais à force d'utiliser toujours les mêmes ingrédients sans faire varier le plat, pour les lecteurs fans de western, la soupe devient insipide et on bâille d'ennui.
Les dessins d'Hermann m'ont toujours réjouis les yeux, que ce soit dans "Comanche" ou "Bernard Prince". Si j'ai retrouvé son trait dans les visages, j'ai été horrifiée par le côté aquarelle délavée et par le trait de ses dessins.
On a l'impression que les personnages sont tous atteint de petite vérole à cause des espèces de points qu'il ajoute sur les visages. Les traits ne sont pas toujours très nets, certains personnages féminins ont des mentons carrés et des airs de néandertaliens.
C'est dommage que le grand Hermann nous présente des dessins d'une qualité aussi mauvaise.
Parfois, on ne sait même pas si les personnages sont Blancs, Noirs ou métis, tant ils semblent tous être passé à l'autobronzant de mauvaise qualité. Mais puisque je n'ai pas vu de traces de comportement raciste, je dirais que tout le monde est Blanc car à cette époque, les Noirs n'avaient, hélas, aucun droit (1866).
La prostituée Peg a, quant à elle, quelques airs de ressemblance avec le personnage de Comanche (une excellente série, celle-là)…
Les personnages sont légers, sans profondeur, quasi des caricatures. Les méchants sont de vrais bourrins, le shérif est sans couilles et les prostituées sympathiques. Seul Duke a un peu de profondeur dans la réflexion qu'il se fera en fin d'album.
Une bédé western classique où les auteurs ne se mouillent pas, ne renouvellent rien, ne prennent aucun risque. Au lieu de nous offrir du neuf ou au pire, du réchauffé mais servi avec intelligence, ils restent bien dans les clous.
Ce n'est pas mauvais, c'est juste un plat sans goût.
Je vais vérifier si les albums suivants sont meilleurs et si les auteurs ont osé prendre des risques et jouer la carte de l'audace.
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