Hasard du calendrier, cette découverte suit de près la lecture d'Un autre monde, que j'ai plus qu'adoré. Certaines thématiques rapprochent fortement les deux ouvrages (la création et l'inspiration, le monde de l'art au XXe siècle, ses réponses aux bouleversements d'une société en crise...). Alors, forcément, la comparaison s'est imposée dans mon esprit, mais j'ai essayé de maîtriser cette réaction car les conclusions que j'en aurais tirées n'auraient pas été à l'avantage de
Saison de lumière.
Ce que j'ai regretté avant toute chose, c'est de ne pas parvenir à m'attacher aux personnages. Ils forment pourtant une galerie hétéroclite convaincante et assez touchante. Nous découvrons autant leurs forces que leurs faiblesses, et pourtant, je ne suis pas parvenue à entrer totalement dans leur univers.
Autre déception, même si j'ai conscience de sa dimension subjective: le langage employé pour décrire les scènes d'intimité entre Jennet et David. Un vocabulaire cru, moche, qui évite certes les clichés à l'eau de rose des romans Harlequin mais qui semble surtout inapproprié, sentiment qui ne fait que se renforcer lorsque l'on découvre, dans les dernière pages, l'identité du narrateur.
Néanmoins,
Saison de lumière présente des qualités évidentes. J'ai notamment été captivée par la description des oeuvres de Jennet, que je voyais littéralement apparaître sous mes yeux. L'interprétation des éléments plastiques m'est toujours apparue juste, pertinente sans être exagérément intellectualisée. J'en suis arrivée à sincèrement regretter que tout cela ne soit que fiction! de la même façon, l'incidence de la vie personnelle de l'artiste sur ses tableaux est introduite de façon sensible et subtile.
J'ai également été charmée par les paysages au travers desquels l'auteur nous fait voyager. de ce petit village d'Espagne aux côtes de la Cornouailles, nous découvrons des couleurs et des lumières changeantes, des gammes toujours renouvelées qui marqueront inévitablement l'imagination de Jennet.
Ainsi, l'auteur excelle indéniablement dans l'art de la description, et j'ai réellement apprécié cette exposition de personnages divers, de tableaux époustouflants, de décors extraordinaires. Il ne m'a manqué qu'un peu d'émotion, de profondeur pour faire de
Saison de lumière un réel coup de coeur. Mais
Francesca Kay n'en demeure pas moins une romancière à suivre, sans l'ombre d'un doute!
Lien :
http://un-livre-a-la-main.co..