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EAN : 9782330084578
96 pages
Actes Sud (04/10/2017)
3.32/5   11 notes
Résumé :
Neuf nouvelles écrites entre 1978 et 1998 dans lesquelles le lecteur trouve l'encrage du motif Hustonien dans toute sa puissance dérangeante. Neuf histoires courtes, telles des variations initiales, qui prennent place dans la collection Essences telle une figure de proue.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En neuf nouvelles écrites sur 20 ans et regroupées ici sous le titre Sensations fortes, on retrouve tous les thèmes de prédilection de Nancy Huston, à savoir, la langue, l'enfance, le couple, le féminisme, la guerre.
J'aime décidément cette plume toujours imprévisible, et qui tout en douceur
et circonvolutions pourtant franchit les interdits.
Imprévisible parce que Nancy Huston surprend par ses sujets mais surtout par ses fins inattendues qui transforment immanquablement le regard que l'on pose sur la vie, le monde.
L'autrice n'est de nulle part, ou peut-être de partout, du Canada tout autant que de France ou des Etats-Unis, avec un sens de l'étrangeté en tout cas, un double visage, peut-être même une double vie qui l'inspire et l'oriente.
Fascinant, comme toujours.
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"Sensations fortes" est un recueil de nouvelles écrites entre 1975 et 1997 retraçant de simples moments d'une vie dans lesquels sont décrites des sensations ayant procuré une émotion.
Un vrai régal à lire pour un moment de détente, parfait par un temps froid et pluvieux. J'ai beaucoup aimé la texture, la douceur et la sobriété de la couverture du livre. Son touché "cocon" donne envie de se blottir au fond du canapé ou au lit et se laisser bercer par l'écriture de Nancy Huston quelques heures, sans être dérangé.
Dans ce livre, l'auteure décrit des tranches de vie, des courtes périodes de quelques heures qui ont procuré une émotion particulière ou un souvenir agréable. Nancy Huston prend pour toile de fond des souvenirs tels que les préparatifs des fêtes de fin d'années ou d'un départ en voyage de Noce. Certains ressentis sont évoqués à partir d'événements majeurs comme lors de la chute du mur de Berlin.
Nancy Huston se rappelle par exemple la chaleur d'une maison, la sérénité ou les odeurs d'un repas de Noël, le froid glacial lors d'un séjour dans une cabane au fond des bois canadien, le pressentiment d'une mauvaise nouvelle lors d'un appel téléphonique tardif [...]
Les nouvelles sont très courtes et se lisent vite. Il n'y a pas d'intrigue particulière mais de simples sentiments, joyeux ou tristes, cherchant à toucher profondément le lecteur.
Un beau recueil qui se lit soit d'une traite, soit dès que l'on a quelques minutes de temps libre devant soi. Les histoires ne se suivent ni dans le temps ni dans l'espace. Il s'agit juste d'un petit moment de répit que s'offre le lecteur. Ce petit livre me rappelle la plume de Bronwen Wallace, une romancière canadienne qui a également cherché à procurer ce type de sensations dans son ouvrage intitulé "Si c'est ça l'amour".
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Le temps d'un train, Nancy Huston m'a menée au milieu de ses souvenirs et de son imaginaire d'Allemagne au Canada, en passant par le cimetière juif profané de Carpentras, un cocktail mondain, les pensées d'une enfant, une fenêtre sale...
On y retrouve les thèmes et les questionnements de l'autrice (la langue, l'identité, les liens, le corps...) mais ce n'est pas pour autant sans surprise comme ce flirt avec le fantastique métaphorique d'une femme devenant arbre.
Les mots doux, violents, drôles, parfois crus, toujours sensuels de Nancy Huston sont en plus dans un recueil petit format très élégant.
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Neuf nouvelles inégales mais toujours intéressantes...
Certaines, captivent, interrogent, choquent comme "Carpentras", "Les places numérotées", brûlots sur l'actualité ou les sévices de la vie et qui résonnent comme un cri. D'autres, plus convenues, se laissent parcourir avec un regard extérieur...
Je découvre l'autrice, mais ne sais pas si je vais poursuivre cette découverte...

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais pour elle, cet air ne serait pas libre. Elle avancerait sur le quai, se frayant un chemin à travers la foule, et à chaque pas des mains anonymes frôleraient ses seins menus, des hanches à peine dessinées ; en dépit de sa minceur elle voudrait se rétrécir encore plus, se faire fantôme pour se soustraire aux attouchements et aux regards. Elle aurait honte d’exister. Elle s’esquiverait pour la millième fois de la journée, la cent millième fois de sa vie adulte, c’est-à-dire, depuis qu’elle est entrée dans le désir des hommes adultes ; et la faute qu’elle expie ainsi à chaque instant, elle l’ignorerait.
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Les larmes arrivèrent alors, d’abord silencieuses puis accompagnées de cris. Mais ces cris ne provenaient pas des cordes vocales ; ils remontaient du fond des âges. Tout en les émettant, Miki s’aperçut que sa voix était devenue celle de la Pleureuse. Tout en hurlant, elle sentit qu’elle était femme, et que c’était sa fonction atavique de femme de pleurer les hommes morts.
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Les mots juif arabe noir servent simplement à désigner ce que la vie a d’insoutenable, le fait qu’on ne puisse compter sur rien, qu’il n’y a jamais assez d’argent, que leurs mères sont en train de perdre leur beauté et de vieillir, et leurs pères sont des ratés que personne ne respecte, juif arabe noir sont des mots qui désignent tout cela et plus encore, des mots qui disent l’ennui et l’absence de perspective, le refus de se retrouver coincé dans un boulot merdique pour le reste de leur vie [...].
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Vidéo de Nancy Huston
Elle s'appelle Francia après s'être appelée Ruben, là-bas, dans son pays, en Colombie. Devenue femme, Francia est prostituée au bois de Boulogne. Dans son nouveau roman tout en justesse et en sensibilité, à travers ce personnage, Nancy Huston nous raconte le quotidien de la prostitution, entre larmes et espoirs.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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