Une enquête policière sous l'empire romain, dont l'intrigue trop compliquée et les multiples personnages nuisent à la facilité de lecture.
A l'été 46 après J.-C., le riche sénateur Pubius Aurélius Status prête ses porteurs et une de ses toges à une de ses connaissances, toujours en quête d'argent ou d'avantages. Mais le profiteur est assassiné d'un coup de poignard dans le dos. Qui était visé ? L'importun, de haute lignée, et dont l'histoire familiale avait croisé celle d'Aurelius jeune en Germanie ? Ou Aurelius, trop riche, trop impertinent, multipliant les conquêtes féminines et suscitant la colère des maris jaloux ?
Dans ce milieu de patriciens, vivant dans l'aisance de domus luxueuses, entourés de nombreux esclaves et de quelques affranchis, les réceptions se succèdent; les relations extra-conjugales aussi. L'époque est assez libre, même si cela n'empêche pas les époux trompés d'en prendre ombrage. La quête des postes prestigieux conduit à bâtir des alliances qui ne durent qu'un temps. Les intérêts et les ego s'affrontent sous des dehors policés. Les commères diffusent le détail des visites de sénateurs ou officiers à une lupa (catin) de luxe. La moindre visite dans les insulae de Suburre sans protection peut conduire à un affrontement mortel. Rome n'est calme qu'en apparence, sous le gouvernement de Claude.
Aurelius trop sur de lui et excessif se créée des ennemis en permanence. Son secrétaire, l'affranchi Castor, lui fait remonter de nombreux renseignements, mais ne cesse de l'escroquer et d'agir par avidité au gain. Sa maisonnée est tenue par son intendant Paris. C'est sur eux et Pomponia, une source d'informations continuelle, que va s'appuyer Aurelius pour tenter de comprendre ce qui se joue autour de lui.
L'histoire est rendue complexe par la multiplicité des intervenants, appelés par moments de façon différentes – prénom, gens, cognomen, trois façons pour les Romains de nommer la même personne -, et par une narration décousue. L'époque est très bien rendue, mais, même si chaque page est un agréable voyage dans le temps, la difficulté à suivre ces pseudo amitiés, ces coucheries dans tous les sens, rend la lecture un peu fastidieuse. Dommage...
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Un livre pour se cultiver sans se fatiguer sur la vie de la Rome antique avec pour guides un sénateur détective, son fidèle serviteur qui n'en fait malgré tout qu'à sa tête... Une intrigue pas vraiment passionnante, mais ça passe sans problème le temps.
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Il est facile pour toi de jouer à l’homme ouvert, tolérant, qui accepte sans hésiter les temps nouveaux. Toi et les tiens, vous êtes prêts à distribuer à pleines mains la citoyenneté romaine, car elle ne constitue que l’un de vos nombreux privilèges. Et si vous perdez celui-ci, il vous reste les autres : le prestige, le pouvoir, la richesse. Mais discute avec tous ceux qui, pour devenir civites romani, ont dû abandonner leur famille, se battre pendant des années au front, s’abîmer les mains en effectuant les tâches les plus fatigantes… tu verras ce qu’ils te diront quand ils apprendront que ce qu’ils ont obtenu au prix de tels sacrifices sera offert à tous les habitants de l’Empire sans discrimination ! Tu comprendras pourquoi ce ne sont pas les aristocrates qui refusent l’élargissement de la citoyenneté, mais les basses classes, qui jouissent d’un seul avantage et n’entendent pas le partager avec les nouveaux arrivés.
Les mauvaises pensées ne plaisent pas aux Dieux, mais elles se rapprochent souvent de la vérité, admit le patricien en citant la devise préférée d'un de ses vieux confrères du Sénat.
Cet homme que tu accuses de mœurs barbares a plus de raisons de se déclarer romain que bon nombre de nos pères conscrits. Né dans une forêt, il parle le latin ; élevé dans la saleté, il se lave tous les jours ; il paie les impôts, respecte les lois, pousse ses enfants aux études. C’est dans ce genre de parcours, plus que dans les victoires de ses légions, que réside la grandeur de Rome !
Le temps passe vite, pour toi, au milieu des livres, des femmes, des banquets. Moi, j’étais au front, où il n’y avait ni esclaves empressées, ni serviteurs discrets prêts à bondir au moindre signe, mais des vétérans couverts de cicatrices, qui risquaient leur vie sur le champ de bataille pour permettre à tes semblables de se prélasser dans l’oisiveté…
À Rome, un homme est considéré comme adulescens jusqu’à l’âge de vingt ans, comme juvenis de vingt à quarante ans, puis, de quarante à soixante ans, comme vir, c’est-à-dire adulte dans la plénitude de sa virilité. C’est ensuite que commence la vieillesse du senex !