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EAN : 9782352894216
224 pages
MEMO EDITIONS (22/08/2019)
3.4/5   25 notes
Résumé :
À Adam, de retour pour les vacances, Brest n’a pas grand-chose à dire. Toujours au loin les grues du port, plus près, entre les toits des maisons, le même morceau d’océan, plus près encore le pavillon familial en un décor inchangé, avec au centre cette drôle de licorne maternelle, en manteau gris cintré, échappée de son zoo mental.
Ici, il faudra fuir les heures qui se trainent, comme Adam sèche les cours de son école de graphisme, comme la vie se débrouille ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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La vie, c'est parfois comme une vague, une déferlante qui peut prendre de court, désarçonner, emmener loin celui qui se risque à se laisser glisser, bousculer ou encore malmener qui ne parvient pas à l'apprivoiser… Mais surfer sur la vague requiert un équilibre savant. L'âge charnière qu'est l'adolescence est peut-être celui où l'exercice est le plus périlleux : l'envie de s'élancer, de créer et d'explorer les océans du monde cohabite alors souvent avec des questionnements existentiels, l'aspiration à faire table-rase et la peur d'échouer…

Voilà ce dont nous parle ce roman inclassable qui paraît aujourd'hui. L'histoire est celle d'Adam qui espère, depuis des années, des nouvelles de son anthropologue de père, évaporé quand il avait 8 ans. Cet abandon incompréhensible les a laissés, lui et sa mère, complètement désemparés, silencieux, figés, encore des années plus tard, dans un passé à la fois idéalisé et dont l'évocation reste terriblement douloureuse.

Le récit s'amorce alors qu'Adam vient, enfin, de recevoir une lettre lui annonçant la mort de son père, assortie des courriers que ce dernier ne lui avait jamais envoyés. Moins qu'une élucidation des circonstances de l'abandon brutal, qu'on souhaiterait pourtant avec autant de force qu'Adam, le roman montre comment il parvient à puiser dans ces courriers et dans son entourage la force d'admettre sa situation, d'aller de l'avant avant que sa propre vague ne se fracasse sur le rivage brestois. Jack, son ami d'enfance tourmenté par ses propres questionnements métaphysiques, l'incandescente Aeka et la tendre Katel lui font progressivement comprendre, chacun à sa manière, qu'il est temps de rompre les amarres avec un passé obsédant, de cesser de dériver au gré des courants, et de commencer à embrasser une vie dont il perçoit déjà tout l'attrait.

Le roman n'hésite pas à aborder de front les tourments métaphysiques de ceux qui se risquent sur la crête vertigineuse de la vague et a donc un côté très sombre… mais le message est résolument optimiste et émancipateur.

Ce texte très littéraire, fourmillant de références, prend les adolescents au sérieux. Les métaphores sont puissantes – qu'il s'agisse de la ville de Brest, de l'océan ou du thème récurrent de l'Odyssée – et les dialogues vertigineux. le rythme est lent, non-linéaire, sinuant au gré de l'incursion des souvenirs et des spirales de pensées inspirées par la déambulation d'Adam à travers Brest. J'ai à plusieurs reprises été un peu déroutée par cette forme un peu échevelée du récit et par l'ambiguïté de certaines scènes dont je n'ai pas su dire si elles relevaient du récit, de l'imagination du protagoniste ou d'une métaphore filée. Je n'en ai pas moins pris beaucoup de plaisir à découvrir la belle plume de Frédéric Boudet et à voir sous mes yeux Adam se lancer à la conquête des vagues de sa vie. On sort de cette lecture avec l'envie de croquer la vie à pleines dents, et de créer…
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**,*

Lorsqu'Adam revient à Brest, il ne sait pas vraiment ce qu'il vient chercher. Il n'éprouve aucun plaisir à revoir cette ville qui l'a vu grandir, mais n'a pas plus de passion pour Paris, qu'il quitte sans regret ainsi que son école de graphisme. Comment renouer avec une enfance qu'on lui a volé... En quittant la maison alors qu'il était encore enfant, le père d'Adam l'a privé des joies et des rires d'une famille unie. Repliée sur elle-même même, sa mère malgré son amour, n'a pas su le réchauffer... Que faire de ce passé douloureux, et comment se construire sur une absence ?...

Je suis assez déroutée par ma lecture de Surf. Quand je regarde les autres avis, je me dis que je suis passée à côté d'une histoire touchante aux personnages attachants. J'ai pourtant laisser leur chance à ces jeunes adultes en devenir : Adam, Jack, Katel et Aeka... Une petite bande perdue dans un monde qui ne semble pas fait pour eux.

L'écriture de Frédéric Boudet est agréable, travaillée, fluide. Mais j'ai parfois été perdue au milieu de pages où j'avais du mal à savoir qui parlait, dans quel but, si c'étaient des pensées, des souvenirs, des écrits...

Je remercie mes premières 68 en tout cas, pour cette lecture jeunesse, au parfum d'abandon et d'espoir... Quand il manque un pilier, la vie peut-être bancale, mais on peut aussi trouver des appuis et se relever, doucement...
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Un grand merci à Chloé Mary et aux éditions MéMo de m'envoyer les romans de la collection Grande Polynie. C'est une collection que j'ai entamée avec le roman Milly Vodovic de Nastasia Rugani, une lecture extraordinaire, d'une sensibilité presque sauvage que j'avais adorée. Surf continue sur cette lancée et m'a énormément touchée.

Mon résumé

Brest. Adam. Jack-Nathan. Aeka. Katel. Chacun des personnages de cette histoire, des morceaux de la grande, des empreintes de la petite.

Brest se fait décor, amie et ennemie, tantôt réconfortante, tantôt déprimante. Il y a en elle cette fougue des villes bruyantes et cette tranquillité ennuyeuse ou amère. Adam se fait narrateur, porteur d'un deuil depuis l'enfance, empli d'un tas de m(aux)ots qui se font aujourd'hui souvenirs et qui le ramènent, pas après pas, vers son passé. Un passé partagé avec un père croyant aux rêves des indiens et une mère-licorne peu à peu fânée. Jack-Nathan, lui, est un géant. Un géant dont les phrases sans queue ni tête, l'envie permanente de vacarme, de se plonger dans tout ce qui touche, tout ce qui explose, de déglinguer des surfeurs le rend d'une sensibilité désarmante, presque hallucinée. Aeka, elle, enregistre tout. Elle enregistre les bruits du monde, rire, ronflements, sanglots, et puis le vide aussi, le vide de la nuit, des silences, des pensées. Elle en fait des morceaux percutants et percutés qui tantôt défonce les oreilles, tantôt défonce le coeur. Katel est presque la plus douce, la moins allumée. Elle a ses mots à elle, parfois brûlants, parfois tendres, toujours justes, plongée dans cette sorte de transe psychanalyse qui la fait comprendre ces grands fous-malades.

Et dans le fond, cette partition douce-amère du passé et de l'avenir, de lettres écrites mais jamais envoyées, d'un père absent, de parents étouffants, de Japon lointain et de souvenirs.

Mon avis

Surf n'est pas à proprement parler une histoire de surf. Ce serait plutôt une façon de surfer sur un passé, une douleur, de surfer vers, de surfer pour, de se prendre des vagues en pleine tronche et de les chevaucher avec toute la fougue, la rage et l'enchantement d'un géant, d'un poète qui se doit de devenir équilibriste pour ne pas sombrer, d'un adolescent qui croit qu'il peut posséder le monde mais qui ne peut que tenir debout, encore et toujours. Peut-être que c'est ça Surf ou bien pas du tout. Qu'importe.

Il y a dans ce roman-ci comme une énorme métaphore de l'existence. La façon dont on fui et dont on revient, inlassablement, d'un point A à un point B, non pas de manière fixes d'ailleurs mais de façon tout à fait aléatoire. Il y a cette partie de l'enfance à l'adolescence où inlassablement on ressasse, on aimerait rester cet enfant à qui l'on va montrer le chemin du doigt, et en même temps la façon dont on va fuir ces embrassades qui nous ramènent sans cesse en arrière sans trop comprendre pourquoi. Et puis il y a l'adolescence à l'âge adulte, toujours cet entre-deux qui recommence, où l'on ne sait plus très bien si l'on se construit toujours sur le passé ou si on a enfin commencer à construire un futur. Cet entre-deux continue éternellement et c'est peut être pour cela que le père d'Adam s'échappe. Il s'échappe à travers les pensées et les préceptes des shamans navajos, s'échappe à travers les histoires d'odyssée et de rêves qu'il conte à son fils, puis s'échappe tout à fait en traversant l'Atlantique direction les états unis. Et pourtant lui aussi écrit sans cesse à son fils qu'il a laissé. Peut-être que l'on est condamné, à être tiré puis ramené par les courants de l'existence, ou bien peut-être que l'on peut tenter de surfer sur la vague. Je crois que c'est un peu ça que Jack et Adam doivent apprendre. Leur quête. Surf, au delà de ses mots extraordinaires, de sa prose entre poésie et violence, à l'image des stickers et des phrases que pouvait placarder Adam sur les murs de Brest et Paris, veut nous conter quelque chose.

Parce que bien évidemment, bien avant l'histoire je me suis attachée aux mots. A cette façon d'écrire, de penser, de dire des choses, d'en laisser parler d'autres. Cette façon de se faire se succéder et le point de vue des souvenirs, et le point de vue des lettres, et le point de vue d'Adam. Et parfois même d'autres. Cette façon de parler à mi chemin entre les poèmes et le rap, sous des airs de slam déguisé mais qui de manière tout à fait extraordinaire m'a fait me sentir immensément proche d'une douleur inconnue, de sensations nouvelles, de musiques jamais écoutées. Les mots, c'est quelque chose d'important. C'est ce qui va conférer à un ouvrage toute sa sensibilité. Je sais lesquels me parlent. Je sais aussi que parfois je lis des romans dont l'écriture n'a rien d'exceptionnel, où l'histoire a davantage sa place. Mais quand les deux sont mélangés à la perfection, comme dans Surf, comme dans Milly, comment ne pas tomber sous le charme ?

Alors oui, je ne vous dis pas grand chose de l'histoire et je vous laisse avec mes impressions toutes personnelles, je vous livre des petits bouts de rien, je vous donne les citations qui m'ont percutée de plein fouet, (et pourtant il y en a eu tellement que le choix fut rude), mais vous en dire trop serait aussi sans doute détruire la magie de cet ouvrage. Alors je vais parler des choses autour. de ces petites choses qui font de ce roman un grand roman. A commencer par sa critique, vive et amère, de notre société moderne. J'y ai reconnu un peu du Fraternidad de Thibault Vermot, une lecture récente, piquante, qui comme Surf vient nous parler des aventures du dedans et du dehors. A travers le récit d'Adam, les mots parfois instinctifs, brutes de Nathan-Jack, à travers la folie musicale d'Aeka, on reçoit ces personnages-ovnis comme autant d'espoir et d'émerveillement.

Peut-être que notre société nous annihile, et nous pousse à vivre des rêves de pacotille enrubannés dans un carcan sociétal dont on ne sort plus tout à fait, poussés à la quête du bonheur absolu, oubliant les creux, les oublis, la tristesse, les larmes qui te font sentir mille fois plus vivant ensuite. Un carcan qui te pousse à juger les coeurs malades de fous, les « incendiés » de l'intérieur de mentalement déficients. Alors je ne sais pas si c'est l'objectif de ce genre de roman, de nous pousser à voir le monde autrement, nos vies autrement, nos silences autrement. Mais c'est ainsi que cela fonctionne sur moi et je suis heureuse de faire ce genre de rencontres littéraires bouleversantes.

C'est aussi une histoire d'amitié touchante, de personnages. C'est d'abord l'histoire d'Adam bien sûr, c'est sa quête, son chemin, son père, ses lettres, ses souvenirs. Mais c'est aussi les autres qui gravitent autour de lui. Et j'ai aimé que l'on ait cet aperçu des autres, de sa mère, ressemblant à une licorne voilée à qui l'on aurait pris toute sa lumière, qui aurait trop donné de soi sans se garder un peu, de son père aussi, à travers ses lettres, mais surtout de ses trois amis. Jack d'abord, le géant-balancier, Aeka ensuite, mais aussi Katel. Avec sa joie, sa lumière, son indépendance. Katel c'est celle qui vient après, qui a déjà fait le pas de relâcher ses épaules, accepter son passé comme ce qu'il est : le passé. Elle est la lumière et Adam le papillon qui vient s'y lover. Pourtant à aucun moment elle ne brûle. Et j'ai trouvé ça beau, avec tout ce que leur relation implique : l'amour, le sexe, le partage. Mais au delà de tout cela c'est se fondre l'un dans l'autre, et se redécouvrir une lumière intérieure, une magie secrète au fond de soi.

En résumé

Surf est un roman difficilement identifiable, difficilement chroniqué. Il ne peut que vous parler. Il a cette sensibilité des artistes incendiés, la chaleur des lumières vives, et parfois cette folie douce-amère que l'on noie dans les vagues. Il a cette écriture magnifique, ces personnages touchants et bouleversants, et cette façon d'osciller entre passé et présent, avec les bruits du monde, la rage au ventre. Un coup de coeur ❤
Lien : https://lesdreamdreamdunebou..
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Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi penser de ce roman...
L'écriture est belle, intelligente, recherchée. L'auteur ne prend pas ses lecteurs pour des idiots, et ça c'est plutôt agréable en littérature de jeunesse. Mais c'est peut-être là aussi que le bât blesse. La construction n'est pas toujours linéaire ou évidente. Entre réalité, rêve, pensée, passé, le lecteur a parfois du mal à savoir où il en est. C'est un récit qui se mérite, et j'ai bien peur qu'il perde un certain nombre de personnes en route, surtout s'il s'agit d'ados. En fait pour moi le public est plutôt jeunes adultes ou adultes s'intéressant à la littérature jeunesse/ado.
Les personnages sont attachants. Adam, 18 ans, apprend la mort de son père qui l'a abandonné, lui et sa mère, il y a 10 ans. On espère en apprendre un peu plus sur les raisons de ce départ, mais... Il y a Jack aussi, le meilleur ami qui est régulièrement interné en hôpital psychiatrique, en proie à des tourments intérieurs qui ne semblent pas trouver d'issue. Il y a Aeka, irradiante, folle elle aussi sûrement, mais avec moi de violence, plus de créativité. Et Katel à a fois douce et forte, tolérante.
Mais il faut avouer qu'il ne se passe pas non plus grand chose. Pour moi, adulte, cela n'est pas forcément gênant, mais pour une majorité d'ados, cela doit être plus compliqué.
Mais il faut ce genre de livres, qui vont plus loin, qui pousse le lecteur un peu en dehors de sa zone de confort.
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Quelle lecture que ce roman. L'inspiration que j'ai pour écrire ces chroniques vient d'être soufflée nette. Pas parce que je n'ai rien à dire sur cette lecture, loin de là. Plutôt parce qu'elle m'a touché au plus haut point, et que j'ai peur d'être maladroite et d'écorcher le sentiment qu'elle m'a laissé. Elle m'a bouleversé, et je n'ai pas envie de l'abimer à coups de paraphrases et d'adjectif trop robustes, trop distingués. Ce sera donc une chronique en toute simplicité, pour partager les moments complexes que vivent Adam, Jack, Aeka et Katel. Notez que je n'appellerai pas Jack "Nathan", qui est son ancien nom. S'il a eu la volonté de le changer, c'est qu'il a une raison.
Surf, peut être que ce titre n'est pas le bon, si on le prend au sens littéral. Ou peut être qu'il dresse une métaphore de la vie d'Adam, comme le passage d'une vague qui renverse tout sur son passage. Ou bien alors le surfeur, haut et fier sur sa planche, qui surplombe sans efforts les autres et efface d'un coup de dérive le passé. Parce que le passé d'Adam, il est douloureux. Douloureux car son père l'abandonne quand il a huit ans ; douloureux car ce dernier décède et ravive les souvenirs enterrés sous des tonnes de sable mouillé. Alors, dans une sorte de relation épistolaire à sens unique, mélange de lettres, journaux intimes et de pensées, nous suivons Adam (et aussi sa mère), dans la quête de ce deuil.
Le deuil, c'est un peu le thème principal de ce livre. Comment il est abordé, géré, enfoui, comment il s'annonce et se niche dans nos gorges, douleur sourde et angoissante que l'auteur arrive à nous faire ressentir tout le long de notre lecture. C'est étrange comme il arrive à me faire éprouver cette sensation de désarroi, cette sensation de peine. Preuve en est que Frédéric Boudet possède une talentueuse plume et sait la faire s'exprimer. Il nous parle aussi d'amour, avec pudeur, et de maladies, alliant délicatesse et rudesse pour nous ancrer dans la peau de ses personnages.
Et quels personnages ! Jack, avec son humour cru et décalé, qui arrive à nous faire rire, au départ dans cette ambiance un peu triste, pour finir par nous donner la larme à l'oeil, en fin de livre. Comme dirait Adam, cet homme est trop intelligent pour ce monde. Et puis il y a Aeka, cette japonaise aussi étrange qu'adorable, bassinant nos yeux et nos oreilles des sons du quotidien, rejoignant Jack dans sa folie musicale. Pour finir, la douce Katel, personnage peut être le moins développé de cette histoire, mais qui pourtant rajoute à Adam une touche de bonheur dans cette période compliquée de sa vie. Leur amour né alors que le père d'Adam décède ; et je dirai alors que, lorsque la mort est là, il y a aussi la vie, le renouveau...
Toute cette atmosphère doucereuse repose sur l'environnement breton, attaqué par les vagues et l'écume, ode à cette terre qui l'a vu naitre, et qu'il a créé à son image, taguant des slogans relatant sa colère adolescente. L'auteur l'a incorporé à l'histoire d'une manière telle qu'elle nous semble essentielle à la lecture, nous enveloppant dans ses vagues colériques et ses surfeurs agaçants qui insupportent Jack. On est totalement pris par ces lieux et ces habitants, si bien que quand ils nous quittent, en page 220, un pincement au coeur se fait ressentir.
Si je dois parler de la plume de Frédéric Boudet, je dirai qu'elle est poétique, astucieuse, et me rappelle sans conteste ma lecture de la Ballade de l'Impossible par Haruki Murakami (dont mon avis est disponible juste ici). L'atmosphère qui y règne, le calme avant la tempête, la narration qui se déploie lentement, qui nous conte ses histoires mélancoliques. Elle est en totale adéquation avec le thème du deuil, qui aurait été enseveli par trop d'actions ou d'aventures quelconques. de plus, le format du livre était très travaillé et très beau, avec ce jaspage bleu du plus bel effet, cette police inédite et ces lignes espacées qui rendent la lecture rapide et agréable.
Si vous avez eu comme moi un coup de coeur pour La Ballade de l'Impossible, ce livre est fait pour vous ! Il aborde avec pudeur ces sujets douloureux auxquels nous sommes tous confrontés un jour, si bien que chacun peut se retrouver dans les personnages qu'il dépeint.

Lien : http://thereadingsession.fr/..
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critiques presse (1)
Liberation
21 novembre 2019
Il y a beaucoup de choses dans Surf. L’abandon et la perte irrémédiable, l’apprentissage de la cruauté de l’existence. Il y a aussi le décor prégnant de Brest, pas de sa beauté, mais de son âpreté et de ses excrétions, des rochers noirs du bord de mer, d’une maison du souvenir juchée sur la falaise à Roscanvel. Il y a aussi des personnages barrés et fascinants.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Me perdre en Patagonie. Des glaciers accrochés aux sommets des montagnes, des kilomètres de désert de broussailles des fleuves aux eaux vertes, des villages désolés, des hors-la-loi à la nationalité douteuse, la main sur le couteau, deux océans qui se jettent violemment l’un contre l’autre, ça fait envie, non ?
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"Parfois, tout nous échappe... On croit tenir quelque chose, et rien n'est là quand on se retourne."
"Tu n'acceptais pas que même les instants les plus insignifiants puissent disparaître, être oubliés, que la vie ne soit finalement qu'une accumulation de choses disparues."
"Etudier les traces des civilisations perdues ou les errements de l'âme humaine, c'est observer le même objet sous deux angles de vue différents."
"Le temps n'existe pas, la réalité non plus, tout n'est qu'un écoulement fantomatique. Refuser de le voir n'est que le moyen masochiste que l'on a trouvé pour éprouver la douleur d'être en vie, ad nauseam."
"J'ai appris cela des guérisseurs indiens : s'asseoir, se taire, se pencher au plus profond de soi - et voir le monde que luit tel un soleil."
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« – Tu disais que tous ces enfants allaient vieillir un jour, que leur sourire, leur visage, les mots qu’ils auraient prononcés un matin en se levant avant d’aller à l’école, les rêves qu’ils auraient faits cette nuit-là, tout allait cesser d’exister. Tu n’acceptais pas que même les instants les plus insignifiants puissent disparaître, être oubliés, que la vie soit finalement qu’une accumulation de choses disparues. Tu me faisais frémir, parfois, avec tes théories étranges sur le temps qui passe.
– Je ne supportais pas que tous ces moments que notre mémoire n’enregistre pas ne laissent aucune trace, ne servent à rien. Et que nos vies ne se résument qu’à quelques lignes lues à la va-vite le jour de notre mort, face à la gueule béante de la fosse creusée dans la terre. La solution était d’archiver tout ce qui constitue notre existence.
– Chaque jour le présent dévaste ce qui fut, a-t-elle murmuré. »
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Tu disais que tous ces enfants allaient vieillir un jour, que leur sourire, leur visage, les mots qu’ils auraient prononcés un matin en se levant avant d’aller à l’école, les rêves qu’ils auraient faits cette nuit-là, tout allait cesser d’exister. Tu n’acceptais pas que même les instants les plus insignifiants puissent disparaître, être oubliés, que la vie ne soit finalement qu’une accumulation de choses disparues. Tu me faisais frémir, parfois, avec tes théories étranges sur le temps qui passe.
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Arrête de te faire croire que tu ne sais pas où tu en es. Tu es paumé parce que tu as laissé ta mère te fabriquer un petit enfer de grâce et d’oubli. Brûle tes foutues boîtes. Moi je vais attendre ici que l’on vienne me chercher, « C’est l’heure de la cantine, monsieur Jack », et je mettrai mon doigt dans le cul de ces infirmiers qui ont tant de poils sur les bras que ça me donne envie de les mordre jusqu’au sang, de leur arracher leur peau de lapin pour dégager l’homme qui est là-dessous – c’est un enfant qui pleure, oui, je sais Adam. Alors prends ton enfant qui pleure sous le bras et tire-toi d’ici tant qu’il est encore temps. Va embrasser ton père sur le front une dernière fois, si ça doit t’aider à trouver l’illumination. Tu sais quoi, Adam, tu fais chier à copier la geste de ma déroute, elle m’appartient, je t’aime, alors tu fais chier.
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