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EAN : 9782363390271
270 pages
Finitude (23/09/2013)
4/5   2 notes
Résumé :
La nouvelle est un art difficile que de rares élus maîtrisent. Question de rythme, de style, de sens de la chute. Jean Forton est très fort à ce petit jeu, il joue avec le lecteur, l'amène où il veut. Et on en redemande.
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Éditions Finitude, 2013

Jean Forton n'aimait pas les mondanités parisiennes et gardait un esprit profondément provincial : c'est sans doute cela qui l'a tenu écarté du Goncourt, auquel il paraissait promis avec le grand mal (1959) et plus certainement L'épingle du jeu (1960) qui scandalisa les dévots. Un lecteur à l'âme régionale sera attiré par ce discret libraire bordelais au succès posthume, disparu à 52 ans. Sept titres édités chez Gallimard tandis que l'oeuvre inédite est révélée au public depuis une vingtaine d'années par le Dilettante.

Un recueil de nouvelles réussi comptera en général un petit pourcentage de perles. Ceci ne signifie pas que les autres récits sont mauvais, il leur manque le clin d'oeil malin, la connivence, le truc ou la chute qui en font une friandise qu'on tourne et retourne en tête et qui ouvre des portes sur autre chose à comprendre, à méditer, à savoir. Forton tient facilement ce quota qualitatif : je retiens "L'évasion" (peut-on se fuir ?), "Tom et Virginie" (l'euthanasie), "Le libraire" (beau conte triste de Noël), "Angélique" (humour). Chacun trouvera lecture selon sa faim, la gamme est large (24 textes).

Certains sentiments, certains faits nous visitent si furtivement, si communément que nous ne les voyons pas. Ils ne vaudraient pas l'énergie de les écrire : un écrivain comme Jean Forton donne là sa pleine mesure. le simple, le quotidien, l'anecdotique deviennent significatifs. On n'en ferait pas un roman, mais quelques pages bien faites leur vont à merveille. Je songe à la nouvelle "À l'hôpital" , bijou de vécu universel finement observé, qui atteste clairement qu'une bonne nouvelle n'a rien du roman rogné.

On regrettera quelques propos misogynes : Mais les femmes sont ainsi : une boucle les émerveille , fût-elle portée par un niquedouille ("Les cousins"). Il malmène toutefois plus aigrement le mufle masculin dans Nous avons fait un beau voyage. On sera ému par la découverte érotique du jeune Romuald ("La révélation") et saisi par l'amour surprenant de Marc pour sa dulcinée mourante (Isabelle). Et l'on rira bien aussi : demain, l'extrait de la lettre de Démosthène Athanase Leblanc, ministre de la culture de Bokata, à son ancien professeur de littérature.

À son décès, Jean Forton a confié ses biens à la Fondation Roi Baudoin.
Lien : http://www.christianwery.be/..
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