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EAN : 978B0BJXTCD6B
688 pages
(19/10/2022)
4.29/5   12 notes
Résumé :
Aux confins du monde, dissimulée dans la vapeur de ses prodigieuses machines, se dresse une bien étrange cité…

Tsitadel, car tel est son nom, est dirigée d’une main de fer par l’énigmatique Guide Suprême et son Parti Unique aux forts relents de dictature soviétique. Pour les habitants confinés à l’intérieur des fortifications, les temps sont durs. Déjà persuadés de l’imminence d’un assaut d’envahisseurs, ils doivent à présent s’accommoder d’une nouvel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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"Tsitadel est un thriller rétrofuturiste empruntant autant à l'imaginaire steampunk qu'aux heures les plus sombres du totalitarisme stalinien."

Quand on est un lecteur curieux et un brin aventureux, comment résister à une telle promesse ? Je me suis donc lancé dans l'aventure grâce au site SimPlement et à Hugo Boitel auteur de ce petit pavé rétrofuturiste, qui m'a fait l'amitié de me faire parvenir la version numérique.

Moi qui préfère les versions papier, je dois dire que je n'étais pas fâché d'avoir cette fois-ci opté pour le numérique car le poids des murs de Tsitadel m'aurait sans doute pesé. En effet, ce roman court sur 692 pages. Il faut donc s'armer de courage pour monter à l'assaut de Tsitadel. D'autant que le départ m'a paru un peu lent. Mais soyez rassurés, ça n'a pas duré.

Mais quelle est donc cette Tsitadel ? le dernier refuge des oficionados du Petit père des peuples figés dans une technologie fondée sur la vapeur ou une quelconque colonie humaine confinée dans une autonomie nourrie à la peur de l'extérieur et au lait de la dénonciation violente ? Un subtil mélange de tout cela. le monde que nous offre Hugo Boitel est foisonnant, ingénieux, si proche et en même temps si lointain… C'est la grande réussite de ce roman d'ambiance. On se sent happé par ce monde qu'il est bien difficile de lâcher… même quand on a le mariage d'un enfant à préparer !

Côté personnage, on suit les pérégrinations du colonel V.E. Szatonovitch, serviteur zélé du système et du Guide Suprême. Petit à petit, malgré les vapeurs alcoolisées de la vodka, le personnage va éclore à une nouvelle réalité, se laisser bousculer par son entourage et évoluer vers l'inconnu. D'épave alcoolique et dépravée, il parviendra à devenir sympathique et pourtant ce n'était pas gagné…

Ce roman interroge sur notre seuil d'acceptation, sur notre capacité à renoncer à notre liberté face à la force brute, à l'habitude, à la tradition, à l'autorité qu'elle soit politique ou sanitaire. La lecture de ce roman, en parallèle de cette période de crise sanitaire, est assez déroutant. le ressort de la peur comme force de renoncement est particulièrement interrogeant.

En conclusion, j'ai aimé ce bouquin et ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. L'écriture est fluide comme l'alcool qui y prend beaucoup de place, parfois trop. Les mots sont souvent violents ou crus ce qui fera réserver cette lecture à un lectorat adulte.

Bien sûr, je vous conseille la découverte de Tsitadel.
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Merci à Hugo Boitel pour m'avoir permis de découvrir son roman et le chroniquer !

Et... Quel roman ! Je ne suis pas passée loin du coup de coeur et, à vrai dire, je ne sais même pas ce qu'il m'a manqué pour l'avoir. Bon, ceux qui me connaissent savent que j'ai tendance à être un peu radine en terme de coups de coeur, donc ceci explique peut-être cela.

On est d'entré de jeu plongé dans un univers riche et dense, à l'ambiance sombre et oppressante et aux codes à la fois durs et intransigeants.


Le travail qu'a fait l'auteur pour créer l'univers de son roman est absolument incroyable : poussé, minutieux, richement détaillé. le décor que nous dépeint Hugo Boitel est saisissant, nous plongeant dans un monde qui semble à la fois avoir des bases empruntées au passé et être une projection futuriste pessimiste.
Les lois qui régissent cet univers, ainsi que les coutumes et les moeurs sont proprement géniales. Imaginez, Tsitadel, ville-monde dirigée par le Guide, où l'imagination est un crime, danser, jouer, écrire sont des crimes, le moindre blasphème envers le Guide est un crime. Ce sont des lois dures, les moeurs et la vie en général se sont construites en conséquence.
Eh bien tout est extrêmement cohérent tout au long du roman, que ce soit dans la façon de penser des personnages, le rapport qu'ils ont entre eux selon les statuts sociaux, l'importance du Guide jusqu'à l'emploi de certaines expressions, etc...
Vraiment, c'est un travail d'orfèvre qui a été réalisé pour créer Tsitadel et tout ce qui en découle.

La plume fait partie, je trouve, de celles qui passent ou qui cassent. Elle est directe, riche, immersive et incisive. Même tranchante, par moment. Comme j'aime. Les descriptions sont bien faites sans être lourdes. On visualise aisément les décors et les technologies employées, comme les exosquelettes.
Pour moi les 600 et quelques pages de ce roman ont été un vrai régal. J'ai adoré cette lecture que j'ai souvent eu du mal à lâcher !

Les personnages sont réalistes, avec un background hyper travaillé. Rien ne sonne creux, ici. Ça fourmille de monde et de noms mais pourtant on s'y retrouve très bien. Les liens et les relations se tissent naturellement.
Il y a une chose que j'ai particulièrement aimé, c'est l'évolution de notre cher camarade-colonel Szatonovitch. Dès le début il apparaît comme un homme alcoolique, dépressif, détestable, se prenant pour le gratin du gratin, écrasant ce qu'il peut sur son passage. 600 pages plus loin, à la fin (la fin, mamamaaaa !) je l'appréciais ce bougre.

S'il y a une chose que j'ai un peu moins aimé, c'était certaines coupures dans la narration avec les entrées des journaux. Alors oui, ça apporte beaucoup à l'histoire, et c'est d'ailleurs très bien pensé d'avoir procédé ainsi pour nous faire découvrir pas mal de choses. C'est juste que moi, l'impatiente de première, j'étais pressée d'avancer dans l'histoire et l'action, du coup certaines entrées m'ont parfois parues un peu longues.
C'est totalement subjectif, et ça n'engage que moi, haha.

Le côté SF et thriller est très bien amené et mené. J'ai adoré découvrir les voûtés. Et plus on avance dans l'histoire, plus on a d'informations à les concernant.
J'ai beaucoup apprécié que la partie "génétique" (je n'en dis pas plus pour éviter les spoils) soit détaillée. J'avoue j'aurais même aimé qu'on aille un peu plus loin, je me suis une ou deux fois demandée "mais comment ?", mais c'est mon côté laborantine qui ressort, oups.
Je ne suis pas une grande connaisseuse de l'univers steampunk, aussi tout ce que je peux dire n'est pas du tout objectif : j'ai franchement aimé le côté méca et toute la technologie utilisée.

Revenons sur la fin, juste un bref instant. Je dirais même plus, les deux "étapes" de la fin : celle sur le toit et le dernier chapitre. Honnêtement les deux sont belles. La fin sur le toit m'a laissée un peu triste, même si plus les pages défilaient et plus le sort se scellait. J'espérais quand même mais, au final, l'auteur nous offre une fin juste et belle, presque poétique dans la rédaction des dernières lignes.
Quant au dernier chapitre, je l'ai adoré ! Ce qu'il nous laisse entrevoir, ce qui nous dévoile ! Là on peut se dire "Tout ça pour ça", et dans le bon sens du terme.


Tsitadel fait partie de ces romans que je referme avec émotion. Il m'a transportée, touchée, embarquée dans son monde. C'est un roman qui permet aussi de soulever quelques questions, en tout cas pour ceux qui veulent se les poser.
Je recommande vraiment cette lecture aux amateurs des genres. C'est une pépite qu'il faut découvrir !
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Comme chaque lundi depuis la création de la bibliothèque nomade, je partage avec vous ma toute dernière lecture : TSITADELHugo BOITEL

Entre le cynisme du narrateur sur son quotidien de pacificateur, thriller, anticipation et rebondissements, je vous avoue m'être amusée du coté caricatural du totalitarisme stalinien. N'oubliez rien, nous entrons en TSITADEL.

***Obéir sans réfléchir***
Tsitadel, un roman bien étrange, une lecture amusante, angoissante, effrayante parfois. J'y ai fait la connaissance d'un narrateur réveillé brutalement. Il peine à remettre ses idées en ordre, découvre une prostituée dans son lit et les symptômes de la gueule de bois. C'est l'été, il fait -10°C, il ne neige pas et c'est bientôt le jubilé. En réalité, le lecteur peine à se repérer dans le temps et sincèrement, notre narrateur ne nous aide pas. Son petit nom ? Vassia, Colonel Vassili Egorovitch Szatonovitch. La sonnerie du téléphone résonne dans sa migraine : le général Korolov, premier secrétaire de la Pacification (le supérieur hiérarchique de Vassia). Effervescence au Politburo suite à une attaque à l'intérieur de Tsitadel, du jamais vu qui déclenche une réunion de crise.

Vassia raconte tout ça avec humour et cynisme, j'avoue que sa présentation du General Korolov m'a beaucoup amusée.

***TSITADEL***
Toujours avec beaucoup de légèreté (malgré la situation), Vassia se rappelle à lui-même de ne pas réfléchir : le père de la nation, guide éternel, s'en charge pour le peuple. Ce peuple qui proscrit l'imagination et la créativité puisque la pensée abstraite est considérée comme une maladie mentale et qui applique à la lettre le Livre des Préceptes.
Vassia contourne ses pensées en récitant les préceptes, car le Bureau des Dénonciations Orales Sans Equivoque est un service très occupé (Vassia a lui même reçu deux ailettes de Grand Délateur). Alors l'alcool coule à flot et fait taire son esprit. Trouver à boire est sa première préoccupation, et ce en toute circonstance. Les jours sont incertains et si vous avez une petite notion de la date du jour, elle peut changer à tout moment lors d'une mise à jour.

Un seul repère, la date du jubilé, le 11 janvier 1961 : seul jour de repos autorisé puisque la présence de chacun est obligatoire. En résumé, la vie dans les murs de Tsitadel est une répétions de tâches selon le travail qui vous aura été attribué.

J'ai bien conscience que ce n'est pas très vendeur mais Tsitadel est isolée et personne ne sait ce qui se passe à l'extérieur.

***Un style particulièrement vivant***
C'est ainsi que l'auteur m'a embarquée dans une présentation précise de l'ambiance de Tsitadel. Après quelques pages, je me demandais si je devais rire ou pleurer, si c'était une blague de lendemain de bringue bien arrosée ou si la fin du chapitre serait un examen de passage pour découvrir les dessous de l'affaire.

Malgré les pensées insolentes du Colonel Vassili Egorovitch Szatonovitch sur sa vie quotidienne, le regard moqueur qu'il porte sur son entourage et son obsession à trouver une (plusieurs) bonne bouteille de vodka, le lecteur ne peut que se référer à une dictature satirique de l'ex URSS. Où trouve-t-on des kolkhozes ?

Je n'ai pas souvenir cependant des pacificateurs, ceux qui combattent les rôdeurs, immenses créatures agressives envers l'humain, dont on sait finalement peu de chose. Serait ce une arme biologique développée par l'ennemi de l'extérieur ? A Tsitadel, tout le monde vit dans la menace permanente de cette guerre. Vassia est un pacificateur et avec les années, son corps soufre du port de son exosquelette de combat et pour tout avouer, son esprit n'est pas tranquille non plus.

Alors s'il doit combattre un nouveau type de rôdeur…

***L'oeil-jaune***
L'oeil-jaune, ainsi est surnommé celui qui terrifie la cité. Vassia est désigné pour enquêter sur ce nouveau phénomène. Que va-t-il découvrir ?

Au fil de ma lecture, toutes mes théories sur Tsitadel n'ont pas trouvé preneur. Vassia a d'ailleurs oublié ses addictions le temps de digérer quelques révélations historiques qui nous orientaient vers de nouvelles recherches, un mystère impénétrable s'installe dont l'issue est incertaine.

Les personnages ont des pseudonymes amusants et percutants, les pages défilent entre humour presque sadique, combats délirants, enquête et suspens. le dénouement est réellement surprenant et mérite relecture de ma part 😉

Un roman qui mélange les genres pour un incroyable moment en dehors du temps et de l'espace.

Si je me suis amusée des répliques de Vassia, ce roman se pose comme un avertissement. Nul besoin de regarder l'ex URSS pour évoquer le confinement, la liberté illusoire et la surveillance de la population. Les médias diffusent la peur des guerres et comme j'ai pour habitude de le rappeler : la peur tue l'esprit. Une population qui a peur est sous contrôle, dénonce ses voisins à la première occasion, s'enferme d'elle-même dans des croyances erronées et nous en 2023, une série d'études montre un net recul du quotient intellectuel au sein des pays occidentaux. La moyenne française aurait baissé de près de 4 points en 10 ans.

Obéir sans réfléchir ou se gaver à longueur de temps de réseaux sociaux, d'informations (choisies) sur écran géant, de séries débilitantes ou de jeux pour fuir la réalité : quelle différence ? L'opinion prime sur la connaissance, le people suscite beaucoup plus d'écoute que la science : la différence, selon moi, est l'absence d'esprit critique quand les politiques forcent tout avec le fameux 49.3… Tsitadel n'est pas très loin.

Je remercie Hugo Boitel pour ce service presse, un roman que je recommande vivement.
Lien : https://lescrinsdubarde.net/..
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Deuxième livre d'Hugo Boitel, jeune auteur prometteur, après Gestalt que j'avais beaucoup apprécié malgré ses quelques incohérences et des déséquilibres dans la narration. Hugo Boitel, est un jeune ingénieur de formation qui a fait de l'écriture son passe-temps favori. Il a donc mis à contribution la période du Covid pour rédiger son nouveau livre TSITADEL et on peut dire qu'il maîtrise parfaitement l'amélioration continue. Dans ce pavé d'environ 700 pages, la plume est léchée, ciselée et cynique à souhait. Les dialogues ne sont jamais de trop, et les description sont toutes plus détaillées et construites les unes que les autres. Hugo Boitel s'appuie sur sa connaissance et sa compréhension de la science et de la sociologie pour nous plonger dans son univers foisonnant en développant détail après détail et en s'appuyant sur des faits historiques et des mots russes à propos. Peut-on dire que ce livre est le livre de la maturité? Certainement.

Côté histoire nous suivons les tribulations de Vassia (aussi appelé Colonel Szatonovitch par ses subalternes et ses supérieurs) lancé à la poursuite d'un meurtrier pouvant mettre à mal l'équilibre de la Nation du Guide Suprême. Ce meurtrier, autrement nommé Oeil Jaune, va nous tenir en haleine tout au long du récit et nous révéler sa vraie nature qu'au trois-quarts de l'histoire. Quelques petits détails sont habilement distillés au cours de la narration ce qui m'a permis de jouer l'enquêteur et de deviner l'identité de l'Oeil Jaune avant la vraie révélation (et j'en suis pas peu fier), malgré les nombreuses fausses pistes suivies par Vassia.
Dans cette ville-monde extrême, dure, cruelle et froide, le personnage principal, est obligé de s'abandonner à l'alcool (ou tout ce qui s'en rapproche) afin d'enivrer son esprit qui divague et pourrait laisser poindre une pointe d'imagination. Toute pensée imaginative et artistique est en effet prohibée par le Parti Unique aux forts relents de dictature soviétique. En effet, le Guide Suprême a calculé que la seule manière de perdre son pouvoir serait de laisser une liberté trop importante aux habitants de TSITADEL. Toute déviance est donc traquée et éliminée grâce à la banalisation de la délation et à des aveux retirés de manière horrible, à l'aide de torture plus terribles les unes que les autres, par les sbires du Parti. Vassia appartient lui aussi à l'appareil d'état mais commence de plus en plus à se poser des questions sur son utilité, et il a donc rejoint les Pacificateurs, service de sécurité extérieure, qui lutte contre les Voutés: des monstres menaçant TSITADEL depuis la plaine gelée soviétique.
Son esprit embrumé par les vapeurs d'alcool animalise tous les personnages principaux du roman, ce qui est étayé par une maîtrise parfaite des figures de style par l'auteur dans les nombreuses descriptions. Cela peut porter à sourire, car, enfermé derrière les hauts murs protecteurs de la cité, les habitants ne sont depuis plusieurs centaines d'années plus en contact avec aucune forme sauvage (à l'exception des voutés), animale ou naturelle. Autour d'eux il n'existe que vapeur, grisaille et désolation.
Le développement de l'intrigue et le rythme est parfait et on se prend à dévorer les 700 pages de ce roman en quelques heures, grâce à la fluidité des chapitres et des révélations mûrement réfléchies. Les inserts de type « journal de bord » sont très bien pensés et nous donnent encore plus d'informations historiques sur ce monde imaginaire, coincé entre passé et présent, dans un futur alternatif emprunté à l'imaginaire steampunk. J'ai adoré suivre l'évolution de Vassia, qui passe de personnage exécrable à personnage attachant au fil de la narration grâce au talent de l'auteur. La fin est délicieuse et nous tient en haleine jusqu'à la dernière page !

Le seul petit bémol est une petite faiblesse dans certains dialogues,

En conclusion, ce livre est l'évolution parfaite de Gestalt et on en redemande sans sourciller. Vivement la prochaine sortie de Hugo Boitel !
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Je remercie l'auteur de m'avoir permis de découvrir son livre et pour sa confiance.
Livre très complexe, très riche avec beaucoup de descriptions. Au début de l'histoire il faut être très attentif, Tsitadel compte 692 pages et pour bien comprendre la suite il est nécessaire de ne rien zapper. Les premiers chapitres sont assez longs, j'ai eu un peu de mal à me plonger dedans. Mais une fois passé le stade "mise en place" tout s'enchaine et je n'ai plus décroché. Je me suis laissé emporter par l'histoire, j'adore la science fiction mêlant thriller et avec cette touche steampunk ça m'a beaucoup plu.
Le personnage principal Szatonovitch même s'il est très penché sur la bouteille est attachant, en fait je me suis vite mise à sa place, j'étais lui et j'ai suivi ses pérégrinations, j'ai vécu le déroulement de l'histoire de l'intérieur, tout comme lui je ne savais pas où ça allait me mener.
L'auteur a une imagination débordante, il y a des points historiques réels autour desquels tourne le roman, ça plante le décor, l'ambiance et le talent de l'auteur fait le reste.
J'ai eu beaucoup de fois l'estomac noué, j'ai même dû fermer les yeux ou reprendre mon souffle car certains passages sont extrêmement violents, difficiles à encaisser. L'être humain y est malmené, traité comme un moins que rien, déshumanisé, endoctriné, privé de toute liberté, de la moindre connaissance. C'est une dictature pure et dure. Pas celle que l'on croit, il vous faudra lire le roman pour savoir de quoi ça retourne et ça en vaut vraiment le coup, jusqu'à la dernière ligne je n'ai rien vu venir. le suspense est haletant, les rebondissements à foison, les actions nombreuses, pas le temps de s'ennuyer. On veut savoir la fin ! Et quelle fin ! Meilleure chute lue depuis bien longtemps.
J'ai adoré le côté scientifique, on y parle de mécanique, de robotique et de génétique, le tout traité de façon passionnante.
Quant au style de l'auteur, il est percutant, déroutant, très fouillé (même un peu trop parfois). Les mots sont crus, provocants, frissonnants. La plume de l'auteur est fluide, riche, absolument addictive. J'ai apprécié les passages que je nommerais "lecture de journal de bord" ça apporte beaucoup d'enrichissements sur le récit. Ce que j'ai moins aimé c'est l'obsession de notre héros pour l'alcool, la vodka oui mais aussi n'importe quoi qui contient de l'éthanol y compris l'huile de vidange, c'était un peu too much.
L'auteur a su transmettre des émotions, de la plus tendre je dirais à la plus terrible, quelques fois de la malaisance et au final de l'amour.
Je vais terminer par la couverture, épurée, représentant parfaitement le roman, donnant quelques indices sur le thème général du livre.
Je le conseille à tout amateur du genre, à réserver peut être à un public averti.

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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Plus je massacrais ces enfoirés, plus mes tripes bouillonnaient de plaisir. Qu'ils me frappent, me plantent, me brûlent, m'intoxiquent, tout ça, ce n'était rien face à l'insatiable frénésie qui me consumait. La chose qui pataugeait dans ce charnier n'était plus une créature, un monstre ou un hybride : j'étais devenu la vengeance incarnée, un messager de la mort (...)
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- On m'a dit que cette pisse de zibeline était la meilleure gnôle de Tsitadel... C'est vrai, ce mensonge ?
- En tout cas, personne ne s'en plaint.
- Parce que tous ceux qui l'ont goûté sont morts empoisonnés ?
- Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? À la base, je m'en sers pour déboucher les chiottes.
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L’introspection est le pire qui puisse arriver à un homme, car c’est à partir de ce moment que les nuages de la fatalité commencent à s’amonceler au-dessus de sa tête.
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Dans un râle bestial, j’aspirai la plus grosse bouffée d’oxygène de ma vie : elle avait le gout amer de l’alcool frelaté, du tabac froid et de la confusion moite.
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[...] pour rien au monde il n'aurait voulu que son patron, moi, le phare étincelant de son monde minuscule, n'arrive en retard à son travail.
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