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L'auteur
L'auteur de l'histoire, Su Dongpo, n'est pas un contemporain, mais alors là pas du tout puisqu'il s'agit d'un lettré chinois né en 1037 dans la province chinoise du Sichuan. C'est lui qui a inventé le mot HongFei (grand oiseau en vol) qui est aussi le nom de la maison d'édition qui édite ce livre.Vous trouverez le poème original, en chinois, à la fin de l'ouvrage.
L'illustratrice
Sara est à la fois auteur et illustratrice d'albums jeunesse depuis vingt ans. Son originalité est d'utiliser la technique du papier déchiré. Elle emploie du papier de fond pour les décors (neutres, recyclés ou à fort grammage) tandis que les éléments sont en papier déchiré et laissent voir le crayonné et la fibre du papier au niveau des déchirures. Toutes sortes de papier peuvent être utilisées afin de donner différents rendus. de même, toujours dans le souci de donner des rendus différents, les papiers peuvent être déchirés de diverses manières: aux doigts, à la main, à la latte. C'est une méthode qui demande de l'inspiration et de la technique.
Le quatrième de couverture
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Un bon fermier ... écoute la terre et l'expérience des hommes ... Une poésie chinoise vieille de mille ans, une jolie leçon de choses, d'agriculture et d'écologie, pour aujourd'hui!"
La couverture
L'illustration de la couverture donne l'impression d'être en relief, qu'en la caressant on va sentir la douceur des fibres des bords du papier déchiré. J'ai d'ailleurs eu plusieurs fois le réflexe de passer ma main dessus à la recherche de ces sensations. le dessin représente une libellule délicatement posée sur une jeune pousse de blé déjà bien enracinée.
L'histoire
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Un bon fermier" est donc la traduction d'un poème chinois qui explique comment faire (re)naître la vie d'une terre en friches depuis plusieurs années en favorisant le tallage.
A travers mon oeil d'adulte, la première double page me donne un peu froid dans le dos: on y voit deux sombres corbeaux prêts à se jeter sur un joli petit escargot blanc. Les corbeaux sont présents tout au long du livre, comme s'ils accompagnaient l'agriculteur dans son labeur. Cette première double-page nous rappelle sans doute que la nature a tout prévu ou presque et que nous avons donc plutôt intérêt à collaborer avec elle en la respectant. Pour moi, dans le livre, les corbeaux symbolisent cette collaboration saine entre la nature et l'homme. Dès le début, ils débarrassent la terre des nuisibles (ici symbolisés par l'escargot) et on les retrouve à la dernière page observant (veillant sur?) le fermier bien au chaud dans sa maison, le fruit de son travail (un pain) dans les mains. le corbeau observe alors un homme, un fermier en lien avec la terre et le fruit de son travail et pas un exploitant agricole.
Notez que les couleurs dominantes du livre sont des couleurs naturelles qui peuvent nous paraître sombres, ternes ou encore tristes parce que nous sommes habitués à une surabondance de couleurs "flashy". Ces couleurs naturelles sont en fait parfaites pour attirer le regard des plus petits. La couleur verte fait une apparition lumineuse au moment voulu dans ce dessin qui est pour moi un des plus beaux de l'ouvrage. On y voit l'agriculteur porter son blé au moulin.
De fait, mon fils n'a pas été heurté par les couleurs de l'album, que du contraire même. Et sa page préférée est loin d'être la plus tendre, c'est celle-ci, avec l'épouvantail:
Les dessins l'ont interpellé, c'est la première fois qu'il pouvait observer des dessin faits au papier déchiré. Il les a trouvés "travaillés et réalisés de manière appliquée, pas comme ces dessins faits n'importe comment" (et oui, il fait déjà la différence entre les livres de qualité et certaines horreurs qu'on peut parfois trouver dans les rayons).
Le thème lui a plu aussi, c'est un sujet auquel il est déjà sensible lui qui du haut de ses six ans ne comprend pas pourquoi le hommes ne vivent pas en harmonie avec la planète qui les héberge.
A propos du thème, on peut faire la comparaison avec notre époque et ajouter que l'agriculture moderne n'a plus conscience des équilibres naturels forêt/agriculture/élevage. En cela cette histoire est très intéressante à l'heure actuelle ou les pistes vers l'agro-écologie et la permaculture redonne des liens logiques entre les animaux, le sol et la forêt.
En conclusion
Très bel album. Un livre original tant par la technique du papier déchiré que par le message qui pour moi fait partie des messages essentiels à transmettre à nos enfants. Un livre à lire donc, mais également à expliquer, à philosopher et à extrapoler.
A expliquer parce qu'on n'y parle pas de l'agriculture actuelle. C'est en filigrane. Donc il faut que la lecture soit accompagnée par un adulte qui peut donner un point de comparaison à l'enfant. L'adulte peut aussi en profiter pour parler de la Chine, de sa situation géographique, de sa culture, etc.
A philosopher et à extrapoler parce qu'il permet en effet de laisser libre cours à son interprétation personnelle grâce à la technique du papier déchiré et au talent de l'illustratrice. Cela permet a chacun de se créer et d'imaginer le contexte. Pour moi cela va plutôt à contre courant d'illustration pour enfants/adultes qui vont trop dans les détails et par conséquent gomme l'imaginaire ou le relègue au dernier plan.
On aime aussi
Les explications à la fin du livre, claires et concises.
La manière dont le texte est mis en avant grâce à une calligraphie appropriée.
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