Un Chato en Espagne restera un des mes Poulpe préférés (n°288), car c'est
Patrick Bard qui est aux manettes. Une fois encore,
Gabriel Lecouvreur promène sa silhouette dégingandée dans les bistrots et les hôtels miteux pour mener l'enquête.
Il se retrouve dans la ville de Barcelone, laminée par la crise, et met ses grands pieds dans le plat, à savoir, la mafia des bébés volés, le scandale des « Los Niños Robados ». L'intrigue n'est pas sans rappeler l'affaire du bon Docteur Vela qui fit la Une (bébés déclarés morts à la naissance et adoptés contre espèces sonnantes et trébuchantes, avec nourrissons congelés trouvés dans les sous-sols de la clinique. Pour les curieux, je conseille les ouvrages de Montse Armengou et Ricard Vinyes, pour les amateurs de séries télévisées, Niños Robados, 2012) . Dans un pays amnésique- « Nous avons échangé la démocratie, ou ce qui en tient lieu, contre Alzheimer! »- la venue de Gabriel ne va pas faire que des heureux. «A présent prêt à en découdre, le Poulpe se leva tel un
Don Quichotte décharné aux membres étirés et marcha vers la station de métro la plus proche. » Attention, ça va chauffer.
Quant au titre, il ne s'agit pas d'une faute d'orthographe mais d'une allusion au coucou favori de Gabriel, son Polikarpov I-16 (surnommé « mosca» pendant la guerre civile, alors que Polikarpov I-15 était surnommé « Chato », les wargameurs auront tilté). D'ailleurs
Patrick Bard nous gratifie d'une scène aérienne digne de la bataille de la sierra de Guadarrama, la « Gloriosa » versus « Aviación Nacional ». Bref, un Poulpe grand cru à déguster avant de lire le beau roman de Patrik Bard sur l'Espagne,
Poussières d'exil.