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EAN : 9782070145454
368 pages
Gallimard (27/08/2015)
3.94/5   115 notes
Résumé :
Une base américaine de la province de Kandahar en Afghanistan. Au loin, on distingue la silhouette d’une femme enveloppée dans sa burqa. Elle est descendue de la montagne en fauteuil roulant, puisque ses jambes ont été arrachées. Elle vient réclamer le corps de son frère, un chef tribal pachtoun abattu lors d’une offensive lancée contre les Américains.
L'état-major reste méfiant : s'agit-il d'une sœur endeuillée, d'une kamikaze, d'une envoyée des talibans, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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« Et cette fille, mon capitaine, vous trouvez qu'elle a de la chance ? »

Magnifique, Dur, Poignant

Pour commencer, je choisis ''Antigone à la Kandahar'' par intérêt et par curiosité. La 4e couverture me fait de l'oeil. Je remarque également les deux critiques alléchantes de mes deux amies ''Bookycooky'' et de ''Dixie'' qui m'aident également à faire mon choix. Je ne peux donc pas m'empêcher d'ouvrir mon livre.

Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, je ne connais pas du tout cet auteur, je sors complètement de ma zone de confort. À ma grande surprise, c'est une belle découverte. À la lecture, je comprends pourquoi il a gagné le prix littéraire Gallimard 2015. À mes yeux, c'est une révélation, c'est un coup de coeur.



Pour préciser, j'ignore complètement qui est ''Antigone'' avant ma lecture. On me propose de lire la pièce de ''Antigone de Sophocle'' et j'en viens à une meilleure compréhension. L'auteur lui-même le mentionne à travers cette histoire, pour un personnage. Je le conseille également, si le livre est à votre portée de main.



Un peu d'histoire :
Qui est Antigone ? C'est la première femme forte de l'histoire. C'est aussi le symbole de la lutte contre l'individu contre l'oppression de l'État. (Tiré de la pièce ''Antigone de Sophocle''). Elle se bat pour que son frère soit enterré dignement. On lui refuse ce droit car il combat dans l'autre camp. Elle est seule dans sa lutte car sa soeur refuse de la suivre. Antigone est aussi une des plus célèbres tragédies grecques.

Une Antigone à la Kandahar :
Pour situer le contexte, l'histoire se passe dans la base américaine de la province de Kandahar. Il se présente une femme enveloppée dans sa burqua, elle vient seule réclamer le corps de son frère. L'état-major reste sur ses gardes ainsi que toute son équipe.

Captivant, Déracinant, Révoltant

L'auteur JoyDeep Roy Bhanttacharya centre son histoire sur cette tragédie. Au fil des pages, on voit défiler les portraits des personnages. On commence bien sûr par Antigone et ensuite on va à la rencontre de chaque personnage.
Ce qui me déstabilise, c'est comment chaque personne peut voir une situation différente autour du même événement. Ce qui me déroute, c'est de voir un groupe d'hommes qui est démuni par une femme, avec sa charrette, dans le champ. C'est une drôle d'impression, je ne sais pas comment l'expliquer, et qui va rester longtemps dans ma mémoire.
Je suis conquise par cet auteur à cause de son écriture riche, profonde et forte. Il prend un langage clair et précis pour aborder le sujet de la guerre. Il sait maintenir ton attention car il aborde différemment le thème et il t'expose les bons et les mauvais côté de la guerre. Je suis happée par l'intensité qu'il y met, je suis secouée dans les mots qu'il prend, je suis ébranlée à la fin de ma lecture.



Au fil des pages, tu te laisses bercer par une belle littérature. Tu te laisses atteindre par ce coin perdu, tu respires l'air des montagnes, à travers cette nature sauvage. Tu ressens une ambiance malsaine où la tension est toujours présente. Mais plus que tout, tu découvres en chacun d'eux, ce que les personnages sont vraiment au fond d'eux-mêmes.
L'auteur sait décrire avec tact et intelligence exactement l'émotion et la situation. C'est écrit avec une précision très détaillée, avec une réalité saisissante. Il aborde aussi des notions de l'histoire avec un vocabulaire approprié et pertinent. Le lecteur peut suivre l'histoire avec facilité et il parvient à suivre le déroulement à son aise.

Pour terminer, c'est une histoire qui émue, qui ébranle et qui fait réagir. Je ne sais pas comment vous le décrire, c'est un endroit à part. Antigone et les personnages ont tous une belle âme et à leur façon ils tentent de survivre. On voit vraiment comment le mal de l'âme peut se glisser en chacun de nous, si on n'y prend pas garde.
C'est une lecture inoubliable, je vais sûrement le relire plus tard. L'auteur t'amène aussi à la réflexion car la guerre existe bel et bien. Tu te poses également des questions sur tes valeurs, et qu'est-ce qui est bien pour toi.
''Antigone à la Kandahar'' est un roman qui porte sur la vie, sur notre côté humain, sur notre combat intérieur, à faire face à toute situation.
Et moi, si j'aurais été parmi eux, comment j'aurais réagi ? Et si j'entends une musique triste, au loin, est-ce que c'est Antigone ? Elle occupe une place maintenant dans mon coeur.

P.S : Je conseille également d'aller voir les critiques de mes deux amies ''Bookycooky'' et ''Dixie''. Il vient aussi de s'ajouter une autre critique celle de ''Bernacho'' et je vous invite à aller voir les autres.
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Avant-poste de combat, américain, de Tarsandan,province de Kandahar,Afghanistan.Nizam,une jeune fille,pachtoune, habillée d'une burqa,y descend de son village au creux des montagnes,où à l'exception de Youssouf, son frère chéri, toute sa famille est morte suite aux bombardements américains.Elle aussi y a perdu ses jambes.Son frère partit à l'assaut du fort,vient d'y mourir. Sur ses moignons ,dans une charrette, elle vient chercher sa dépouille, pour pouvoir l'enterrer selon le rite musulman,pour qu'il puisse accéder au paradis.
Sa venue sème le trouble au fort,parmi les soldats.D'aucuns pensent qu'elle est un piège,d'autres écoutent sa musique ( elle joue le rabab,une sorte de luth) et admire son courage et son geste.....mais nul question de lui céder la dépouille du frère.Alors, elle attend dans des conditions de dénuement total,devant ce fort,n'acceptant aucune des maigres pitances que lui offrent les soldats......
C'est ainsi que débute ce magnifique roman choral avec Nizam,L'Antigone du titre.Par la suite l'auteur donne tour à tour la parole,aux personnages du fort,le toubib,le lieutenant,l'adjudant,le capitaine, le traducteur afghan....tous enfermés dans cette vallée perdue dans les montagnes,hors du temps et des normes de vie qu'on peut appeler normales.Chacun y raconte son histoire,exprime ses craintes,ses doutes ,ses espoirs.
C'est un livre où l'auteur sonde l'âme humaine avec beaucoup de finesse et de talent, un livre sur la guerre,la solitude et l'absurdité du monde où une poignée d'hommes politiques décide de la vie de millions de personnes pour assouvir leurs propres intérêts.
La lourdeur du sujet est allégée avec des descriptions magnifiques de paysages,un peu de poésie,une note de musique et même de l'humour....
Un des livres de la rentrée littéraire 2015,dont je conseille vivement la lecture!
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Cette Antigone est une pure merveille !
Si l'on devait le résumer, ce pourrait être cela :
« Afghanistan. Province de Kandahar. Un drone américain a décimé les habitants d'un village. Les survivants prennent les armes et attaquent en représailles la base militaire américaine. Bilan : tous les attaquants sont morts. Quelques soldats également. Tous les survivants sont épuisés, atteints, blessés, à bout.
Ils voient s'approcher du périmètre de sécurité de la base, une forme humaine dissimulée sous une burqa, se déplaçant cahin caha dans une charrette, à la force de ses bras. Cet être humain mutilé, qui se traine sur ses moignons, c'est Nizam, la soeur du chef des attaquants, qui vient réclamer le corps de son frère pour l'enterrer dignement, selon les rites musulmans.
Les soldats américains sont persuadés qu'il s'agit d'un terroriste : homme dissimulé sous une burqa ou femme déterminée à mener une attaque suicide ? Que vont-ils faire d'elle, de sa supplique et de la dépouille de son frère qui pourrit à la chaleur du désert ? »

Si l'on devait le résumer, ce pourrait être aussi cela :
«Etats-Unis. Ville de New York. Joydeep Roy-Bhattacharya, écrivain américain d'origine indienne entreprend la ré-écriture du mythe d'Antigone. Il est Nizam mutilée sous la burqa, dans la poussière du sable brûlant sur la terre craquelée d'Afghanistan, récitant la janaza, face à face avec l'oeil au sang séché d'un visage défoncé. Il est le lieutenant Frobenius, jouant la guerre et la misère des tragédies antiques, crachant sang et sable dans les bras d'Emily. Il est Youssouf, ce frère chéri, pourrissant et empestant l'air chaud de son pays. Il est toubib sous les balles sifflantes, tirant par les épaules le soldat au corps explosé de balles. Il est interprète engagé volontaire pour servir les libérateurs de son pays. Il est soldat, le bras tatoué, pour ne pas oublié : 09/11, perdant tous ses idéaux guerriers, devant la grandeur d'âme d'une Antigone afghane :
« Ce ne sont pas les armées qui gagnent les guerres : ce sont les peuples. Les peuples ressentent des choses comme le sacrifice, la perte, la douleur. Les Pachtouns sont impliqués dans cette guerre en tant que peuple. Et cette fille sans jambe dans sa charrette fait partie de ça. Ils savent ce pour quoi ils se battent – ils se battent pour survivre, pour leurs maisons, pour leurs croyances. (…) mais nous, pour quoi on se bat ? »

Pas de vérités données, et encore moins dictées, pas de condamnations ni jugements, mais ce sentiment d'absurdité face à la guerre, et la douloureuse prise de conscience de cette incommensurable incompréhension mutuelle qui enlise encore et toujours...

Et cette beauté des mots dans la bouche d'une Antigone et entre les pages du journal du lieutenant, le Jour, la Nuit :
"Des kilomètres au loin. J'ai vingt-quatre ans, mais j'ai tant vieilli. Mes yeux sont des trous dans lesquels la lumière ne pénètre plus."
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Afghanistan. Une femme voilée s'approche d'une base américaine proche de Kandahar. Personne ne la connaît, tout le monde se méfie. Mais elle n'est là que pour récupérer la dépouille de son frère, mort au combat. Elle veut lui rendre les derniers hommages et l'enterrer dans le respect de sa religion. Les soldats américains nt d'autres projets. S'ensuit alors un combat de plus dans un pays déjà meurtri...
Un roman très fort, très dur mais toujours avec un ton juste, sans jugement. Une soeur, un soldat, un docteur... plusieurs voix sont données à ce récit qui tente de nous dépeindre le climat d'un pays en guerre permanente. Une belle écriture et un découpage assez original font de cette lecture un moment marquant.
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Un.
Deux.
Trois .
Quatre .
Ainsi commence un chapitre sur deux dans ce roman polyphonique dont l'action se déroule à l'avant-poste de combat de Tarsandan , Province de Kandahar , Afghanistan à l'époque où se sont les soldats américains qui occupaient ce poste .

Une jeune femme, Nizam, comme un fantôme ,dissimulée par sa burqa , arrive dans sa charrette qu'elle fait avancer par la force de ses bras dans un champ devant le fort pour récupérer la dépouille de Youssouf, son frère tué pendant les combats contre les soldats américains avec la détermination farouche de l'enterrer dignement selon leur croyance religieuse.

Une image forte se dégage d'emblée devant cette femme amputée des deux jambes ,seule face aux soldats décontenancés par cette apparition , interrogatifs quant à la possibilité d'une ruse de plus des rebelles et subjugués par la musique qu'elle joue la nuit sur son luth.

Les chapitres suivants font intervenir le lieutenant, le médecin, l'interprète , le sous- lieutenant , l'adjudant puis en dernier le commandant de la base .
Tour à tour chaque soldat se transforme en un être unique avec son histoire, son passé qui se mêle souvent au présent comme des visions ou des rêves éveillés chez ces hommes qui viennent de subir en peu de temps leurs première embuscade , leur première attaque et leurs premières pertes et ne trouvent plus le sommeil .

Des hommes jeunes, ils ont entre 19 et 27 ans, de milieux très différents mais qui pour la plupart se sont engagés par conviction, par devoir après le 11 Septembre 2001 , comme une évidence laissant derrière eux leur famille, leur femme, leurs études ou leur emploi et pour qui, l'arrivée de cette femme handicapée va agir comme un détonateur sur leur conscience et leurs convictions antérieures.
Chaque personnage devient attachant avec ses failles, avec la transformation inéluctable devant l'expérience de ce qu'ils vivent à mille lieux de chez eux et à mille lieux de leurs idéaux , des êtres fragiles , changés à jamais .
Reste en dehors de ce foisonnement de sentiments contradictoires, le capitaine qui représente l'ordre et l'armée mais dont la cuirasse, on le sent bien n'est pas aussi blindée qu'il veut bien le laisser paraitre .

Heureusement ce magnifique roman sur l'absurdité et la cruauté des guerres commence par le magnifique chapitre de cette Antigone pachtoune ce qui met la curiosité en éveil .

Je n'ai pas lu , cela devient chez moi une habitude, la quatrième de couverture et je ne suis pas sûre que j'aurais choisi spontanément ce livre parlant de combats , de soldats et de talibans : cela aurait été fort dommage car cette histoire est émouvante et passionnante !


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critiques presse (3)
LaPresse
22 janvier 2016
Voici les grands thèmes de la tragédie grecque transposés devant la base américaine de Tarsandan, dans la province de Kandahar.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Chro
27 octobre 2015
Un roman crédible sur cette guerre, transposable à bien d’autres. Et il semble important d’en entendre parler.
Lire la critique sur le site : Chro
LaLibreBelgique
06 octobre 2015
Une riche réflexion.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Je tourne la tête et je regarde les montagnes comme je regarderais un amoureux. Les pentes sont d'un bleu clair et paisible, comme sculptées dans le ciel même. Les crêtes les plus élevées prennent des reflets tour à tour argentés et dorés à la lumière du soleil. Pareille beauté n'existe qu'au paradis. Le temps commence à battre en pulsations rapides, fiévreuses. L'air matinal n'est ni chaud ni froid, mais d'une consistance qui est la perfection même, et dont moi aussi je suis faite.
J'incline la tête et je dis le nom de mon père, le nom de ma mère. Je dis le nom de mon petit frère Youssouf. Lorsque je lève la tête, je vois les soldats s'avancer vers moi, le capitaine à leur tête. Le géant noir est avec eux, ainsi que Massoud, l'interprète, ce qui est regrettable. Je récite le chahada dans ma tête :
Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu et Mahomet est Son prophète...
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Je rougis et réponds : ''Oui, mon capitaine.''Juste devant nous, un scorpion émerge de l'interstice entre deux sacs de sable et détale la queue en l'air. Connoly soulève sa ranger et l'abat d'un grand coup. Je déteste ces bestioles, il dit. Il relève sa ranger et le scorpion file dans une craquelure du sol, apparemment indemne.
Bon sang ! s'exclame Connolly. Ils sont costauds, mon capitaine, lance Wonk Gaines. Comme tout dans ce putain de pays, dit Connolly. L'adjudant Whalen arrive. Bonjour, mon capitaine. Lieutenant Ellison.
Je lui serre la main. Bonjour, m'nadjudant. Whalen a les yeux injectés de sang. La mort de Nick Frobenius lui a fait un sacré choc. Il regarde le champ en plissant les yeux. C'est donc ça, notre arme de destruction massive ? il dit. Qu'est-ce que c'est ce truc, nom de Dieu ? Je dis : À première vue, une femme en charrette qui fait sa promenade du matin.
Connolly dit : Vous en pensez quoi, m'nadjudant ? Homme ou femme sous la burqua ?
Whalen hésite. Pas la moindre idée, mon capitaine. Connolly me jette un regard. Et vous, vous en dites quoi, mon lieutenant ?
Je crois que c'est sans importance, mon capitaine. Ce qui est important, c'est que ça ajoute à notre situation un élément de danger et d'incertitude supplémentaire. S'il y a des insurgés sur les flancs de montagnes, ils peuvent très bien l'utiliser comme diversion - ou l'envoyer en reconnaissance. On sait que les talibans se servent des restrictions imposées par nos règles d'engagement pour envoyer des femmes et des enfants faire diversion - ou faire office des boucliers humains.
Connolly dit : Bon, dans un cas, comme dans un autre, on va le savoir bientôt.

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Il dit : C'est impossible de parler comme ça, en criant tout le temps.
Je dis : Je suis d'accord. Pourquoi vous ne vous approchez pas, ou vous ne me laissez pas approcher ?
Leur réponse me déconcerte : Parce que nous craignons pour notre sécurité.
J'ai envie d'éclater de rire. Je suis une femme seule, sans arme, je leur dis, et vous êtes une garnison armée jusqu'aux dents. Comment pouvez-vous craindre pour votre sécurité ?
L'Amrikâyi devient tout rouge quand ma réponse lui est traduite. Il parle d'un ton brusque au Tadjik, qui à son tour me parle d'un ton brusque. Comment pouvons-nous être sûrs que tu n'es pas une veuve noire ? Il dit. Comment pouvons-nous être sûrs que tu ne transportes pas de bombe ?
Comment pourrais-je être veuve alors que je ne suis même pas mariée ? Quant au fait que je puisse transporter une bombe, je suis là pour enterrer...
Oui, oui, on sait, il crie en me coupant la parole. Mais on dit vérifier que tu n'as pas d'explosifs sur toi. Ça s'est déjà vu. Tu as peut-être des intentions cachées.
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Sa voix et son attitude sont expressives. Non, en fait, je ne suppose pas qu’elle est innocente, il dit. Mais je sais au moins ça : s’il s’avère qu’elle est là en mission-suicide, ce ne sera pas parce qu’elle hait notre religion. Je veux dire, on n’a même pas de putain de religion. Ce sera parce qu’on a buté son frère et qu’on est dans leur putain de pays. C’est pourtant pas difficile à comprendre ? Quand vous tuez des gens et exterminez leur famille, que vous mitraillez leur maison et brûlez leur village, que vous pilonnez leurs champs de bombes à fragmentation et abattez leurs troupeaux, vous avez perdu la putain de bataille pour le cœur et l’esprit. Putain, on essaie de mentir à qui ? À nous-mêmes ? On est vraiment étonnés qu’ils ripostent ? On n’est pas en train de gagner la guerre, on est en train de se créer des ennemis à vie. Il est temps d’admettre que nos supérieurs nous tiennent prisonniers de leurs mensonges.
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Petit à petit, tout à mesure qu'une pâle lumière rose filtre à travers les nuages, les flancs de montagnes redeviennent visibles au loin. À leur pied, un étroit sentier s'élève en biais avant de faire un angle aigu puis de continuer son ascension escarpée en zigzaguant entre les arêtes et les pins, jusqu'à disparaître derrière un rideau de rochers éboulés. Il se prolonge, invisible, à travers une vallée haute qui s'étend au coeur de la chaîne de montagne. C'est dans cette région faite de brusques passages de la lumière à l'obscurité que le lieutenant Hendricks et le sergent Castro ont trouvé la mort, il y a quelques semaines, au cours d'une patrouille de reconnaissance. Depuis, nous nous sommes abstenus de nous aventurer dans les montagnes, même s'il y a eu des rumeurs d'attaques de drones Predator et de missions des forces spéciales en représailles.
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Vidéo de Joydeep Roy-Bhattacharya
Joydeep Roy-Bhattacharya - Une Antigone à Kandahar .Joydeep Roy-Bhattacharya vous présente son ouvrage "Une Antigone à Kandahar" aux éditions Gallimard. Traduit de l'anglais par Antoine Bargel. Rentrée littéraire automne 2015. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/roy-bhattacharya-joydeep-une-antigone-kandahar-9782070145454.html Notes de Musique : Candy Island by Tyler Twombly. Free Music Archive. www.mollat.com Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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