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EAN : 9782841006434
364 pages
omnia (11/01/2018)
4.3/5   5 notes
Résumé :
De son adolescence qui s'éveilla à l'époque bizarre des feux de camp allumés un peu partout en France par le maréchal Pétain jusqu'au passage solitairement franchi par François Augiéras vers son âge d'homme, ce récit donne une ampleur et des résonnances singulières à un propos autobiographique. C'est la voix forte d'un individu qui refuse les métamorphoses de la civilisation ; sa conviction d'être l'éclaireur encore isolé d'une ère de mutation pour l'être humain ; s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Augiéras a un style particulier, fait de brutalité et de préciosité qui ne plaira pas à tout le monde. le témoignage historique est passionnant.
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critiques presse (1)
Actualitte
07 mai 2018
On découvre un récit autobiographique enlevé et exaltant, une aventure intérieure qui révèle la matrice de tous les livres d’Augiéras.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Malade ? dit-elle.
Jouant à l'infirmière, ce qu'elle est vaguement, elle me tâte le pouls :
- De la fièvre ?
- C'est une trachéite. La gorge et la poitrine me brûlent. Je lui raconte mon histoire d'eau glacée.
- C'est d'une folle imprudence. Nous allons bien vous soigner. Il faut guérir vite. Quand vous serez rétabli, nous irons ensemble en promenade, ajoute-t-elle, avec un sourire si engageant que ma fièvre aussitôt monte pour le moins d'un degré. (...)
Elle se lève :
- Il faut que je parte. Madame votre tante s'inquiéterait de me voir m'attarder trop longtemps dans la chambre d'un grand garçon...
- Déjà ! Vous avez une jolie robe.
Elle rougit de plaisir. C'est une petite robe blanche de rien du tout, agrémentée d'un gros noeud sur la poitrine, qu'elle a plate.
- Je vous apporterai votre dîner dans un instant.
Elle se dirige vers la porte, balançant agréablement ses jolies fesses en poire.
- Pour mon dessert, j'aimerais bien des poires, lui dis-je.
- Quoi donc vous y fait penser ? s'écrie-t-elle en éclatant d'un rire frais. (...)
Elle me tire la langue et s'enfuit.
La vie est parfois d'une incroyable facilité, pensai-je en me retournant dans mon lit.

Ce qui devait arriver n'arriva pas.
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Et ce fut extraordinaire : Joly sur un pré mima l'Eveil de l'Homme, Adam s'éveillant au Paradis... Il se coucha dans l'herbe, jambes et bras repliés sous lui, comme un yogi. Nous formions à quelques pas de là un demi-cercle attentif sur la prairie faiblement inclinée. Des nuages passaient. Joly ouvrit un oeil, un seul, et regarda le monde. Puis l'autre oeil. Il referma le premier, comme un oiseau de nuit que la lumière effraie. Mais le second demeurait bien ouvert, et il s'en servait pour contempler son pied nu. Il fit bouger un orteil et s'en émerveilla. Il parut ensuite s'étonner de le voir tenir à un pied qui, lui-même se prolongeait en jambe. Il découvrit qu'il avait une tête, des bras, et que tout cela se tenait. Lorsqu'il en fut persuadé, il se leva lentement, et il tourna sur lui-même, bras en avant, cherchant à s'orienter.
Il vit sa main, et, doucement, très doucement il l'approcha de son visage...
On n'applaudit pas, parce que nous n'étions pas un public mais seulement des âmes neuves qui en étaient, elles aussi, à découvrir le monde et leur propre existence ; et parce que c'était joué... pour les nuages, devant les nuages.
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Mes amours et le ciel étoilé, je voudrais les peindre. Mais dans quel style ? Cela m'obsède aussi. Quel parti tirer de ce que j'ai vu, quelle transposition picturale adopter, contre qui, dans les marges et au-delà de quel univers déjà peint ? Je pense à de grandes étoffes ; l'Afrique appelle l'étoffe, ou la peinture sur de grossières planches, et des couleurs peu nombreuses, le noir, le blanc intense, des ors, un peu de bleu. Ce qui me hante, c'est l'extraordinaire simplification que voici : des silhouettes sombres, comme des apparitions, sur un fond d'éboulis et de rocs d'une lumineuse clarté. Tout grand art étant un art d'apparition, cela ferait d'extraordinaires étoffes peintes..., des apparitions, comme des négatifs, d'un modernisme ambigu.
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Il y a chez lui des intuitions de mourant, pour le moins celles des très vieilles gens qui savent qu'ils vont bientôt mourir, et qui, du fauteuil de leur jardin, regardent le soleil : feuillages, arbres, branches entrecroisées, leurs mauvais yeux mêlent tout cela en une féerie colorée où ils voudraient se perdre. Passer du côté de la lumière, et n'en plus revenir ! Leurs forces usées sont capables encore d'un pas seulement, de ce côté-là du possible.
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Videos de François Augiéras (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Augiéras
François Augiéras (1925-1971) : Une vie, une œuvre [2000 / France Culture]. Par Christian Giudicelli. Réalisation : Marie-Andrée Armynot. Équipe technique : Christian Fontaine et Stéphane Desmond. Émission “Une vie, une œuvre” diffusée sur France Culture le 6 août 2000. François Augiéras est un écrivain français, né à Rochester (État de New York) le 18 juillet 1925 et décédé à Périgueux le 13 décembre 1971. François Augiéras est le fils de Pierre Augiéras, un pianiste français renommé, et d'une mère peintre sur porcelaine d'origine polonaise. Pierre Augiéras, installé aux États-Unis pour raisons professionnelles, meurt d'une appendicite deux mois avant la naissance de son fils. Revenu en France quelques mois après sa naissance, François Augiéras passe son enfance seul avec sa mère. À Paris, qu'il trouve sinistre, il étudie au collège Stanislas. Il vit ensuite à Périgueux, où il s'installe à l'âge de huit ans. À l'âge de treize ans, à la bibliothèque municipale, il découvre André Gide, Nietzsche et Arthur Rimbaud. Attiré par l'art, il quitte l'école à l'âge de treize ans pour suivre des cours de dessin. En 1941, il s'inscrit dans un des mouvements de jeunesse qui prolifèrent sous le régime de Vichy, mais dès 1942 il s'en détache pour devenir acteur dans un théâtre ambulant. Il s'engage, en 1944, au dépôt de la flotte à Toulon, puis passe en Algérie où il se retrouve à Alger. Il ne s'y attarde guère, pressé d'aller vers le Sud qu'il pressent être son véritable pays, et où il rejoint son oncle Marcel Augiéras, militaire colonial en retraite, qui vit à El Goléa, dans le Sahara. Augiéras s'inspire de cet épisode pour écrire en 1949, “Le Vieillard et l'Enfant”, qu'il publie à compte d'auteur sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. L'ouvrage retient l'attention d’André Gide qui, quelques mois avant son décès, rencontre le jeune écrivain après que ce dernier lui a envoyé deux lettres. Augiéras décrit plus tard un Gide manifestement ému par sa rencontre avec lui, et s'imagine comme le « dernier amour » du grand écrivain. “Le Vieillard et l'Enfant” est publié en 1954 par les Éditions de Minuit et une rumeur prétend alors qu'« Abdallah Chaamba » est un pseudonyme posthume de Gide. Solitaire et révolté, Augiéras multiplie les voyages, parcourant notamment l’Algérie et la Grèce, et faisant retraite au mont Athos. En 1957-1958, il participe à la revue “Structure”, que dirige Pierre Renaud à Paris, puis s'engage dans une compagnie de méharistes du sud algérien. Ses livres s'inspirent de sa vie mouvementée. Lui-même écrit : « J'ai accepté – ou appelé – de dangereuses aventures, toujours avec cette arrière-pensée : ça deviendra des livres ! » D'un tempérament panthéiste, Augiéras évoque ouvertement dans ses écrits l'attirance sexuelle à la fois pour les garçons et les jeunes filles, mais également pour les animaux. En 1964 paraît sans nom d'auteur, aux éditions Julliard, “L'Apprenti sorcier”, un texte peu connu, sauvage, d'une force peu commune, où un adolescent entretient des rapports masochistes avec le prêtre chez qui il est placé, puis vit une histoire d'amour avec un jeune garçon. En 1967, Augiéras achève le premier livre qu'il signe de son véritable nom, “Une adolescence au temps du Maréchal et de multiples aventures”. Les errances, la précarité, l'extrême solitude aggravent son état de santé. Les séjours à l'hôpital de Périgueux se succèdent. À la fin des années 1960, il réside un temps dans les grottes de Domme pour échapper aux conditions de vie dans les hospices, et y écrit sur des cahiers d'écolier. Son livre “Domme ou l'Essai d'occupation”, qu'il ne parvient pas à faire éditer de son vivant, est inspiré de sa vie dans les grottes. Miné par la pauvreté et la malnutrition, prématurément vieilli par ses conditions de vie, il s'installe dans une maison de repos à Fougères, puis dans un hospice pour indigents à Montignac. “Un voyage au Mont Athos” est publié en 1970. Usé du cœur, François Augiéras meurt le 13 décembre 1971 à l'hôpital de Périgueux. Il est inhumé à Domme le 18 décembre 1971. L'un de ses rares amis, l'instituteur Paul Placet, s'emploie ensuite à faire connaître l'œuvre d'Augiéras en organisant des expositions de ses peintures et en diffusant ses manuscrits. Avec la participation de :
Jean Chalon, écrivain et exécuteur testamentaire de l’œuvre de François Augiéras Michel Mardore, romancier, critique de cinéma, réalisateur, photographe, auteur d’un projet de film inabouti, d’après le livre “L’Apprenti sorcier” de François Augiéras Paul Placet, écrivain et ami intime de François Augiéras, auteur d’une biographie intitulée “François Augiéras, un barbare en Occident” (La Différence) Stéphane Sinde, auteur d’un film documentaire sur François Augiéras : “François Augiéras, un essai d’occupation” Textes lus par Fabrice Eberhard Sources : France Culture et Wikipédia
+ Lire la suite
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Les vieux s'amusent
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