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EAN : 9782815911085
256 pages
L'Aube (06/02/2015)
3.68/5   22 notes
Résumé :
À Paris, c'est une enquête délicate qui incombe à Chrétien Bompard. Alors que les esprits s'échauffent autour du Mariage pour Tous, plusieurs meurtres sont perpétrés. Les victimes sont homosexuelles. L'un est retrouvé dans la Seine, étrangement lesté, et l'autre dans son appartement, émasculé. Ils ont eu le coeur transpercé. Un troisième est retrouvé entre la vie et la mort, une patte de chat accrochée autour du cou. C'est ainsi que Chrétien va rencontrer Camille, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Paris est en effervescence. En ce jour deux cortèges parcourent les rues de la capitale. L'un joyeux bigarré, tonitruant avec ses chars et sa musique, celui de la Gay Pride, l'autre silencieux, grave, qui défend le droit à mourir dans la dignité. C'est dans cette ambiance que le commissaire Bompard sort du cinéma avec Mathilde son ex. Bompard est oppressé, d'abord par ce moment passé avec celle qu'il n'arrive pas à oublier mais aussi parce qu'il a un mauvais pressentiment en ce qui concerne ces manifestations. Il n'est donc pas surpris quand il reçoit l'appel de Grenelle et Machnel, ses fidèles subalternes. Un homme vient de s'écrouler dans le cortège de la Gay Pride, poignardé. La victime se bat, entre la vie et la mort. Une patte de chat ensanglantée est retrouvée accrochée à la marinière de la victime.


L'équipe de Bompard est chargée de l'enquête qui s'oriente d'emblée vers un crime homophobe. Surtout que deux autres victimes sont rapidement à déplorer. Mais elles n'ont pas eu la même chance que la première. Une enquête délicate attend Bompard et ses acolytes tant notre société n'est pas très au clair avec ses sentiments envers l'homosexualité. L'homophobie a plusieurs visages : celle de la haine assumée, celle des ses bandes de skinheads qui cassent du pédé ouvertement, mais il y a aussi l'homophobie passive encore plus pernicieuse car plus difficile à débusquer, celle de Louvel par exemple, le commissaire divisionnaire qui parle de "ces gens là".


Nous suivons l'enquête au rythme des fulgurances de Bompard, des ses associations d'idées, de ses coqs à l'âne, de ses digressions venues de nulle part et qui finissent par s'articuler entre elles. Quel personnage attachant que ce Bompard, flic atypique, comme nous les aimons. Un personnage tout en nuances, un électron libre qui malgré son respect apparent pour la hiérarchie n'en fait qu'à sa tête. Ses entrevues avec le divisionnaire sont un régal. Un personnage en pleine crise, tiraillé entre son amour toujours présent pour Mathilde et son attirance partagée pour Camille cette infirmière militante pour le droit à mourir dans la dignité.


Une valse pour rien est un roman passionnant, porté par la plume alerte de Catherine Bessonart. Un auteur que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir dans cet opus des enquêtes du commissaire Bompard. Je vais me précipiter sur les romans précédents et j'attends la suite des aventures de ce policier hors normes avec impatience.


" Quelqu'un toussait dans son dos. Bompard se demanda s'il s'était absenté longtemps. Il se concentra , revint vers la victime ; après tout, il ne l'avait pas vraiment abandonnée, il avait juste tourné légèrement autour de la mort pour l'apprivoiser. le chemin le plus fructueux n'avait jamais été pour lui le plus direct. Il était persuadé que partant du point A, il était parfois enrichissant de se laisser distraire du point B, de s'autoriser à musarder vers le C ou le D. On en revenait toujours plus riche."

"- Bon je crois que tu mens, mais c'est toi qui vois... C'est comme ça qu'on apprend la responsabilité : à coup de remords."

" C'était la fin du tour de chant. On ralluma les lumières. le chapeau circula de table en table ; c'est ainsi que le talent est rémunéré dans ces lieux ou nulle chaîne de télé ne s'aventure, dans ces lieux pleins de magie qui perdurent à l'abri du formatage. On ne sort jamais indemne d'un moment de pure émotion : les gens, de peur de passer à côté de cet espoir d'être meilleur en sortant qu'en entrant , s'attardèrent. Les tables s'accolèrent , chacun avait envie de se rapprocher de son voisin, de cet étranger dont il se sentait soudain si proche."
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Une valse pour rien, de Catherine Bessonart, est un polar intelligent avec des personnages attachants.
Terriblement d'actualité, il nous parle de la traque d'un tueur en série bien entendu, mais surtout de tolérance.
Sur un fond de gay pride, de manif pour tous, et de droit à mourir dans la dignité, le commissaire Chrétien Bompart mène la danse d'une enquête qui le conduira dans les tréfonds du coeur de ce tueur.
J'ai beaucoup aimé ce commissaire pas comme les autres, dont l'esprit s'échappe de temps en temps, entraîné malgré lui dans les méandres de son passé.
Ce roman bouleversant nous raconte comment un adulte pervers et mauvais peut transformer un gosse pur en une machine à tuer.
Merci aux Editions « L'Aube Noire » et à Babelio de m'avoir fait découvrir cette auteure.
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ayant déjà lu et apprécié le premier roman de l'auteure " Et si Notre-Dame la nuit", c'est avec plaisir que j'ai retrouvé le commissaire Chrétien Bompard.

Une enquête difficile pour le commissaire et ses 2 acolytes Grenelle et Machnel à la recherche d'un tueur en série qui s'en prends aux homosexuels .De fausses pistes en conjonctures les fils sont ténus pour boucler cette affaire .mais Bompart est tenace , calme ,réfléchit et d'une efficacité redoutable .Malgré ses états d'âme ,dus à sa séparation avec Mathilde sa compagne , et à sa rencontre avec Camille une infirmière militant pour le droit de mourir dans la dignité , rien ne l'empêchera d'aller au bout de cette affaire .....mais trouvera-t-il à temps l'assassin avant qu'il fasse d'autres victimes encore et encore , et lui -même ne risque -t-il pas de payer cher le prix de son engagement ?

Une bonne histoire menée avec lenteur et précision, pour bien nous imprégner des pensées et cheminement de ce commissaire , et qui fait qu'encore une fois j'ai aimé cette lecture malgré sa fin .....surprenante ..

Merci à la masse critique de Babelio pour cet envoi .
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Ca faisait déjà plusieurs fois qu'on me parlait de Catherine Bessonart, ou plutôt de ses romans. On m'en parlait en bien et son nom restait dans un coin de ma tête pour ma prochaine visite à mon dealer ès livres favoris. Mais ma pauvre tête est bien encombrée et les noms d'auteurs à découvrir n'y manquant pas, il m'arrive fréquemment de les oublier lorsque j'arpente les rayonnages. Aussi a t'il fallu la parution de ce nouvel opus de Bessonart, et sa mise en avant sur les étalages de mon libraire pour que je bonsonagmaiscestbiensure et ne saute sur l'occasion.

L'opuscule en question se nomme « Une Valse pour rien » titre on ne peut plus obscur et par là même alléchant. La quatrième de couv' est à l'avenant, avec un sujet qui reste, malheureusement, encore d'actualité même si les crétins pour tous ont cessé depuis quelque temps de trainer leurs pauvres mômes battre le pavé… mais je m'égare… Bref, par tout ceci alléché, je me jette sur le livre en question aussitôt terminé celui que j'avais en cours.

Lecture agréable, plaisante, amusée parfois… Un bon moment de passé avec l'auteur et ses personnages. Des protagonistes qui font, à mon sens, beaucoup pour l'intérêt du livre. A commencer par le plus important d'entres eux, ce cher Commissaire Chrétien Bompart. Personnage attachant s'il en est, bien trouvé et surtout bien troussé par sa génitrice littéraire et dont les états d'âmes arrivent parfois à nous intéresser plus que ses initiatives, un peu décousues il est vrai, pour résoudre l'affaire qui lui a été confiée. Quelques personnages secondaires savoureux complètent le tableau et ce petit monde est parfaitement implanté dans le décor bien dépeint du Paris comme je l'aime, celui des petits matins blêmes et des nuits d'errances sans sommeil.

L'intrigue est peut-être le seul point faible du roman, car réduite à la portion congrue et j'aurai, par exemple, bien aimé en apprendre un peu plus sur les motivations du tueur qui sont ici à peine esquissées. Pas grave, elle n'est sans doute que le prétexte au contexte de l'histoire, les manifestations anti-mariage pour tous et l'homophobie qui va avec. L'occasion pour l'auteur de faire passer quelques messages sans pour autant tomber dans le plaidoyer vindicatif. Appréciable.

Le style est quant à lui fluide et agréable, et participe pour beaucoup à la tendresse que j'ai pu éprouver pour ce commissaire atypique. Catherine Bessonart manie l'humour avec finesse et les dialogues, notamment, sont parfois assez savoureux.
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J'avais découvert Catherine Bessonart avec « La palette de l'ange » où j'écrivais que « le commissaire Chrétien Bompart est, il faut dire, un type bizarre tout de même. Certes il résout des enquêtes… mais il en ressort complètement vidé physiquement, il procède par associations d'idées, saute du coq à l'âne en réussissant toujours à trouver malgré tout un lien entre les deux… Il est attachant ce commissaire qui a des faux airs débonnaires, divorcé et avec plein de chansons dans la tête, dont la majorité est de de celles que personne ne connait. »

Autant préciser de suite que tout ceci n'a pas changé. On retrouve un commissaire Bompart toujours aussi tourneboulé par sa séparation d'avec sa femme, en transit dans sa propre vie, un peu hébété par cette situation. Ce qui ne l'empêche nullement de mener à bien son enquête : un homme s'écroule en pleine Gay Pride à Paris, poignardé avant qu'un deuxième puis un troisième cadavre, tous les deux d'homosexuels, ne soient trouvés par la police.

On se laisse facilement porter par le caractère si singulier de Bompart, un peu moins par l'histoire qui n'a que peu d'importance, finalement. Il ne s'agit ni d'un plaidoyer pro-homo ou pro-mariage gay ou pro-PMA/GPA. Quand bien même les propos que Catherine Bessonart met dans la bouche de ses personnages tendent vers un soutien aux communautés LGBT, cela ne semble être qu'un prétexte pour (bien) trousser une histoire autour du personnage de Chrétien Bompart.

En dehors de cela, Catherine Bessonart distille très bien son histoire : le style est toujours agréable et fluide, les saillies verbales et comportementales du commissaire sont toujours aussi plaisantes à suivre, les deux lieutenants qui tentent désespérément de suivre le rythme des pensées de leur patron insomniaque sont toujours aussi paumés.

Quant à la crédibilité de l'histoire, de « l'atypicité » d'un tel commissaire au sein du 36 quai des Orfèvres, du final façon Robin des Bois (particulièrement atteint psychologiquement) contre le monde, on ne s'y attachera pas tant le sujet n'est pas et n'a jamais été cela.

Bompart est à Bessonart ce qu'Adamsberg est à Vargas, le ciment, le terreau des livres, au-delà de l'intrigue et du déroulement de l'enquête, qui va de rebondissements en contacts et connaissances bizarrement utiles en passant par des éclairs de génie du commissaire, secondaires.

- Et qu'est-ce que vous faisiez avant ?
- J'étais psy.
- -chiatre, -chologue, -chanalyste ? Je vous épargne le -chotique !
Lien : http://wp.me/p2X8E2-p3
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L’assimilation avait été tellement parfaite qu’avec le recul elle lui paraissait suspecte. Les renoncements, eux, avaient été multiples : tout avait été passé au tamis obsessionnel de l’objectif de ses parents, obtenir la nationalité française : l’alimentation, la façon de s’habiller, de se tenir, de rire, de parler. Bien sûr, la langue. Ils avaient remisé l’arabe dans les accessoires à utiliser dans une autre vie et travaillé dur pour manipuler le français avec application et volupté.
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Mais il ne faut pas oublier les autres, celles et ceux qui meurent d’ennui dans une vie qui n’est pas la leur, et quand l’ennui est trop fort, la dépression prend parfois le relais et s’efface parfois, à son tour, devant la mort, celle que se donne celui qui n’a pas trouvé sa place ou celle que déclenche son mal-être et qui arrive déguisée en cancer ou autre saloperie. Affronter sa vérité, c’est très courageux.
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L'homme finirait ses jours en prison,les hôpitaux psychiatriques ne sont pas les seuls à abriter la maladie mentale, mais homophobie était libre,elle, sommeillant en chacun d'entre nous, collée au racisme, à l'antisémitisme,ses frères.
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Jubilant parfois de se voir utiliser le « dont » ou autre « néanmoins » avec dextérité alors que, parmi ceux qu’ils appelaient les « Français plus français que nous », certains traînaient encore la savate, cumulaient les situations d’évitement et optaient parfois pour « la chose que j’utilise » pour n’avoir pas ainsi à affronter ou à se compromettre avec « ce dont je me sers ».
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Quand la maladie a pris le pas sur l’espoir, quand la souffrance n’offre jamais de répit, quand la rémission n’est plus envisageable, quand certaines fonctions vitales ne permettent plus de concevoir l’exercice qu’elles impliquent avec décence, l’individu a alors le droit de décider d’en finir.
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