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Geneviève Doze (Traducteur)
EAN : 9782743609344
363 pages
Payot et Rivages (17/04/2002)
3.67/5   21 notes
Résumé :
Bertram Hemingway, retraité de la Royal Navy, fait des croquis, peint des petits tableaux, fume la pipe, va toujours dans le même pub et se promène sur la jetée et le long de la mer. Avant la guerre, ce petit port était une vraie station balnéaire ; aujourd'hui, tout le monde s'ennuie, on parle du bon vieux temps et on attend les vacanciers. Bertram ne voudrait pas finir sa vie seul. Tony Foyle est l'incarnation de la beauté anglaise, teint de pêche, yeux violets, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bertram Hemingway est un retraité de la marine venu se reposer un moment dans un village anglais dans le but de peindre.
C'est par lui que nous découvrirons toute une galerie de personnages atypiques. Il nous fera faire la connaissance de Tory, très belle femme divorcée mais toujours amoureuse de son mari, nous apprendrons à connaître Lily Wilson, une veuve qui passe ses soirées au pub à boire de la bière alors qu'elle déteste ça plutôt que de rester seule chez elle, nous rencontrerons également Beth, la femme du médecin, qui est aussi et avant tout écrivain, elle consacre d'ailleurs d'avantage d'attention à ses personnages qu'à sa propre famille....Nous passerons quelques soirées au pub avec des vieux messieurs pas très causants, nous irons rendre visite à une femme invalide et franchement sarcastique...
Bertram se promène tout au long du roman, il déambule dans les rues, admire les vieux bâtiments, le musée de cire désert, le parc d'attraction désormais fermé, la boutique de la médium et la brocante où tout est désuet...et il parle aux uns, aux autres, comme un lien entre toutes ces solitudes.
Ce n'est pas un roman trépidant, il ne s'y passe au fond pas grand chose mais l'écriture simple et juste nous permet d'apprécier ces quelques jours passés en compagnie de gens attachants avec lesquels on aurait envie de faire un petit bout de chemin.
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VUE SUR LE PORT de Elizabeth Taylor :
Beth Cazobon , l'un des principaux l'un des personnages principaux du roman est à mon goût une personne charmante. Elle est peut-être une forme de double de l'auteur. En effet , comme Elizabeth Taylor, Beth est mariée (son mari est médecin). Elle a deux enfants. Elle écrit. le lecteur se sent proche d'elle. Elle respire grâce à l'écriture. L'on se demande comment elle supporterait sa vie de famille si elle n'écrivait pas.
Elizabeth Taylor a tout au long de ses romans développé un même thème : l'opposition entre le rêve (ou la création ou l'imagination ou encore l'écriture) et la vie elle-même. Elle adopte parfois un point de vue relativement neutre. Parfois au contraire elle peut se montrer critique envers le personnage (toujours une femme) qui hésite entre rêve et réalité. Elle adopte notamment cette dernière attitude dans le roman ANGEL, où la protagoniste est entraînée vers son univers onirique de façon si exclusive qu'elle a tendance à ne pas voir la réalité autour d'elle, à faire preuve d'un égoïsme évident et se montrer destructrice. Dans un autre roman, UNE PARTIE DE CACHE-CACHE, la protagoniste mène une vie de famille, avec mari et enfant, mais elle a le sentiment que l'essentiel de la vie se passe ailleurs, dans son imagination, en lien avec un amour de jeunesse. Dans VUE SUR LE PORT, le rêve et l'imagination (ici la création littéraire) apparaissent indispensables, des façons de survivre en réalité. le lecteur perçoit que, dépourvue de création littéraire, la vie domestique, d'épouse et de mère de Beth serait singulièrement ingrate en dépit de l'amour qu'elle porte à son mari et à ses filles.
Ce débat intérieur la rend attachante. À tout moment elle se demande : ai-je droit d'écrire ? Ou plutôt : j'écris, cela m'est indispensable , mais quelles sont les conséquences sur ma vie de famille ?
Beth est entourée d'une multitude d'autres personnages, les habitants du village. VUE SUR LE PORT apparaît comme un «roman tableau » qui peint toute une communauté en bord de mer. Bertram, un vieil homme, peintre amateur, qui se nourrit de la vie des autres, légèrement individualiste, l'amie intime de Beth, Tory, jolie et séductrice, la femme paralysée, commère et abusive envers ses deux filles , Lily, veuve qui ne supporte pas la solitude , Robert, le mari de Beth, courageux , travailleur infatigable et responsable mais qui a besoin lui aussi de rêve et d'intensité dans sa vie, Prudence, la fille aînée du couple qui observe le monde, Steevie, la dernière fille, une enfant qui apporte la joie , l'originalité : c'est une enfant !
Chaque personnage est touchant , profond , parfaitement ciselé. Je me suis régalée à partager la vie de ce village pendant quelques jours, les quelques jours que durent les vacances de Bertram.
VUE SUR LE PORT est le deuxième roman écrit par Élisabeth Taylor (après CHEZ MRS LIPPINCOTE). On peut remarquer que ses derniers romans ont pour protagoniste des hommes et des femmes âgées, vivant souvent dans des hôtels (MRS CLAREMONT, HOTEL PALEFREY) et s'acheminant, inquiets et solitaires, vers le terme de leur vie. Ses premiers romans au contraire décrivent des vies conjugales et familiales, avec la présence des enfants et les responsabilités qui s'ensuivent, souvent difficiles à assumer. C'est ainsi qu'Elizabeth Taylor nous peint des personnages à tous les âges de la vie, ces âges correspondants aux périodes où elle a écrit ses romans. Comme Beth, elle n'a pas cessé d'écrire, peut-être pour s'offrir, de même que Beth, une plus ample respiration dans sa vie…

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Le décor est un petit port anglais où on croise Bertram Hemingway, retraité de la Royal Navy et aspirant peintre qui aimerait épouser Tory. Tory, est une belle jeune femme, divorcée et indépendante, maîtresse du docteur, lui-même marié à Beth. Beth est la meilleure amie de Tory, auteure de romans à l'eau de rose et mère de deux filles. L'aînée, Prue, tout juste sortie de l'enfance, épie les adultes avec dégoût....Sous l'apparente douceur des jours, couvent les drames et les rancoeurs.
cJ'ai retrouvé dans ce roman d'Elisabeth Taylor tout ce que j'avais aimé dans ceux lus précédemment, "Partie de Cache cache", "Une saison d'été" ou encore le recueil de nouvelles "Cher Edmund": Une écriture soignée, une ambiance feutrée typiquement british dans laquelle des personnages révèlent leur passions, leur solitude et leurs espoirs déçus. Elisabeth Taylor est un écrivain de grand talent, que j'apprécie beaucoup.
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Vue sur le port est le premier livre que j'ai lu d'Elizabeth Taylor et qui m'a permis de découvrir cette auteure. Je venais de lire un roman de Barbara Pym.
Je me suis allée à lire, écouter, colporter même, ces histoires, ces ragots, ces petitesses. Car, ici on est servi.
Elizabeth Taylor sait raconter ce rétrécissement de l'esprit et de la vue, elle sait si bien écrire l'étroitesse de vie et de pensée de ces contemporains. Ce que j'aime dans ces romans (tous) c'est qu'elle approche la cruauté, elle l'effleure, et c'est au lecteur de terminer le "travail". Ce qu'elle décrit et les histoires qu'elle met dans ses livres sont d'une cruauté incroyable, d'une méchanceté, d'une dureté. Que des jean foutre, que des impudents, que des rancuniers, que des mal finis, mal débutés aussi..., mais elle nous les écrit avec des plumes si douces.
J'aime beaucoup ce contraste. Vue sur le Port est exemplaire.
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Comme la Souris Jaune , je ne sais plus qui a glissé ce roman d'Elizabeth Taylor dans ma bibliothèque, ni quelle impulsion j'ai suivie pour l'acheter , ni même si je l'ai vraiment acheté. Mais ce roman était là, et, j'ai pris bien du plaisir à le lire. Ce n'est pas une lecture très facile, on se perd beaucoup parmi des personnages et j'ai dû me faire une fiche pour m'y retrouver. le roman se situe en 1947 dans un petit port du sud de l'Angleterre. le tourisme n'a pas encore repris et la station autrefois animée l'été a bien du mal à retrouver ses touristes. Nous suivons les déambulations d'un sous-officier de marine à la retraite, Bertram, qui veut se mettre à la peinture sans en avoir les capacités. En revanche, il a la capacité de rentrer en relation avec les habitants de la petite ville et avec lui, nous faisons la connaissance de Beth, l'écrivaine que l'auteure comprend certainement mieux que quiconque. Un peu absorbée par l'écriture de ses romans, voit-elle que sa meilleure amie Tory divorcée et mère d'un petit Edward qui est pensionnaire, a une relation amoureuse avec son mari Robert, médecin du village. Leur fille Prudence le sait et en est malheureuse, ainsi que Madame Bracey la commère qui tient une friperie avec ses deux filles qu'elle tyrannise. Mais plus que ces intrigues, c'est l'ensemble des petites histoires, la galerie des personnages dont aucun n'est caricatural et les réflexions sur la vie qui rendent ce livre très riche. Ce n'est pas une lecture passionnante, mais on se dit souvent « c'est si vrai ! ». Une fois que l'on a une cartographie précise des lieux : le phare, le pub, la friperie, la maison de Tory et la maison du Docteur, que l'on sait quel personnage nous parle, alors on est très bien dans ce roman. le difficulté vient du style : c'est un livre avec beaucoup de dialogues et on passe d'un personnage à un autre sans savoir très bien pourquoi. À la fin, Beth mettra un point final à son roman, et Bertram aura fini sa toile qui est loin d'être un chef d'oeuvre. Gageons que le roman d'Elizabeth Taylor aura une meilleure postérité que la tableau de Bertram. La dernière phrase de « Vue sur Port » me semble une petite vengeance de l'écrivaine, mais à vous de me dire si vous l'avez comprise comme moi !
Lien : https://luocine.fr/?p=12270
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Derrière le comptoir de la bibliothèque se trouvait un vieil homme, muni d’un tampon encreur et d’un grand timbre ovale, au moyen desquels il menait une campagne passionnée et bizarre contre la dégradation des mœurs. La censure qu’il pratiquait était toute personnelle.(…) Le bibliothécaire qui rendait des services inestimable au lecteur avait en tête certains critères bien établis tandis qu’installé là il parcourait les pages, tripotant le timbre d’une main. Il admettait l’assassinat, mais pas la fornication. L’accouchement (surtout si l’intéressée en mourait), mais pas la grossesse. L’on était autorisé à supposer qu’un amour était consommé pourvu que personne n’y prenne plaisir. Certains mots à eux seuls suscitaient immédiatement le recours au timbre. Les personnages était autorisé à crier « Ô Seigneur » à la dernière extrémité, mais pas « Oh, bon Dieu ! » « Sein ».ne devait pas être au pluriel. « Viol » plongeait le timbre en convulsions dans l’encre violette.
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La vie est la plus forte, songea-t-il. Elle est source de souffrance tout au long de l’existence, et maintenant, le grand âge venant – dans son esprit, il allait toujours venir, jamais l’atteindre – on s’attend à trouver la paix, à ce que la curiosité une fois écartée, sa place soit prise par la contemplation, les abstraction facile, le travail. Coupé de tout ce qui m’était familier, dans un endroit inconnu, je pensais pouvoir réaliser tout ce dont j’avais rêvé et que j’avais voulu faire depuis ma jeunesse, lorsque j’étais aux prises à chaque instant avec l’amour, la haine, le monde, perpétuellement impliqué, engagé, enserré répare la vie. Alors je serai libéré, pensai-je. Mais à cet instant même, tandis que je suis ici depuis deux jours, voilà que la marée monte sournoisement, commence à me rejoindre, et je prends obscurément conscience que la vie ne connaît pas la paix, pas tant qu’elle n’en n’aura pas fini avec moi.
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Je ne suis pas un grand écrivain, ce que je fais à toujours été fait auparavant, et mieux, songea-t-elle tristement. D’ici dix ans, personne ne se souviendra de ce livre, les bibliothèques auront vendu d’occasion tous leurs exemplaires crasseux et les autres seront disloqué, tombés en poussière. Et puis, en admettant que je fasse partie des grands, qui attache de l’importance à la longue ? Quelle différence cela ferait t‑il aux gens qui déambulent dans les rues, si les romans de Henry James n’avaient jamais été écrits ? Ce serait le cadet de leurs soucis. Personne ne nous demande d’écrire : si nous arrêtons, qui nous implora de continuer ? Le seul bienfait qui en sortira, c’est assurément l’instant présent ou je me demande si « vague » vaut mieux que « faible » ou « faible » que « vague », et ce qui doit suivre, en alignant un mot après l’autre comme on assortit des soies de couleur, un genre de jeu.
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C’était notre maison de vacances.
-Mon mari aimait faire de la voile. Il avait tendance à être riche.
- Est-ce que cela continue, où est-ce terminé en ce qui vous concerne ?
-Il me donne de l’argent, comme il le devrait et le doit. On ne peut pas permettre à un homme de garder la beauté d’une femme pour lui jusqu’à ce qu’elle soit fanée et remettre ensuite sa compagne sur le marché sans qu’elle ait rien à vendre
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Je suis arrivé à la conclusion que le vrai but du mariage, c’est la conversation. C’est ce qui le distingue des autres formes de relations entre relations entre hommes et femmes, ce qui vous manque le plus, bizarrement, à la longue : le déversement de petits riens jour après jour. Je pense que c’est le besoin foncier de l’humanité, beaucoup plus important que…la passion violente, par exemple.
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