Un livre passionnant ! La vie des oiseaux, ou plus particulièrement leurs façons d'inventer des solutions pour résoudre leurs problèmes comme trouver de la nourriture, choisir un partenaire, ou même jouer, m'ont montré la profonde erreur dans laquelle j'étais : non, leur comportement n'est pas dicté par leur seul instinct, ils savent réfléchir, inventer de nouvelles manières d'être, et même les transmettre à leurs semblables.
Beaucoup des oiseaux décrits dans ces pages vivent en Australie ou dans des pays tropicaux, ce qui peut dérouter quelque peu le lecteur profane : il est vrai que l'on préfèrerait qu'on nous parle des moineaux ou des merles de nos contrées, mais certains passages quasiment incroyables montrent que des expressions comme "cervelle d'oiseau", "tête de linotte" ou "crâne de piaf" devraient être bannies de notre langage.
Livre à recommander à tous les amoureux de la nature et du vivant.
Commenter  J’apprécie         150
Observez les oiseaux pendant un certain temps, et vous verrez que différentes espèces font les choses, même les plus banales, de façon radicalement différente. Dans le langage, nous faisons un clin d’œil à cette diversité par la grande variété d’expressions utilisées pour décrire nos propres comportements et attitudes. Distraits, nous pouvons avoir une tête de linotte et nous faire prendre pour un perdreau de l’année, c’est souvent passer pour une bécasse, une buse ou une dinde. Il faut une cervelle d’oiseau, et spécifiquement de moineau, pour être fier, voire vaniteux, comme un paon, et, à tous les coups, on sera finalement le pigeon de l’histoire ou le dindon de la farce, donc inutile de monter sur ses ergots et de pousser des cris d’orfraie si on se laisse prendre au miroir aux alouettes, cela évitera des prises de bec. Quand on bâille aux corneilles, il est peut-être temps d’aller se coucher avec les mères poules. S’il fait un froid de canard, il convient d’être gai comme un pinson et de siffler comme un merle, à moins que ne vienne le moment de notre chant du cygne. Y penser donne la chair de poule, mais inutile de mener la politique de l’autruche et de faire le pied de grue, les rapaces et les vautours qui nous entourent pourraient en profiter. Mieux vaut rester bavard comme une pie et surveiller les alentours d’un œil d’aigle en attendant, malgré notre appétit d’oiseau, d’être ravitaillé par les corbeaux. Blanche colombe ou vilain petit canard, arrive toujours le moment où l’on se sent pousser des ailes, à moins qu’on ne nous les rogne. On veut tous, justement, voler de nos propres ailes sans se les brûler mais, quand on bat de l’aile, c’est peut-être qu’on a un coup dedans. On y laisse alors des plumes, lorsqu’on nous vole dans celles-ci, et on se sent comme un oiseau sur la branche ; on veut faire son nid, et on cherche l’oiseau rare en se gardant de ceux de mauvais augure. On l’attend, on se dit que le petit oiseau va finir par sortir, mais non, il s’est envolé, c’était un oiseau de passage. Et pourquoi donc, notre ramage ne valait-il donc pas notre plumage ?
Un origma des rochers traverse la route en sautant, bondissant sur ses pieds comme un défi à la gravité. Dans les zones abritées des falaises se trouve une forêt d'eucalyptus, d'acacias et de banksias, moite, profonde et sombre avec des Bedfordia arborescens, des stringybarks et des casuarinacés, ainsi que des orchydées Cymbidium ensifolium si précieuses qu'elles attirent bien des convoitises. Un acanthize mignon crie, puis un séricorne à gorge jaune et un siffleur doré, un bel oiseau avec une belle voix - un vif swiitaWIT - switaWITT. Autant d'espèces de le ménure imite.