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EAN : 9782330022488
272 pages
Actes Sud (04/09/2013)
3.42/5   31 notes
Résumé :
Au milieu d'une brillante interprétation, le pianiste de renommée internationale Marek Olsberg interrompt brutalement son jeu avec un simple : "C'est tout" et abandonne la salle. Ce micro-événement sera le grain de sable qui va bouleverser plusieurs vies. Un grandiose roman polyphonique sur les tours que nous joue le destin
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Une mesure de trop fait partie de ces romans qui exploitent une vérité presque intangible selon laquelle l'homme ne se révèle jamais mieux à lui-même que lorsqu'il est en crise. Même lorsque celle-ci apparaît brutalement, de manière totalement inopinée, et opère comme une bombe à retardement susceptible de déclencher une série d'explosions.


La bombe c'est Marek Olsberg, pianiste de renom. En interrompant prématurément son récital à la Philharmonie de Berlin, il ne se doute pas que cela va bouleverser le cours de quelques vies bien ordonnées autour de lui, agir comme un vide vénéneux, une substance enivrante, un sérum de vérité se propageant dans le sang d'une galerie de personnages invités à cette représentation. Une foule d'anonymes aussi mondains qu'évanescents mais dont les vies sont, sans qu'ils s'en rendent compte, si tissées entre elles.
Pour chacun d'eux, de l'impresario aux simples abonnés de la Philharmonie, Sulzer compose une chute, dessine un fracas intérieur, ouvre des possibilités, leur fait faire un grand plongeon, saisir le sens des choses, ou le perdre … le tout en vingt-quatre heures.


C'est donc principalement une littérature de l'instantané que propose l'auteur, une littérature tout en ruminations et confessions intimes qui s'intéresse aux intermittences de l'âme. Rien de tranchant ni de criard, Une mesure de trop s'inscrit dans les résonances, les sensations, les traces qu'elles soient fragiles ou indélébiles, dessinant des portraits furtifs des personnages. Et c'est là le principal attrait de ce roman. Cette faculté de construire un roman sur une impression de vision hallucinée d'un réel qui dérape ou d'une petite musique interne qui se dérègle avec une écriture subtile et laconique, laissant l'étrange sentiment d'une élégance imperturbable.

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J'ai découvert le romancier suisse Alain Claude Sulzer grâce à une camarade de Babelio.
Son livre "Une mesure de trop" nous projette, comme le titre le laisse supposer, dans le monde de la musique.
Que peut-il se passer lorsque, au beau milieu d'une représentation à la Philarmonie de Berlin, le pianiste de renommée internationale Marek Olsberg interrompt son interprétation juste avant l'entracte et quitte son public avec ces simples mots: "C'est tout".
Un événement consternant pour l'entourage du grand musicien et ce "grain de sable" va déclencher le désordre dans la vie bien réglée de plusieurs personnages.
Ils s'appellent Esther, Thomas, Solveig, Klara, Sophie, Lorenzo, Bettina-Marina, Johannes, Claudius, Nico, Astrid et Verena.
Certains ont un lien précis avec le grand pianiste: Claudius a été son amant, il est maintenant son agent, Astrid est sa fidèle assistante, Verena est une riche mécène qui suit de près la carrière de son protégé.
D'autres n'ont aucun lien a priori avec l'artiste mais ils doivent se rendre à ce fameux concert qui va être écourté de manière si inattendue.
Ces personnages vont se croiser, pour le meilleur et pour le pire.
Ainsi l'escort girl Bettina, alias Marina, va passer une soirée tarifée avec l'ancien associé de son père qui finira par reconnaître la fille de son ancien associé.
Nico, amant de Claudius va finir par trouver le moyen de faire connaissance avec le pianiste adulé.
Tous ces personnages sont très contrastés (escort girl, riche mécène, avocate, médecin..) ce qui les unit est l'amour de la musique et une certaine difficulté à construire leur vie sentimentale.
Un très beau récit, très original, qui nous fait voyager dans le monde de la msuique et les milieux branchés berlinois.
Alain Claude Sulzer est un écrivain suisse.
Il a été bibliothécaire, journaliste; il a reçu le prix Schiller en 2005 et le prix Médicis étranger en 2008 pour son roman "Un garçon parfait".
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Fugue
Evidemment la traduction de « Aus den fugen » par « une mesure de trop » est malheureuse qui fait polar ou mélo. « Fugue » aurait bien mieux convenu puisque le célèbre pianiste Marek Olsberg quitte la scène juste avant de jouer la fugue de la sonate 29 de Beethoven en disant « c'est tout »* et qu'il « se tire », « se planque » - expressions que laisse échapper parfois Alain Claude Sulzer, le guindé écrivain allemand (suisse en fait) sortant de ses gonds sémantiques - pour ne plus revenir.
Cette fugue et cette non- fugue ont des effets collatéraux sur les spectateurs présents ou absents, avec ou sans prétextes.
L'exercice littéraire est un peu pesant qui nous présente des personnages pratiquement tous issus de l'aristocratie allemande réagissant à ce non évènement avec la paresse et l'agressivité nonchalante de ceux qui possèdent tout.
Une fois de plus, l'hôtel Aldon (Aldon kempisky depuis 1997) qui a été la star des romans de Philippe Kerr( dont un, éponyme) et de bien d'autres romans traitant des deux guerres mondiales, est à nouveau invité, comme pour nous montrer que rien n'a changé depuis la mort d'Hitler et de celle de Brejnev. Oublié par exemple le nazisme et les camps...tous les camps, le mur et j'en passe.

On descend en 2012 à l'Aldon quand on est bourré de fric, qu'on aime la musique classique allemande et qu'on est un peu gay, si possible (Mais rien de grave à être bêtement hétéro, il y a les filles de 18 ans qui se donnent aux vieux barbons pour 180€ de l'heure – le prix de l'amende à payer pour fumer dans une chambre malgré l'interdiction-) et qu'on vote pour Angela qui doit sans doute avoir ses entrées.
De ce qui arrive à ces éternels décadents, séculaires, rien ne vaut la peine d'en faire un commentaire, d'autant qu'ils prennent, hommes ou femmes, chaque fois la décision la plus lâche de peur de perdre leurs privilèges (pas leur magot qui est, lui, inépuisable, c'est acquis maintenant).
Et voilà qui est gênant, vraiment, dans ce livre qui se tient mieux que le « garçon parfait » courant les pissotières : c'est que Sulzer n'est pas Fassbinder (qui avait le recul et la violence d'un observateur contaminé et héroïque) et donc trois ou quatre mesures en dessous niant le titre doublement mal choisi.




*Une fois, au jardin Luxembourg, une petite fille de 5 ou 6 ans, à vélo s'est soudain arrêtée, a regardé son père dans les yeux, a laissé choir sa bicyclette jaune, la roue arrière tournant encore en disant « j'ai fini » puis s'est éloignée laissant son géniteur médusé

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Marek Olsberg est un pianiste de renom, consacré par les medias, estimé de son propre milieu. Il va donner à la Philharmonie de Berlin un récital de piano en solo. Exercice périlleux pour un musicien, même confirmé. Il doit jouer ce soir-là des oeuvres de Scarlatti, de Barber et de Beethoven dont il prévoit d'exécuter la Sonate Hammerklavier N° 29 opus 106. Alors qu'il l'interprète devant les auditeurs attentifs de la Philharmonie parmi lesquels certains de ses amis, des artistes, des élus locaux, des personnalités du monde musical, il s'arrête en plein concert, ferme le piano et quitte l'estrade en énonçant : « C'est tout. »
L'habilité d'Alain Claude Sulzer consiste à décrire dans une première partie de ce roman les vies et interdépendances entre certains personnages qui ont pour point commun d'avoir approché Marek Olsberg, de travailler pour lui, telle Astrid Maurer, secrétaire remarquablement efficace et dévouée , témoignant pour son patron une disponibilité de tous les instants , le protégeant des importuns, de la presse, du monde extérieur . Il y a également un couple d'homosexuels, Claudius et Nico. On apprendra plus tard que Claudius a été l'amant de Marek .D'autres personnes sont impliquées dans ce panorama : Esther ,qui va découvrir en rentrant chez elle plus tôt que prévu , que son époux Thomas , la trompe et se comporte comme un homme salace et lubrique .
Un autre personnage, Johannes, doit se rendre à ce concert ; il tente de d'y faire accompagner par Marina, dont le véritable métier est dévoilé très vite : elle est escort girl, a rendez-vous avec lui dans un hôtel berlinois. Johannes se rend compte à certains indices que cette femme beaucoup plus jeune que lui, est la fille de l'un de ses anciennes amantes.

D'autres personnages se brouillent, se déchirent à la suite de cet imprévu, qui bouleverse leur emploi du temps d'un soir et remet en cause leurs relations, l'image qu'ils se dont les uns par rapport aux autres .Ce qu'illustre à merveille Claude Alain Sulzer, dont l'écriture est élégante, fine, subtile, c'est la fragilité des relations humaines, la présence (nécessaire ?)de l'illusion dans ces dernières .Cet auteur nous révèle la puissance du détail comme révélateur de la place qu'occupe quelqu'un , ou qu'il n'occupe plus , dans nos vies .Ainsi , l'une des femmes de ce récit , Solveig , amie d'Esther avec laquelle elle a prévu de se rendre à la Philharmonie énonce t-elle : « Elle ne ressentait pas son manque de mémoire comme une conséquence de l'âge, mais comme la marque de son autorité .Elle pouvait se le permettre , tout compte fait .Les autres, non. Celle-là, non. »
Marek Olsberg explicitera son geste à la fin du roman ; ce sera pour lui quitter sa geôle « qui avait été belle, luxueuse même, ses dimensions avaient englobé tous les continents, mais ça n'en avait pas moins été une geôle. »

La forme d'exposition du récit, très réussie, nous permet d'entrevoir par la succession de cours chapitres, l'état des relations entre les personnages du roman réunis par l'auteur par couples significatifs ; cette succession de descriptions très fines et pertinentes, nous fait entrevoir par une radiographie globale les composantes sociales et personnelles de ces individus. Autre bénéfice de la structure du roman : la division en deux parties, avant et après le concert, qui éclaire la conduite des personnages .Un jeu de boules de billard qui s'entrechoquent et se télescopent pour le plus grand plaisir du lecteur
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J'ai lu ce roman presque d'une traite m'attendant à une intrigue...
Déçue sur ce point et sur l'histoire en général. J'ai du passer à côté.

Plusieurs personnages voient leur soirée perturbée du fait qu'un pianiste, concertiste de renom, s'arrête de jouer soudainement au milieu d'un morceau lors d'un récital.
Silence inopiné et brutal à la Philharmonie.

On découvre Berlin et la psychologie des différents personnages aux réactions décalées, chamboulées, suite à cette interruption.

Le point commun de tous : la solitude, les secrets, la froideur.
Solitude de l'artiste bien sûr, et des personnes pour lesquelles rien ne se passe comme prévu suite à la décision du pianiste de stopper net son interprétation.
Mais l'ensemble n'a pas révélé d'intérêt particulier pour moi.
Je n'ai pas, non plus, trouvé le titre français très à propos.

Dommage, je m'attendais à mieux ; à plus de développement sur l'artiste et la musique, à plus d'émotions.
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critiques presse (1)
Telerama
10 octobre 2013
Une mesure de trop est un beau roman choral sur l'ambiguïté des sentiments et la puissance des secrets, avec pour fond sonore la Sonate nº 29 de Beethoven résonnant dans la nuit berlinoise.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il n'avait pas l'oreille absolue, il n'avait, au mieux, qu'un certain rythme, dont il ne pouvait faire la démonstration que lorsqu'il dansait. Il vieillirait et rien en lui ne mûrirait comme chez les virtuoses du piano et du violon, sauf son désir d'avoir un talent qui n'était pas donné à tout le monde, surtout pas à lui.
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L'incident allait être rapporté et commenté dans le monde entier, car Olsberg était un artiste international, et ce qui venait de se passer valait incontestablement la peine qu'on en parle.
Le scandale qu'allait susciter l'interruption intempestive, le départ et l'abandon de la scène de la Philarmonie de Berlin, était prévisible, pré-audible, aucune rubrique culture, du Frankfurter Allgemeine Zeitung, au New York Times, n'allait se priver d'en rendre compte avec plus ou moins de détails, sautant sur cette occasion sensationnelle dans un domaine où elles étaient plutôt chiches.
La porte s'était refermée sans bruit derrière Olsberg, laissant 2 387 spectateurs, ainsi qu'un nombre indéterminé d'ouvreurs, en plein désarroi.
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Ce qu'il avait eu à dire, il avait dit. Il avait quitté la geôle dans laquelle il s'était laissé enfermer depuis trop longtemps. Cette geôle avait été belle, luxueuse même, ses dimensions avaient englobé tous les continents, mais ça n'en avait pas moins été une geôle.
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La porte qui menait finalement à la liberté, c’était lui-même qui l’avait ouverte
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Il avait enchaîné les mesures, maintenant il prenait la mesure de ses chaînes.
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Videos de Alain Claude Sulzer (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Claude Sulzer
Alain Claude Sulzer - Post-scriptum .Alain Claude Sulzer vous présente son ouvrage "Post-scriptum". Parution le 7 septembre aux éditions J. Chambon. Rentrée littéraire 2016. Traduit de l'allemand par Johannes Honigmann. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/sulzer-alain-claude-post-scriptum-9782330066567.html Notes de Musique : No Love Song by Berlinist. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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