Il ne s'agit pas du meilleur ouvrage sur le sujet de la guerre d'indépendance de l'État d'Israël, il est notamment assez succinct, mais il offre précisément une bonne vulgarisation du sujet, et le style est assez léger.
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Cette première attaque de Latrun a fait 72 mots, 6 prisonniers et 140 blessés du côté israélien, et seulement 5 morts et 6 blessés du côté transjordanien.
Mais Ariel Sharon en tire des conclusions qui deviendront l'honneur des futurs soldats de Tsahal. Laissé sur le terrain par ses propres soldats restés valides, il ne sera plus question de laisser un seul combattant aux mains des ennemis, d'autant qu'à cette époque, les Arabes, villageois et autres, massacrent systématiquement les blessés... A Latrun, précise Ariel Sharon, "les blessés sont restés sur le champ de bataille." Il ne sera plus question non plus de laisser le commandement diriger ses troupes sur le terrain depuis des postes éloignés. Un commandant devra être libre d'agir en fonction de l'évolution de la situation. C'est ce que fera Ariel Sharon pendant la guerre du Kippour, en 1973, en désobéissant aux ordres et en sauvant ainsi Israël d'une défaite peut-être fatale pour le pays...
Le 17 mai 1948, devant l'urgence des événements, David ben Gourion doit prendre une décision qui, sans doute restera dans l'histoire. Il confie à Moshé Dayan la responsabilité du secteur de la vallée du Jourdain. Jusqu'alors, et malgré ses états de service pendant la Seconde Guerre mondiale, Moshé Dayan n'a exercé aucun commandement militaire et admet avoir plus d'audace que d'expérience militaire, bien qu'il soit le préféré d'Yitzhak Sadeh, l'un des deux chefs d'état-major avec Israel Galili. Sadeh a donc nommé Dayan chef du 89e bataillon. Dans la bataille de Degania, Moshé Dayan va gagner la confiance de ses chefs d'état-major et plus tard de tout le peuple d'Israël et même bien au-delà des frontières de ce petit pays.
Il est petit, plutôt trapu, sa chevelure dorée lui donne l'air d'un vieux lion au regard malicieux et qui sait mieux que tous que jamais rien n'est gagné et encore moins aujourd'hui, en ce jour plus que solennel, messianique presque, puisqu'on est au pays où est né le Livre des livres. David ben Gourion sait qu'il va ouvrir et écrire devant le monde entier et devant son peuple un autre livre, dans le prolongement de celui qui fondé son peuple et qui lui a permis de survivre jusqu'à ce jour et au-delà des siècles, malgré le ségrégations, malgré les expulsions, malgré les pogroms, malgré les déportations et malgré des exterminations massives qui ont accompagné son histoire dont il a hérité des blessures jamais cicatrisées, mais dont il aussi hérité la Lettre, la joie et la force de vivre : lé-haïm ! A la vie ! Mais aussi aux vivants ! Et aussi aux survivants ! Cette force, il en fait son combat, celui-là même qui aujourd'hui, 14 mais 1948, lui permet de monter à la tribune pour proclamer l'indépendance d'Israël.
Le 14 mai 1948, au moment où ben Gourion proclamait l'indépendance d'Israël, des avions ennemis avaient bombardé Tel-Aviv. Un an après, les rapports de force se sont inversés. Ce 15 juillet 1949, ce sont les avions israéliens, pourtant peu nombreux, qui bombardent Le Caire. L'impact psychologique est plus important que celui des bombes. Les Israéliens montrent à l’État arabe le plus puissant dans la région que désormais la victoire est de leur côté...
En 1947, les Palestiniens auraient pu avoir pu avoir leur État. Ils l'ont perdu pour plusieurs années en 1949, et pas du seul fait des Israéliens, mais de tous les pays, pays arabes compris, engagés dans le règlement du conflit. Désormais, les réfugiés palestiniens seront l'un des enjeux fondamentaux entre Israéliens et pays arabes.