Après discussion avec une collègue, l'occasion m'a été donné de lire le témoignage de Guillaume Alemany, autiste Asperger.
Il m'est toujours intéressant de lire le point de vue de la personne concernée. Guillaume a été diagnostiqué tard, trop tard ce qui l'a longtemps questionné sur sa différence et l'a plongé dans de nombreuses périodes de dépression.
Dans ce livre, il raconte son chemin et sa prise de décision de voyager. Il pensait que découvrir un ailleurs serait découvrir son monde et bien qu'il se soit beaucoup mis en danger de part sa gentillesse et son innocence, il avait raison. Son chemin l'a emmené en Angleterre, dans plusieurs pays d'Asie et en Australie. Ces expériences l'ont fait grandir et sa force de vivre comme tout à chacun l'a conduit à découvrir la vérité sur son handicap. Quel libération d'enfin savoir et quel soulagement d'apprendre que son intellect n'était pas altéré. La résignation fait le reste pour que Guillaume mène sereinement sa vie.
Tout au long de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher d'avoir peur pour lui et de penser à ses parents. Quel témoignage bouleversant qui m'ouvre moi au monde qui m 'entoure.
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« Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond chez toi, tu devrais consulter un psy... »
Phrase cassante que j'ai souvent entendue provenant d'anciens camarades de classe, d'anciens employeurs qui voyaient que je n'étais pas à la hauteur des tâches demandées ou parfois même d'amis, qui le disaient pour essayer de m'aider.
Comme on dit, « il n'y a que la vérité qui blesse », c'est pour cela que ce genre de remarques m'a souvent fait très mal car je ne peux que constater que je n'ai jamais réussi à m'intégrer totalement dans un groupe..
Tout cela me perturbe depuis longtemps, je passe des heures à tenter de trouver des solutions à mes problèmes en surfant sur Internet, je crois avoir mis le doigt sur quelque chose, ce que j'ai ressemble vaguement à de l'autisme...
Inutile, bon à rien, presque nuisible... J'ai toujours eu une piteuse image de moi-même, sans doute cela trouve-t-il sa source dans le rejet continuel des autres, notamment des camarades de classe... Mon échec auprès de la famille Allen en Angleterre et particulièrement les remarques de Mona n'avaient fait qu'aggraver cette situation, en pointant du doigt mes parents et mon éducation comme source de tous mes problèmes...
Psychiatrie, psychanalyse, psychothérapie institutionnelle
Avec la participation de Alain ABRIEU, Guillaume ALEMANY, Anna ANGELOPOULOS, Nathalie AZAM Patrick BELAMICH, Loriane BELLAHSEN, Christophe CHAPEROT, Corinne CHEMIN, Patrick CHEMLA, Jérome COSTES, Pierre DARDOT, Françoise DAVOINE, Pierre DELION, Mathilde HAMONET, Pascale HASSOUN, Pierre KAMMERER, Leila LEMAIRE, Laurence MARCHAND, Faika MEDJAHED, Simone MOLINA, Theodore MYSTAKELIS, Okba NATAHI, Anna PARE ANASTASIADOU, Virginie PERILHOU, Benjamin ROYER, Kathy SAADA, Marie-Claude TALIANA Voir moins [-]
La pandémie nous aura confrontés à la mort et au risque de désagrégation dans les collectifs de soins. Comment arriver malgré tout à rester vivants, animés d'un désir travaillé pour s'engager dans la rencontre transférentielle ?
« Nous ne saurions évoquer nos enjeux cliniques en escamotant la pandémie qui est venue brutalement objectiver la possibilité de la mort. Plus ou moins désavouées, les forces de déliaison ont mis à mal les Collectifs, les atomisant, renvoyant chacun à une lutte pour sa survie personnelle. Cette attaque des liens vivants renvoie à une entame de la confiance dans le Monde. Ce qui reste problématique et difficilement transmissible concerne la capacité de chaque thérapeute, de chaque soignant à "entrer dans la danse" (Françoise Davoine). Gisela Pankow parle fort justement de descente aux enfers à propos de cette "approche du dedans", et donc du partage de zones de catastrophe, voire des "aires de mort" psychiques évoquées par Gaetano Benedetti. le thérapeute ou le soignant s'y risque, avec son corps et son être au monde, sans l'appui rassurant d'une "pensée héritée".
Miser sur le désir inconscient suppose sans doute une sorte d'acte de foi laïque dans l'inconscient : il s'agirait de produire une première forme, une Gestaltung, "forme formante" génératrice de l'espace à construire, et peut-être d'une historicité pour le sujet potentiel du transfert. La biopolitique de la peur, bien envahissante actuellement, renforce la nécessité d'un "désir travaillé" qui affronte la catastrophe et ses conséquences aléatoires : dislocation des liens vivants, ou à l'inverse émergence de solidarités nouvelles et de surgissements imprévisibles. » P. C.
Dans la collection
Questions de psychiatrie
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