Pauvres petites filles riches, ah comme la vie est dure.
Ce roman raconte la vie de quatre jeunes et riches Saoudiennes, qui partagent leur temps entre études et mondanités, recherche d'un mari et shopping. Leurs centres d'intérêt principaux sont les marques de haute couture, et leur réputation. Pendant cette plongée dans la jet-set saoudienne, je me suis sentie comme une ethnologue en mission.
Dans ce pays islamique, la religion semble très secondaire, ce qui compte c'est ce qui se fait ou pas : se maquiller comme une voiture volée, ça passe ; être vue avec un garçon, et c'est le scandale.
Ces femmes n'ont aucune conscience politique, aucune conscience sociale, elles tiennent des propos racistes : une femme de type asiatique est directement appelée une "Philippine", une "bonniche". Dans une Arabie où les femmes n'avaient alors pas le droit de conduire, eh bien l'une des quatre amies se déguise en homme pour aller au centre commercial, et ça les fait bien rire. Pas le droit de rencontrer des garçons ? On trouve une voisine conciliante. de toute façon, ces jeunes femmes passent une partie de leur temps en Europe ou aux États-Unis.
Mais leur liberté s'arrête dès qu'il est question de mariage, tant pour les filles que pour les garçons : "Ils sont passifs, faibles, et respectent les traditions rétrogrades, même si leurs esprits éclairés les réprouvent ! C'est malheureusement de ce bois dont sont faits les mecs dans notre société. Ils ne sont que des pions que leur famille déplace sur l'échiquier, et celui qui gagne, c'est celui dont la famille est la plus puissante !"
Les hommes préfèrent quitter leur amoureuse et épouser la fille choisie par la famille, que de risquer de se voir couper les vivres et de devoir baisser leur train de vie…
Et les traditions rétrogrades, dans le mariage, sont légion :
"Ils signèrent le contrat de mariage (…) Sadim fut contrainte d'apposer son empreinte sur le grand registre, elle se fit remettre à sa place lorsqu'elle voulut protester contre le fait qu'on lui interdisait de signer.
- Pose ton empreinte et c'est tout (…) Il n'y a que les hommes qui signent."
Ce roman, hélas, ne cherche pas à dénoncer, il se contente de chouiner sur le sort de ces pauvres filles riches.
La forme est celle d'un genre de blog, car l'une des filles écrit sur "yahoogroups" (?) L'inconvénient de vouloir faire moderne, c'est que ça vieillit mal.
Traduction de
Simon Corthay et
Charlotte Woillez.
Challenge Globe-trotter (Arabie Saoudite)
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"