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Simon Corthay (Traducteur)Charlotte Woillez (Traducteur)
EAN : 9782259206495
312 pages
Plon (26/04/2007)
3.54/5   52 notes
Résumé :
Le livre choc qui a secoué le monde arabe enfin en France. Publié au Liban en 2005, ce livre a d'abord circulé sous le manteau en Arabie Saoudite. Pour la première fois, une romancière aborde le sujet tabou des relations des filles avec leur fiancé, leur mari, la façon dont elles peuvent vivre leur(s) amour(s) sans transgresser la loi. Témoignage d'une culture d'extrêmes contradictions, Les Filles de Riyad permet au lecteur de pénétrer le plus secret des univers. En... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Pauvres petites filles riches, ah comme la vie est dure.
Ce roman raconte la vie de quatre jeunes et riches Saoudiennes, qui partagent leur temps entre études et mondanités, recherche d'un mari et shopping. Leurs centres d'intérêt principaux sont les marques de haute couture, et leur réputation. Pendant cette plongée dans la jet-set saoudienne, je me suis sentie comme une ethnologue en mission.
Dans ce pays islamique, la religion semble très secondaire, ce qui compte c'est ce qui se fait ou pas : se maquiller comme une voiture volée, ça passe ; être vue avec un garçon, et c'est le scandale.
Ces femmes n'ont aucune conscience politique, aucune conscience sociale, elles tiennent des propos racistes : une femme de type asiatique est directement appelée une "Philippine", une "bonniche". Dans une Arabie où les femmes n'avaient alors pas le droit de conduire, eh bien l'une des quatre amies se déguise en homme pour aller au centre commercial, et ça les fait bien rire. Pas le droit de rencontrer des garçons ? On trouve une voisine conciliante. de toute façon, ces jeunes femmes passent une partie de leur temps en Europe ou aux États-Unis.
Mais leur liberté s'arrête dès qu'il est question de mariage, tant pour les filles que pour les garçons : "Ils sont passifs, faibles, et respectent les traditions rétrogrades, même si leurs esprits éclairés les réprouvent ! C'est malheureusement de ce bois dont sont faits les mecs dans notre société. Ils ne sont que des pions que leur famille déplace sur l'échiquier, et celui qui gagne, c'est celui dont la famille est la plus puissante !"
Les hommes préfèrent quitter leur amoureuse et épouser la fille choisie par la famille, que de risquer de se voir couper les vivres et de devoir baisser leur train de vie…
Et les traditions rétrogrades, dans le mariage, sont légion :
"Ils signèrent le contrat de mariage (…) Sadim fut contrainte d'apposer son empreinte sur le grand registre, elle se fit remettre à sa place lorsqu'elle voulut protester contre le fait qu'on lui interdisait de signer.
- Pose ton empreinte et c'est tout (…) Il n'y a que les hommes qui signent."
Ce roman, hélas, ne cherche pas à dénoncer, il se contente de chouiner sur le sort de ces pauvres filles riches.
La forme est celle d'un genre de blog, car l'une des filles écrit sur "yahoogroups" (?) L'inconvénient de vouloir faire moderne, c'est que ça vieillit mal.
Traduction de Simon Corthay et Charlotte Woillez.
Challenge Globe-trotter (Arabie Saoudite)
LC thématique de janvier 2023 : "Entre 200 et 500 pages"
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J'ai beaucoup aimé le style de cette jeune auteure, frais et décapant parfois, mêlant des termes anglais et des incantations à Dieu, parfait exemple de modernité et de tradition.
Nous découvrons les vies et les aventures de quatre jeunes amies, toutes issues d'un milieu aisé, et à travers leur destin nous apparaît la difficile condition des femmes en Arabie Saoudite : elles ne doivent pas se déplacer seule, n'ont absolument aucun droit de regard sur leur futur époux, doivent se plier au bon vouloir des hommes et sont toujours les victimes d'un mariage malheureux soit parce que leur mari en aime une autre qu'il n'avait pas le droit d'épouser, soit parce qu'elles en aimaient un autre dont la famille a refusé l'alliance.
C'est terrible ce carcan familial, le poids de la tradition et du "respect" des classes sociales et de son milieu au détriment des sentiments... j'ai été également frappée par tous les ragots et commérages qui circulent à la vitesse du vent, et ce même à l'étranger. Une jeune fille à Londres par exemple est toujours très stressée de rencontrer un saoudien et craint les ragots qu'il va lancer au pays sur son compte. Incroyable !
Ces jeunes femmes connaissent moults soucis, mais ce qui m'inquiète le plus finalement est de voir leurs difficiles conditions à elles, femmes de familles aisées. Que peuvent donc bien être celles des femmes du petit peuple ? Je n'ose l'imaginer...
Pour en revenir une dernière fois au style, j'ai beaucoup aimé le format. L'histoire nous est racontée sous forme de mails envoyés à la communauté des internautes. C'est original et vivant, avec des citations à chaque début de mails, nous permettant de découvrir des auteurs, des poètes et des chanteurs.
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Je me sens ignorant et très perplexe devant la société saoudienne. Je me demande comment vit réellement ce peuple très riche, en phase avec tous les progrès technologiques et en constant développement économique ? Cette question n’est ni naïve, ni gratuite. Elle est évidemment motivée par l'existence du wahhabisme ultra-conservateur, gardien de l’ordre moral le plus strict, qui est imposé dans ce royaume. En d’autres termes: peut-on être tout à la fois profondément réactionnaire et résolument moderne ? Cette interrogation concerne au premier lieu l’ensemble des femmes saoudiennes, dont on connait l’absurde condition. J’ai déjà lu des articles à ce sujet, ainsi qu’un roman intitulé "Le castor" par Mohammed Hasan Alwan. Mais je n’avais toujours pas une réponse claire à ma question. C’est pourquoi j’ai voulu lire "Les filles de Riyad", présenté comme un livre choc qui a fait scandale au Moyen-Orient.
Dans ce roman, on s'intéresse à la vie de quatre jeunes femmes fortunées et éduquées, Gamra, Sadim, Michelle et Lamis. En fait, on suit surtout leurs aventures sentimentales et leurs démêlés compliqués avec la gent masculine d'Arabie. La forme du récit est, par nature, résolument moderne: il s'agit d'une suite de messages anonymes (ou un blog) sur Internet. Malgré la gravité du sujet, le ton est souvent léger, acide, humoristique.
A mes yeux, l'intérêt de cette histoire racontée par petits bouts vient uniquement du fait que les protagonistes sont saoudiens. Rassurez-vous: les quatre jeunes femmes sont tout à fait saines d'esprit et leur mentalité est normale. Eh oui, elles sont motivées par les hommes, elles ne pensent qu'à l'amour et elles n'ont pas peur du sexe, même si elles invoquent régulièrement Allah. En fait, leur problème est moins la pression religieuse directe que la censure familiale (notamment celle des mères) et la muflerie "machiste" de leurs partenaires masculins. Par exemple, voici un coup classique: sous la pression de son fiancé, la jeune fille finit par se donner à lui un peu avant le mariage, et perd ainsi sa réputation et son attrait aux yeux de celui qui devait l'épouser ! Et tout à l'avenant…
L'Islam rigoriste favorise évidemment toutes ces habitudes et traditions "machistes" et patriarcales; mais celles-ci sont aussi vivaces ailleurs, même en l'absence de la religion musulmane. J'ai l'impression que le totalitarisme religieux en Arabie Saoudite est un simple adjuvant ou un catalyseur de toutes les pesanteurs familiales et sociales archaïques, héritées des millénaires passés et perdurant encore (à cause du conservatisme de tous les bénéficiaires de cette situation). Le jusqu'au-boutisme religieux serait donc la partie émergée d'une société ultra-conservatrice, qui engendre le mal-être et l'hypocrisie et où chaque individu cherche à tirer son épingle du jeu, sans espérer une future révolution des moeurs et des mentalités.
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Comment concilier l'amour et la foi, lorsqu'on est une jeune fille vivant en Arabie Saoudite ? Pas facile, facile, malgré internet et les mille et une possibilités qu'il offre pour communiquer. Présenté comme une série de messages électroniques hebdomadaires envoyés comme des bouteilles à la mer par une de ces jeunes filles souhaitant dénoncer l'oppression dont sont victimes les femmes en terre d'islam, il conte les mésaventures de quatre amies, Sadim, Gamra, Michelle et Lamis. Elles font partie de la "bonne société", ce qui, dans ce pays aux multiples contrastes, veut dire qu'elles sont excessivement riches, l'argent n'étant pas, et de loin, leur principal problème. Leur problème, c'est bel et bien l'amour, et surtout l'impossibilité de le vivre lorsque l'homme est conditionné par des siècles de croyance en sa toute puissance et son impunité, reposant prétendument sur des textes sacrés. Mensonge, dissimulation, jalousie, tel est le quotidien que génèrent ces interdits d'un autre âge. Seule l'une d'entre elles, Lamis, parviendra au paradis sur terre, rencontrant après bien des déboires amoureux un homme avec qui elle pourra partager ses sentiments. Pour les trois autres, la terre sera au pire une vallée de larmes, au mieux un arrangement avec le destin au prix du sacrifice de sa liberté. Un témoignage émouvant, empreint d'une profonde sincérité, bien que l'on puisse regretter que les souhaits de ces jeunes filles ne soient pas toujours exempts d'une certaine superficialité, dès lors qu'il s'agit de leur attachement aux biens matériels que leur autorise leur statut social élevé.
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"Les filles de Riyad" de Rajaa Alsanea (350p)
Ed. Pocket
Bonjour les fous de lectures ....
Livre lu dans le cadre du défi " je noircis mon planisphère" et que me permet de valider l'Arabie Saoudite.
Au sujet du livre:
Ce livre est un document
Pendant une année, chaque vendredi, l'auteure bombarde la toile de mails.
Elle y raconte l'histoire de 4 amies appartenant à la classe privilégiée du pays.
Elle y parle de leurs amours, de leurs espoirs et déceptions.
Elle transgresse les interdit du pays encore lourdement enfermé sur ses traditions pour partager le ressenti de ces 4 jeunes filles qui tentent de s'émanciper et de s'ouvrir au monde
Ce livre a été publié au Liban en 2005 et circulé "sous le manteau" en Arabie Saoudite.
Mon avis:
Bof bof
Nous n'apprenons pas grand chose que nous ne connaissions déjà de la conditions de "ces pauvres petites filles riches " dans ce pays qu'est L'Arabie Saoudite.
Le style n'est ni transcendant, ni passionnant, même assez lassant.
Je comprends que ce document ait pu faire l'effet d'une bombe dans le pays de l'auteure mais pur nous, les occidentaux, qui sommes à des lieues de leur façon de vivre, il fait plutôt l'effet d'un pétard mouillé.
Bref, un livre qui m'a déçue, j'espérait m'immiscer dans la vie de ces femmes saoudiennes .. je suis restée en surface.
L'auteure, hélas, passe a côté du destin tragique de nombreuses femmes qui n'ont pas la chance de ces 4 jeunes nanties.
Dommage
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Salim se remémora le conseil de Gamra, qu’elle n’avait cessé de lui répéter à chacune de leurs rencontres: « Choisis celui qui t’aime, pas celui que tu aimes. Celui qui t’aime, tu es la prunelle de ses yeux et il te rend heureuse; mais celui que tu aimes te mène en bateau, te rend malade et te laisse courir derrière lui ».
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"L'homme pense qu'il a atteint son but quand la femme se soumet à lui, alors que la femme pense qu'elle n'a atteint son but que lorsqu'elle sent que l'homme a pris la mesure de ce qu'elle lui a offert." Honoré de Balzac
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Sans arrêt, je m'entends dire cette phrase : " Tu ne vas pas refaire le monde ni changer les gens ..." Ils ont raison, mais je ne vais pas abdiquer sans essayer...
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"Il est facile de se mettre en colère contre quelqu'un, ce qui est difficile, c'est de se mettre en colère contre la bonne personne, dans la juste mesure, au moment opportun, pour une bonne raison et de la bonne façon." Aristote
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Michelle savait désormais que beaucoup de ces couples cachaient, sous leurs sourires, des coeurs meurtris et des esprits privés du droit de choisir la personne avec qui ils partageraient leur vie. Aujourd'hui, si elle pleurait, ce ne serait pour personne d'autre que la mariée qui allait se retrouver, cette nuit-là et toutes les suivantes, aux côtés d'un homme contraint de l'épouser alors que son cœur et son esprit le portaient vers une autre.
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