Cette lecture est arrivée à point nommé. Je fais partie des lecteurs qui pensent que la lecture est une rencontre. Elle doit se passer à un moment précis. Pas avant, pas après. Pour que le coup de coeur soit présent à la fête, pour que le livre laisse une trace indélébile en nous. Ici, un essai. Et pourtant le même mécanisme est à l'oeuvre. Je l'ai choisi dans une petite librairie indépendante sans trop en savoir. Cet essai ne parle pas que de littérature. C'est une discussion PASSIONNANTE entre deux auteurs. Ils partagent leurs parcours d'auteurs, de lecteurs et de citoyens. Ils ne sont pas toujours d'accord ce qui rend le tout encore plus intéressant. La conversation aborde la révolution à toutes les échelles. Lu donc dans le contexte politique des législatives houleuses de 2024, cela m'a beaucoup parlé sur ce versant. Lisez ce livre car il va vous faire réfléchir et vous passionnez ! Bonne lecture !
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J'ai adoré.
Le fait que ce soit un dialogue rend la lecture hyper fluide.
J'aime que Kaoutar Archi ait autant la parole, j'ai adoré lire son point de vue sur tous ses sujets : le racisme en France, la colonisation, le monde littéraire, , sa méthode d'écriture , son histoire ...
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Kaoutar Harchi et Joseph Andras viennent de publier ensemble Littérature et Révolution, un riche dialogue autour du pouvoir révolutionnaire de la littérature.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Un dialogue vif entre deux écrivain·es engagé·es autour du pouvoir révolutionnaire de la littérature.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Je reviens sur la réforme des retraites. Une immense majorité, la tant prisée « majorité silencieuse », ne voulait pas de cette loi pourrie. La population consciente, active, la population qui, luttant, se constituant peuple par sa volonté, sa conscience de faire corps, a rempli rue sur rue. On a parlé de millions d’individus. Combien étaient-ils au pouvoir ? Un président, une Première ministre, dix-sept ministres et six ministres délégués. Et nous avons perdu. Des millions de gens ont été défaits par vingt-cinq clampins qui les ont piétinés, humiliés et dépouillés de leur seul vie concrète, comptée, corporelle. Pourquoi ? Car entre eux et le peuple, il y a la force armée. Le pouvoir se maintient par ce qu’il rémunère des types pour porter un flingue et au besoin, le pointer sur les citoyens. Des millions. Vingt-cinq. Ça serait bouffon si ça n’était pas tragique. C’est en tout cas ce qui nous est présenté comme « la démocratie », comme le couronnement de la raison politique, comme la fin de l’Histoire.
Les gouvernants, et tout l'État, développent, font voter et appliquent des politiques qui sont spécifiques en ce qu'elles cherchent à isoler spécifiquement les groupes sociaux les uns des autres. Il s'agit de maintenir un écart social suffisamment grand pour qu'un groupe donné ne puisse pas voir de trop près ce que vivent les autres groupes. Car, sinon, ce groupe apprécierait la proximité des vécus et ce groupe pourrait vouloir se rapprocher des autres groupes. (Kaoutar Harchi)
L'accession à la démocratie nous est confisquée parce que des types, majoritairement acquis à un parti co-fondé par un Waffen-SS, ont reçu le pouvoir de nous loger si nécessaire un projectile dans le corps. Mais les clampins en question ont trouvé une formulation plus élégante que celle que je viens d’énoncer : “monopole de la force physique légitime“. Il suffisait d'y penser. (Joseph Andras)
La grande majorité de ces personnes qui ont, pour un temps, élu domicile sur les ronds-points ont posé la question de la survie matérielle. Pas celle de la survie identitaire. On peut d'ailleurs dire que les Gilets jaunes ont été haïs par le pouvoir du fait que leur haine avait pour objet l'inégalité de classe. Ce point est fondamental. (Kaoutar Harchi)
Ce mot, « République », est initialement « mon » histoire. Comme le dit Kropotkine dans La Grande Révolution, la séquence 1789-1794 « fut la source de toutes les conceptions communistes », anarchistes et socialistes de notre époque ». La Révolution française est « notre mère à tous » — c’est un Russe qui parle. Mais il est indéniable que le mot « républicain » est retenu captif. C’est un mot du pouvoir. Tout le monde, Le Pen incluse, est « républicain ». Pire : les héritiers de la Ière République, c’est-à-dire de la Révolution, sont de nos jours décrits comme autant de mauvais républicains. Ils sont même bannis de « l’arc républicain » ! Parfaite saloperie. On peut dire ce qu’on veut de Mélenchon mais dire qu’il n’est pas un républicain, lui le jaurressien pur jus, le Montagnard en chef, c’est seulement dire qu’on aspire à porter les bagages de la bourgeoisie. Peut-on sauver ce monde ? L’affaire est très mal engagée. J’ai tenté de souffler sur cette vieille braise séquestrée. De rappeler que la République est sociale, socialiste, ou n’est qu’un mode de gestion institutionnel du capitalisme.
Qui sont les représentants en librairie ? Ces hommes et ces femmes de l'ombre, qui sillonnent les routes de France dans des voitures chargées de livres pour faire le lien entre les maisons d'édition et les librairies ? Elisabeth Segard, journaliste à Livres Hebdo, est allée à leur rencontre pour brosser le portrait robot de l'une des professions les plus discrètes et les plus influentes de la chaîne du livre. Dans la deuxième partie de l'épisode, Lauren Malka nous emmène au coeur de la Goutte d'or, à Paris, pour y découvrir la Régulière, une librairie-café présentée par sa fondatrice Alice et par l'écrivaine Chloé Delaume, au micro de Lauren, comme “une véritable oasis de culture”.Enfin, la clique critique de Livres Hebdo se réunit pour vous parler non seulement de ses coups de coeur de février, mais aussi de ce que ces livres dessinent dans le paysage éditorial de ce début d'année. Entre essais, BD et romans, les genres sont variés : Histoire de Jérusalem, de Vincent Lemire et Christophe Gaultier, publié aux Arènes ; Littérature et révolution, de Joseph Andras et Kaoutar Harchi, publié aux éditions Divergences ; Insula, de Caroline Caugant, publié au Seuil ; Les yeux de Mona, de Thomas Schlesser, publié chez Albin Michel ; Rousse, de Denis Infante, publié chez Tistram ; Abrégé de littérature-molotov, de Macko Dràgàn, publié chez Terres de feu. Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.Enregistrement : janvier 2024 Réalisation : Lauren Malka Musique originale : Ferdinand Bayard Voix des intertitres : Antoine KerninonProduction : Livres Hebdo
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