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EAN : 9782352943365
640 pages
Bragelonne (15/09/2009)
3.66/5   19 notes
Résumé :
Qui sont ces êtres mystérieux, venus du ciel, qui portent des armures scintillantes et poursuivent les meilleurs chasseurs du Clan des Hommes ? Roll, embarqué dans l'un des oiseaux de fer des envahisseurs, est condamné à combattre dans des arènes car le Temps des Grandes Chasses est revenu. Mais il n'a pas oublié sa planète... C'est en l'an 2413 qu'a lieu le premier contact. Mais les vaisseaux étrangers attaquent et l'arme absolue dont ils sont dotés risque fort de ... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La chose de métal grondait, ils couraient. Ils ne pensaient plus, leur cerveau s'était figé, était devenu une pâte inerte qui remplissait un certain volume de boîte crânienne. Depuis deux jours, la vie était ainsi faite : une course échevelée entrecoupée de haltes furtives et menacées. Il n'y avait pas à s'en étonner, c'était ainsi, c'était le Destin, c'était rien : seulement une obscurité palpitante traversée d'éclairs, de bruit, et de fureur.
Cependant les muscles humains ont des limites qu'ignorent les patientes mécaniques. En descendant une courte pente broussailleuse, Réda chuta, boula sur elle-même, roula sur une dizaine de pas et resta bloquée contre un tronc bifide, le corps bizarrement arqué, les cheveux pris dans un nœud d'épines. La jeune fille n'était pas inconsciente, sa poitrine se soulevait à petit coups saccadés, et ses yeux grands ouverts plongeant à l'envers sur une éclaircie des arbres buvaient l'onde brouillée de la nuit. Simplement, elle était impuissante à donner à son corps quelque ordre que ce fût. Et avait-elle seulement un corps ? Il n'y avait qu'une douleur diffuse, une caresse peut-être, qui dessinait une architecture de nerfs absents, de muscles noués. Et lorsque la bête de métal s'arrêta près d'elle, vint grogner à son oreille, et qu'elle sentit sur sa peau le froid attouchement des tentacules mécaniques, sa bouche se distendit sur un cri qui ne voulut pas sortir ; Roll ne s'était pas aperçu de la chute de sa compagne. Il était déjà éloigné de plus de trente pas à contre-pente quand un sixième sens lui fit percevoir l'absence de celle qui aurait dû courir à son côté. Son esprit redémarra en grinçant, il se freina des bras contre un bouquet d'arbuste, se retourna. D'abord, il ne vit dans la pénombre que trois yeux jaunes qui brillaient. Puis, dans la flaque de lumière répandue devant la machine, il aperçut le corps de Reda entouré par les serpents de métal qui sortaient du gros engin sombre. Cette vision l'électrisa. Avec un grognement inarticulé, il se précipita sur la pente. Il n'avait plus d'armes, seulement le couteau de Rotan passé dans son pagne. Mais il ne pensa même pas à le saisir. Il n'était que poings crispés, dents prêtes à mordre, talons prêts à frapper. La rage habitait sa carcasse vidée, précipitant dans ses nerfs une nouvelle énergie. Il grimpa la pente aussi vite qu'il l'avait descendue, se rua pieds en avants contre la pesante masse de fer, un cri de chasse aux lèvres. Mais la machine, heurtée de plein fouet, tressaillit à peine. Des ressorts couinèrent, les phares changèrent de direction. Mais Roll, déséquilibré, se reçut sur le sol, les mollets meurtris, un talon fendu par le choc.
- Roll ! . . . Laisse-moi !
Réda avait réintégré sa conscience alors que des fibrilles guère plus épaisses que des cheveux la couvraient d'un réseau arachnéen, l'immobilisant pouce par pouce. Elle se savait perdue, ne pensait plus qu'à son compagnon.
Mais Roll, qui s'était relevé, n'eut en réponse qu'un rugissement. Il empoigna deux des tentacules, par l'extrémité desquels surgissaient les minces fils métalliques. Mais sa rage ne pouvait rien contre l'obstination aveugle de la machine, pas plus que sa pauvre force déclinante d'homme contre des articulations de métal. Un tentacule, puis un autre, s'abattirent sur lui, et il sentit que des liens ténus mais solides se mettaient à courir sur sa chair, comme doués d'une vie autonome. Par un effort désespéré, il gonfla son buste, arqua son corps en arrière. Deux filins cassèrent, il roula une nouvelle fois sur la pente. Son coude cogna sur une grosse pierre, mais c'est à peine s'il sentit la douleur. Dans sa tête, un seul mot, une seule image : Réda. Il saisit la pierre qui avait arrêté sa glissade, la souleva à bout de bras. Genoux calés dans la terre, il visa, hésita au dernier moment de peur d'atteindre Réda qui gisait, complètement entravée maintenant, sur une sorte de butoir qui faisait comme un groin juste sous les yeux du monstre.
- Sauve-toi, gémit encore Réda.
Dans la lumière crue des phares qui éclaboussaient durement la jeune femme, Roll vit les yeux implorants levés vers lui, lançant un message douloureux mais impératif. Renversée vers l'arrière, la tête de Réda pendait au milieu de la flaque noire se ses cheveux. On l'aurait crue morte, n'était la lueur implorante dans ses yeux.
Mais la bête faisait demi-tour, rugissant de toutes ses entailles de métal pour accrocher la pente. Dans le mouvement, Roll eut le temps de voir les petites roues en partie cachées par les flancs bas. Il chercha à retenir le monstre mécanique par l'arrière, mais la chose était tout en courbes lisses qui n'offraient aucune prise. Les mains de Roll glissaient sur le métal, il fut traîné sur quelques coudées, tandis que l'engin-chasseur remontait la pente en grondant. Il dut lâcher prise, ses genoux le reçurent, et il resta le temps d'innombrables battements de cœur dans cette posture de supplique, désemparé, poignardé, vaincu. Des larmes de sueur dégoulinaient dans ses yeux, il ne voyait plus dans la pénombre nocturne qu'une tache floue qui s'éloignait, atteignait le sommet de la pente, basculait hors de sa vue, auréolée une ultime fois de lumière jaune. La voix de Réda retentit encore.
- Il faut que tu rejoignes le Lieu, Roll ! N'oublie pas !
La faible voix se tut, mais le grondement lancinant du monstre persistait. Quelque part au loin dans la haie d'arbres, l'engin emmenait Réda, il l'emmenait, et c'était comme si le Destin l'avait frappée d'un éclair de foudre et qu'elle eût rejoint l'Atome. Qu'est-ce qui coulait ainsi sur ses joues ? De la sueur, des larmes ? Il restait les genoux dans la terre caillouteuse, les bras ballants, le cerveau vide, le corps douloureux de tension. Sur sa tête, la nuit était calme, le vent léger, et des oiseaux bafouillaient dans les branches.
Rejoindre le Lieu. . . Rejoindre le Lieu. . . La dernière phrase de Réda tournait dans sa tête comme une feuille dans la tempête.
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j'ai beaucoup aimé ce livre , surtout la première histoire qui est un genre de rome antique du future . c'est à dire, des hommes vivant sur une lointaine planète où leur monde de vie s'inspire de celui des romains . Ceux ci parcourt l'univers pour conquérir des planetes ou ils prennent les habitants en esclaves. un jour ils reviennent sur terre longtemps apres une guerre nucléaire pour capturer hommes et femmes et en faire gladiateurs, serviteurs, ouvriers dans les mines ou encore prostituées.... les 2 autres histoires sont elles aussi assez passionnantes . J'ai lu ce livre il y a déjà un bout de temps et j'en garde un tres bon souvenir. je le conseil à tous ceux qui aime le genre science fiction.
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