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EAN : 9782824602738
192 pages
City Editions (06/03/2013)
3.7/5   22 notes
Résumé :

Je m'appelle Anina, j'ai 22 ans et je suis Rom.

J'ai connu la misère, les insultes, les camps sordides. En France, je n'ai pas toujours mangé à ma faim, j'ai dû faire la manche dans la rue pour survivre. J'en suis humiliée à jamais.

Mais je voudrais aussi vous raconter mon autre histoire. J'ai appris le français avant d'obtenir mon bac et j'étudie à la Sorbonne pour devenir magistrat. Quand on a surmonté ce que j'ai connu, c'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Anina Cuiciu a vécu en Roumanie jusqu'à l'âge de 7ans .
En juillet 1997 , par l'intermédiaire d'un passeur, ses parents et ses deux soeurs, Anita et Maria atterrissent à Casilina , en Italie , un camp de Roms surpeuplé, sans hygiène , ni électricité , une misére à l'état pur, pas d'eau potable.......
Elle fait la manche dans la rue avec sa maman pour survivre , elle en est honteuse ! , un camp qu'ils doivent bientôt quitter.
" Si les Roms en Roumanie étaient considérés comme des sous - hommes, ici, en Italie, nous étions assimilés à de la vermine " , écrit - elle ..........
Cet ouvrage conte les pérégrinations de sa famille arrivée ensuite en France où elle apprend le Français aprés avoir connu la misére le rejet absolu, la méfiance , les insultes, l'insécurité , la pauvreté , le découragement , l'humiliation d'avoir dû faire la manche pour survivre .......

Heureusement une famille d'enseignants les La-Fontaine et les Gimet , des personnes au coeur d'or , dévouées, vont les aider ........
C'est un témoignage bouleversant et positif, engagé, un parcours fort, où Anina répète plusieurs qu'elle a eu honte de faire la manche, qu'elle n'a pas toujours mangé à sa faim........
Aujourd'hui elle a tout surmonté, a fait des études à la Sorbonne pour devenir juriste , reconnaît qu'elle a eu de la chance et n'abdique rien .......
Au contraire elle rend hommage à sa famille, assume avec courage ses souffrances ,ses humiliations , plaide pour la culture Rom, leur esprit de famille , leur respect des Anciens et la solidarité entiére et ineffable , pleine, de la famille , au sein de cette communauté .
Elle écoute de la musique Rom et admire la danse Rom .
Quel parcours !
Il ne faut pas avoir peur des roms , mais essayer de leur donner une chance , au delà des préjugés.
Les roms ne sont pas seulement "des voleurs de poules" .
" Quand demain, dans la rue, vous croiserez une dame au dos courbé, affichette en carton sur les genoux, quand vous verrez qu'assise à côté d'elle, il y a une petite fille aux longs cheveux noirs, ne la jugez pas, ne l'insultez pas, ne la frappez pas. "
Un récit émouvant qui fait réfléchir !
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La discrimination des Roms en Roumanie, provoquant le licenciement de son père à l'instar de tous ceux dont une délation sur leurs origines ethniques dissimulées suffit à l'exclusion sociale et professionnelle, est la raison qui conduit la famille de la jeune Anina Ciuciu, âgée alors de 7 ans, à se mettre dans les mains de passeurs pour émigrer clandestinement. Les péripéties de cette famille de Roms sédentaires comportent : un voyage inhumain en passant par le Kosovo jonché de mines antipersonnel, un transit par un campement rom à la périphérie de Rome situé en plein milieu de la décharge urbaine, dans les relents des détritus et parmi les rats, la mendicité, puis un nouveau passage clandestin vers la France, l'expulsion des foyers, la violence ordinaire des forces de police, une scolarisation dans l'humiliation interrompue encore par la mendicité – humiliation suprême, la rencontre providentielle, à Bourg-en-Bresse, avec une institutrice retraitée qui prend en charge l'alphabétisation de la petite fille et les démarches administratives de ses parents, un premier rejet de leur demande d'asile, une longue attente toujours caractérisée par l'interdiction de travailler faite aux adultes, enfin une régularisation temporaire leur permettant d'acquérir des revenus par voie légale, d'accéder à un logement décent, de scolariser normalement les quatre fillettes, jusqu'à ce que la seconde d'entre elles, Anina la narratrice, par un cursus d'excellence, parvienne au seuil de la Sorbonne pour un master en droit pénal et à l'ambition d'une carrière dans la magistrature, à la condition, encore incertaine à l'époque de la rédaction de ces mémoires, de l'obtention de la nationalité française.

Cet ouvrage est sans doute le fruit d'un entretien-fleuve avec Frédéric Veille, ou peut-être d'une rédaction à quatre mains. Il est hélas toujours impossible, dans ces conditions, de savoir quelle est la part de la narratrice dans l'exposé de son récit autobiographique et laquelle doit être attribuée au co-auteur, ne serait-ce que par ses questions. Lors de la rédaction, Anina a 22 ans et elle vient juste de « monter à Paris ». Pour cette raison, on peut avoir des curiosités inassouvies ou nourrir des réserves sur tel ou tel autre aspect de la vie de la protagoniste que l'on estime insuffisamment traité, comme par ex. les souvenirs d'enfance en Roumanie ou les moments où les migrations ont été les plus dures, et se demander si c'est dû à la pudeur ou au refoulement. Inversement, on peut estimer que certaines considérations d'ordre plus général sur la vie, sur les valeurs, sur les affects familiaux ou sur les relations de couple relèvent de la candeur d'un jeune âge entraînant encore son lot de certitudes...
Peut-être un approfondissement sur les conditions historiques des discriminations à l'égard du peuple rom aurait-il servi la cause qui est explicitement embrassée par la narratrice dans sa motivation à se conter, mais il est certain que la force du témoignage, pour le fait même d'être une prise de parole outre le parcours exceptionnel qu'il décrit, suffit à rendre audible, pour les oreilles et les coeurs ouverts, l'imploration qui constitue la chute du livre :

« Alors, je vous en supplie, quand demain, dans la rue, vous croiserez une dame au dos courbé, affichette en carton sur les genoux, quand vous verrez qu'assise à côté d'elle, il y a une petite fille aux longs cheveux noirs, ne la jugez pas, ne l'insultez pas, ne la frappez pas. »
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A travers son témoignage sur son parcours des camps de réfugiés Roms jusqu'à la Sorbonne", Anina veut rentre hommage à ses parents, montrer que les roms ne sont pas que des personnes qui volent, font la manche.. et donner une lueur d'espoir aux Roms de Roumanie.

J'ai trouvé qu'Anina est restée très pudique et ne semble pas avoir dit ses réelles conditions de vie par honte ou par respect.
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Une histoire vraiment touchante et intéressante.
Cependant ce livre qui n'est pas très épais, a paru être interminable. L'histoire est parfois tirés en longueur.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Quand on a traversé ce que j’ai traversé, c’est qu’on a la rage de réussir, disait-elle. C’est le seul moyen de prendre une revanche sur la vie. Les Roms ne sont pas seulement des personnes qui font la manche ou qui sont là, à traîner un peu partout. C’est une communauté qui a une culture, une histoire et qu’il faut essayer de connaître. Il ne faut pas en avoir peur, il faut juste essayer de nous comprendre et de nous donner une chance.
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[...] Anina, première étudiante d’appartenance à l’ethnie Rom admise à cette université de renommée mondiale et séculaire[la Sorbonne] . Peu de temps avant cette demande, nous avions partagé les pages d’une même revue à grand tirage roumaine, dont l’édition était spécialement consacrée aux parcours de succès de certaines personnes et célébrités d’origine rom. Son histoire avait été, à la même époque, relayée par nombre de médias de la presse écrite et télévisée en Roumanie. Parcours admirable pour lequel je l’avais moi-même contacté afin de la récompenser lors de la Cérémonie « Gala d’excellence des roms » organisée, à Bucarest le 18 décembre 2012. Cérémonie à laquelle, elle fut malheureusement, dans l’impossibilité de participer, devant passer des examens universitaires le même jour. L’histoire d’Anina me rappelle ma propre histoire, de la fuite du temps du régime communiste qu’a connu notre pays quelques années auparavant, à la persévérance démesurée pour surmonter ma situation précaire et réussir dans la vie. Je suis heureux qu’Anina ait trouvé en elle le courage et la force de mettre par écrit les expériences, les événements, aussi bien douloureux et traumatisants qu’heureux qui l’ont amenée à cette étape de sa vie. Je mesure combien cela a dû être difficile pour cette jeune femme, mais sa volonté de mener à bien une lutte contre les préjugés dont elle a souffert personnellement et dont souffre malheureusement depuis des siècles notre communauté a eu raison de sa pudeur. Et c’est sans nul doute, grâce au dépassement d’elle-même qu’elle parviendra, j’en suis certain, à mener à bon terme son projet.

(Damian Draghici Conseiller d’Etat en charge la question
des Roms auprès du premier ministre roumain)
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"Nous étions exclus de la société .
Nous n'avions évidemment pas les moyens de visiter quoique ce soit et ne pouvions pas aller au centre- ville à cause de la police.
Nous étions entrés en Italie de façon clandestine, nous n'avions pas le droit d'asile, nous n'avions aucun droit en fait comme des" êtres humains qui n'existent pas . "
Au moins , en Roumanie, nous avions des cartes d'identité et une existence légale.
Des " Microbes" , disaient les Italiens qui ne voulaient qu'une chose: que l'on nous "chasse" pour les plus modérés , que l'on nous "extermine "pour les plus extrémistes , le chef du camp nous disait souvent : " Faites confiance à Dieu , pas aux hommes .... "
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Les Roms ont évidemment exactement les mêmes capacités que les autres être humains. Je dirais même qu'ils en ont plus , du fait justement des difficultés de leur quotidien, des épreuves qu'ils ont eues à subir depuis des siècles. Cette dureté de vie qui a forgé leur caractère au fer rouge, qui leur donne ce courage, ce gout de l'effort, cette soif de réussir et de se dépasser. C'est ce qui les fait peut être aussi autant aimer la vie, l'instant présent, car le futur est toujours incertain pour les Roms
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Il paraît que la plus belle des récompenses pour une mère et un père, c’est de voir que leur enfant est devenu quelqu’un et qu’il s’est battu pour cela.
Tout au long de ma jeune existence, mes parents n’ont voulu que cela. Et, aujourd’hui encore, ils n’aspirent qu’à cela. Toute leur vie, ils ont affronté des montagnes, ils se sont retrouvés face à des murs, des portes closes. Souvent aussi, ils ont pris ces portes en pleine figure, ne sont pas parvenus à franchir ces murs ni à gravir ces montagnes. Mais ils n’ont jamais renoncé, pour nous, pour eux.Ma vie, comme celle de mes parents et de mes sœurs, n’a pas toujours été facile, et je sais parfaitement que mon avenir et celui de mes proches ne s’annoncent pas non plus sans nuages.
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