AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Béatrice Vierne (Traducteur)
EAN : 9782842307653
224 pages
Hoëbeke (03/12/2020)
3.75/5   12 notes
Résumé :
Après avoir exploré les déserts et les sommets de plus de cinquante pays, voyageant au gré de sa fantaisie et de ses rencontres, Neil Ansell, pris d'une urgence soudaine, rentre à Londres, se réfugie dans un squat où il partage la vie de migrants, avant d'accepter un poste de gardien au fin fond de la campagne galloise, où il vit en ermite, reclus. Une expérience d'extrême solitude, qui le transformera : débarrassé du brouhaha, il lui semble enfin se retrouver.
>Voir plus
Que lire après Voyage au pays du silenceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Neil Ansell est un grand voyageur qui se tourne chaque année vers une destination plus proche, plus personnelle : son pays.
Après une vie passée dans la campagne galloise, il part sac à dos dans les Highlands écossais, le pays du silence
Il marche un peu à l'aveugle, sans but précis autre que parcourir un secteur des Highlands, attentif aux chants des sources ou des oiseaux, aux plantes, aux embruns, au vent.
Les randonnées ne sont pas toutes simples, parfois il fait demi-tour parfois il se perd un peu, pas de GPS ni même de boussole pour lui, c'est un cheminement vers l'incertain.
Il est parfois en situation difficile, en quête d'abri ou tout simplement d'eau à boire.
Il lui arrive de dévaler un peut trop vite une colline, de se couper sur des rochers ou d'avoir le coeur qui s'emballe un peu trop.
Mais surtout il est en train de perdre l'ouïe ce qui lui fait dire que les quelques chants d'oiseaux qu'il perçoit encore seront les derniers.
C'est un passage du livre qui m'a profondément touché.
Pourtant le périple est peuplé d'oiseaux : aigles, courlis, geais, corbeaux ou éperviers. Mais aussi les loutres qu'il croise régulièrement.
L'auteur nous lance une invitation à le suivre sur des sentiers improbables, les pieds dans la tourbe, dans un paysage de pierres, de rochers, d'arbustes rabougris.
Il marche comme un vagabond solitaire, dans une des régions les plus silencieuses et désertes de l'Ecosse. Pour être précis ce sont les districts de Knoydart, Moidart, Arisaig, appelés aussi Rough Bounds.
« J'ai tourné mon regard vers le ciel (…) c'était comme être vivant. »
Récit plein de remarques naturalistes qui donnent envie de le suivre sur les chemins côtiers et par les landes de cette région magnifique.
Récit de voyage, journal de route et surtout véritable chant d'amour pour une région d'un homme qui a arpenté toute la planète.
L'écriture est très agréable on y sent toute l'affinité que Neil Ansell a pour la nature.

Commenter  J’apprécie          20
C'est un coup de coeur.

Voyageur aguerri, préférant souvent la solitude, Neil Ansell a décidé de parcourir à nouveau les montagnes du Rough Bounds, au nord-ouest des Highlands d'Ecosse. Cinq courts voyages d'une semaine environ, étalés sur une année. Descriptions de la nature, de la faune et réflexions personnelles, rien d'original peut-on penser, sauf que c'est merveilleusement écrit, avec empathie et sans listes casse-pieds trop détaillées. Ce n'est pas un guide.

"Rien ne peut se comparer à la joie qu'inspire une rencontre, même très brève, avec un animal sauvage rare et beau dans son milieu naturel."

Notre homme, si heureux de voir les oiseaux (entre autres) souffre hélas d'une surdité qui s'aggrave, il sait qu'au fil du temps certains oiseaux 'disparaîtront' pour lui...

"Si je vois, chemin faisant; quelque chose qui m'attire, je ne demanderai pas mieux que de partir à l'aventure.

Je suis comme ça; je ne cherche nullement à laisser entendre que c'est la seule façon de faire, ni même la meilleure. J'imagine qu'il y a autant de manières de se présenter au monde qu'il y a d'êtres humains. Il s'agit ici de préférences personnelles, pas de règles qu je me suis fixées. Je n'irai même pas jusqu'à prétendre que j'évite les sentiers. Bien souvent, ils sont là où ils se trouvent pour une bonne raison, tracés par la configuration du terrain, la pente et la distribution des lacs et des cours d'eau."

Personnellement, je trouve que dans le ton de Neil Ansell, il y a un petit quelque chose de Montaigne...
Lien : https://enlisantenvoyageant...
Commenter  J’apprécie          30
Neil Ansell nous emmène en voyage, en solitaire, dans les contrées reculées et sauvages de l'Ecosse. Il nous ouvre les yeux sur ces paysages et la faune, va au delà de ses limites en se fixant un but à atteindre mais sans carte se laissant guider par ses pas au risque parfois de se mettre en danger.

Un livre initiatique, méditatif pour les amoureux de la nature, on image ces sites déserts à perte de vue, plus ou moins malmenés par les intempéries et malgré tout heureux de chaque rencontre avec les oiseaux, autres animaux ou randonneurs.

J'ai aimé ce texte à la fois simple et érudit, ce voyage dans de grands espaces.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
J'ai du mal à supporter l'idée qu'une créature unique en son genre, existant peut-être depuis plusieurs millions d'années, disparaisse pendant mon tour de garde, ma brève existence. [...] Le plus désolant, c'est le côté irrémédiable de cette extinction qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Malgré toutes les autres calamités que nous avons infligées au monde, déforestation, pollution de l'air, acidification des océans, surpopulation, fonte des calottes glaciaires, disparition des glaciers, il reste quand même un très vague espoir que nous soyons capables de changer suffisamment nos modes de vie pour mettre halte au déferlement, arrêter la dégradation de la planète, voire inverser la tendance. Mais chaque espèce qui disparaît est comme une lumière qui s'éteint et qu'on ne pourra jamais rallumer. Nous en sommes tous plus pauvres.
Commenter  J’apprécie          30
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que j'aimerais beaucoup mieux rencontrer une martre des pins à l'improviste, même s'il ne s'agissait que de l'entrevoir au sommet d'un arbre, plutôt que de les découvrir sur rendez-vous. Cela a trait à la qualité de l'expérience et me pousse d'ailleurs à me demander ce que je vois exactement, quand je sors observer la nature. Il m'arrive de voir un animal dans un zoo, de tout près, et pourtant, j'ai l'impression que cela ne compte pas ou presque ; ou de regarder un documentaire animalier qui me donne un aperçu intime de la vie privée d'un animal, mais jamais cela ne pourra vraiment remplacer le contact direct. Rien ne peut se comparer à la joie qu'inspire une rencontre, même très brève, avec un animal sauvage rare et beau dans son élément naturel. Il n'est pas ici question de ce que j'ai vu, mais d'avoir su nouer un lien momentané avec la nature sauvage, et d'avoir trouvé un endroit dans le monde pour mon propre coeur sauvage.
Commenter  J’apprécie          20
Quelquefois, je me dis que je voudrais bien arrêter une fois pour toutes ; renoncer à mes constants vagabondages, à mes errances, à mes retours sur le passé, à mes projections dans l'avenir. J'aimerais dire que ça suffit comme ça, que j'en ai soupé de la bougeotte, de cette manie de vouloir voir ce qu'il y a au-delà du prochain horizon. Je voudrais choisir un endroit et me dire qu'il sera parfait, que tout ce dont j'ai besoin s'y trouve. Je m'assiérai sans plus de façons pour ne plus me relever ; au lieu de partir à la découverte du monde, je laisserai le monde venir jusqu'à moi et je verrai ce qu'il apportera. J'attendrai en regardant le monde tourner autour de moi ; j'attendrai en silence et je laisserai le silence tomber. Ce sera un lieu de repos, un lieu où j'apprendrai à apprécier enfin ce qui est là, plutôt que de faire une fixation sur ce qui n'y est pas. p.210
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai pris aucune photo au début de mes longues années de voyage ; c'était une question de principe. J'étais convaincu qu'en voyant le monde comme une occasion de faire des photos, mon expérience s'en trouverait contaminée et cela m'empêcherait de le voir vraiment. J'en serais réduit à le considérer de manière sélective, à le cadrer, à choisir quelles parties privilégier et quelles parties rejeter, à enregistrer la vie plutôt que de la vivre. Je m'inquiétais à l'idée que je finirais par ne plus vraiment me rappeler les choses, mais simplement leur image.
Commenter  J’apprécie          10
Ce dont le monde a le plus besoin, ce sont des endroits où personne ne va ; absolument personne, même pas moi. Quand je m'aventure dans des zones sauvages, j'ai souvent l'impression que ce caractère sauvage fuit devant moi, à chaque pas que je fais.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : mémoiresVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}