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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un peu après tout le monde, j'ai cédé à l'engouement autour du duo de romans "Avec elle" et "Sans elle", et je ne regrette pas du tout.

J'ai commencé par "Sans elle", celui qui m'attirait le plus de prime abord, avec la promesse d'une fine analyse psychologique et d'un deuil impossible, et c'est celui qui m'a également le plus convaincue (de peu).

Ce fut une lecture passionnante, l'auteure Amélie Antoine dissèque avec précision et réalisme le quotidien d'une famille rongée par l'absence, celle de la petite Jessica, six ans, jumelle parfaite de Coline.

Nous suivons l'évolution de la famille sur une période assez longue, une dizaine d'années, et jamais on ne s'ennuie tant l'analyse des comportements de chacun est bien vue. Des sentiments variés s'emparent des membres de la famille (inquiétude, angoisse, colère, résignation, apaisement, désespoir), au fil de l'enquête qui s'éternise.

C'est un roman qui ne m'a pas laissée indifférente, avec un attachement réel aux personnages (malgré leurs imperfections), que l'on voit se débattre chacun avec leurs démons et auxquels on peut s'identifier sans peine.

Un petit mot sur le concept du double roman avec deux intrigues différentes sur une base commune, que j'ai trouvée absolument génial, et le résultat est bluffant. Les deux romans sont passionnants et l'on retrouve des détails communs au fil de la lecture, ce qui donne une petite touche de charme bienvenue.

Pour ceux qui ne l'auraient pas encore fait, à découvrir...
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Je remercie Solène Bakowski et Amélie Antoine pour leur confiance et la faveur qu'elles m'ont faite en me permettant de découvrir leurs livres avant leur sortie officielle. J'ai tout de suite été emballée par ce projet et son originalité. Un pari osé qui entraine le lecteur dans deux lectures parallèles, deux romans qui débutent de la même manière, mais qu'un événement vient chambouler. La vie d'une famille sera bouleversée, mais surtout la vie de des deux soeurs jumelles, qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau… Mais jusqu'où la ressemblance peut-elle aller
Dans la version d'Amélie Antoine, "Sans elle", par laquelle j'ai commencé, une des jumelles, disparaît le soir du 14 juillet, sa soeur va apprendre à vivre seule « sans elle »
Dans la version de Solène Bakowski, "Avec elle", le fameux soir du 14 juillet, un lacet fera basculer la vie de cette famille, toujours un drame mais les jumelles grandissent ensemble, s'aiment, se détestent tout à la fois…
Deux versions aussi passionnantes l'une que l'autre, qui peuvent parfaitement se lire indépendamment, mais cette lecture simultanée apporte une saveur toute particulière, car les deux récits, même s'ils sont différents sont complémentaires, au point que parfois les plumes de ces deux auteurs se confondent comme pour n'en faire qu'une.
La question qui se posera, obligera le lecteur à une introspection : « Et si j'avais fait ça au lieu de cela ? Si un seul détail de ma vie avait été différent… Est-ce que ma vie aurait été identique ?
La plume de Solène Bakowski me fascine toujours autant. A chaque fois que je plonge dans un de ses livres, je suis Bouleversée par sa vision de l'être humain, pas son analyse de la psychologique face aux drames qui jalonnent les vies de ses personnages. Des personnages qu'elle rend vivants tellement ils nous ressemblent et tellement le lecteur peut transposer leur vécu au notre.
« Avec elle » ne déroge pas à la règle des écrits de qualité et sa plume reste aussi incisive, directe et parfois poétique que dans ses autres écrits.
J'ai eu le plaisir de découvrir la plume d'Amélie Antoine que je trouve plus manipulatrice avec son lecteur avec une écriture plus directe. Elle prend moins de gants pour amener les choses et nous plonger dans l'horreur d'une enquête dans laquelle les parents et leur relation sera disséquée, au point que le doute s'immisce entre eux... le doute le pire ennemie face à une disparition d'enfant... Une mère à bout de force, la nervosité est palpable avec une atmosphère à découper au scalpel tellement elle est lourde et nous prend dans un étau pour nous étouffer..
Le lecteur va suivre cette famille sur une dizaine d'année... Une dizaine d'année qui seront horribles et qui seront l'antre de la chute du couple qui ne pourra résister ... Comment se construire lorsque sa soeur jumelle disparait ... Comment une petite fille se construit lorsqu'elle grandit dans l'ombre de "l'enfant aimé", Tout est disséqué avec brio, au point que l'on ne peut sortir indemne de ce genre de lecture qui touche à l'amour viscéral que l'on porte à son enfant... Comment continuer à vivre ? Survivre... Pour l'enfant qui reste... Qui devient une victime et otage des sentiments de culpabilité, otage du film que l'on se refait en boucle...
La vie ne tient pas à grand-chose… La vie peut basculer le jour où l'on prend le temps de faire un lacet… Un lacet, comme l'image du fil sur lequel s'étire la vie … le fil de la vie est tellement tenu… Tellement mince… Qu'il nous arrive de nous répéter inlassablement : « Et si je n'avais pas fait ça… Et si j'avais fait ça… »
Cette sensation que la vie a pris une tournure différente, que ce moment précis a fait basculer, reste vivace toute une vie au point d'affecter tous nos actes… Avec Solène Bakowski, je suis souvent ramené à mes propres choix… Sa plume me transporte et m'oblige à un retour en arrière. On pourrait penser que cela se fait dans la douleur, mais l'acceptation fait partie du processus de guérison et accepter que la vie puisse basculer en une fraction de seconde, permet de ne pas vivre dans les regrets…
Avec Amélie Antoine, j'ai vécu intimement l'enquête, la chute de cette famille qui ne peut se reconstruire. J'ai par moment eu l'impression de vivre au côté de cette famille et d'être spectatrice ... Un peu comme une petite souris qui voudrait se faire discrète mais qui continue à venir voir ce qui se passe pour ne pas en perdre une miette...
Ici la gémellité prend une place importante, mais surtout la question de la relation fusionnelle qui peut exister entre les deux. Les relations entre jumeaux sont-elles aussi parfaites que ce que le mythe laisse penser. N'y a-t-il pas un jumeau qui prend le dessus ? Un jumeau souffre-douleur de l'autre ? Un jumeau manipulateur ?
J'ai particulièrement apprécié la relation entre ces soeurs jumelles, on sent un réel travail de fait sur les relations gémellaires. le mythe tombe et enfin deux personnalités distinctes sont présentent et les jumelles sont tour à tour, amies, ennemies, dominante dominée. Avec la possibilité de se dissocier complètement et de construire sa propre personnalité... Une personnalité qui ne sera pas dans l'ombre de l'une... Mais cela peut-il se faire en présence des deux ?
Les oppositions entre les soeurs, avec leurs sentiments contradictoires, la violence qui caractérise les relations fraternelles, qui n'est pas réservée à la gémellité. Tout est abordé avec talent et retenue. La haine, l'amour, la violence.
Dans avec elle de Solène Bakowski, La place des parents est assez confuse… le père a une place assez effacée et la mère semble ne pas trouver sa place dans cette relation, au point de parfois les confondre… Oublier qu'elles sont deux… Et ne créer une relation qu'avec une…
Dans cette relation, chaque parent doit trouver sa place pour l'équilibre… du couple gémellaire mais aussi parental…
Alors que le couple parental est assez proche dans "sans elle", même si la relation s'étiole au fil des années, au fil des espoirs ...
Une expérience de lecture qui m'a chamboulé, tant par les intrigues que par la manière que ces auteurs ont abordé des sujets qui m'ont remué les tripes. La perte d'un enfant... La famille qui se disloque... C'est de l'art à l'état pur avec des plumes aussi addictives et talentueuses l'une que l'autre.
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Amélie Antoine a écrit ce roman dans le cadre d'un projet d'écriture commun avec une autre romancière, Solène Bakowski. Elles sont parties de la même situation de départ: deux jumelles de six ans désirant assister au feu d'artifice de la ville de le Quesnoy (Nord). Les deux fillettes vivent de manière fusionnelle et se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Dans "Sans elle", Amélie Antoine imagine la disparition de l'une d'elle, Jessica et l'évolution de sa jumelle, Coline; ce qui n'est pas le cas dans "Avec elle", de Solène Bakowski.
J'ai lu ce roman d'Amélie Antoine d'une traite. C'est très bien écrit, prenant, surprenant. Les pages tournent au fur et à mesure des étapes de vie de Coline et de sa famille, mais aussi des avancées de l'enquête... jusqu'à une fin totalement inattendue!!!

Je vais bien évidemment commander "Avec elle" de ce pas...
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Sans elle
Comment vivre sans elle ?
Sans Jessica, cette petite jumelle qui a disparu ?

Coline et Jessica, jumelles de 6 ans, grandissent auprès de Patricia et Thierry. Une jolie famille en apparence.
Le soir du 14 juillet, Patricia n'emmène que Jessica voir le feu d artifice, Coline ayant été punie pour un flacon de parfum brisé.
Une seconde d'inattention et Jessica n'est plus là.

Enquête, suspicion, douleur, culpabilité.
Comment la famille continue t elle à vivre ?

La plume d Amélie Antoine, sa manière de nous raconter la vie bouleversée, brisée de cette famille nous emporte avec beaucoup de justesse, de simplicité, d'émotion. Comment chacun des protagonistes gère l'absence, le mystère, l'ignorance ? Où est Jessica ?

Et cette fin ?!
J'avais presque oublié à quel point l'auteure était capable de nous offrir une fin encore plus waouh.
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Des histoires traitant de la gémellité j'en ai lues un certain nombre, le doute de S.K. Tremayne, Comme deux gouttes d'eau de Jacques Expert ou bien encore, Duelle de Barbara Abel. Des histoires qui m'ont énormément plu car elles mettaient en exergue les problèmes auxquels doivent faire parfois face des jumeaux monozygotes qui se ressemblent trait pour trait et qui ont des difficultés à se construire une personnalité qui leur est propre, l'ascendant aussi que peut avoir l'un sur l'autre et qui peuvent parfois conduire à des déviances. 

L'originalité ici réside dans le fait que "Sans elle" fait partie avec "Avec elle" de Solène Bakowski d'un projet commun pensé par les deux auteurs. L'idée est d'écrire à partir d'un début identique deux histoires différentes.

Les deux romans commencent donc de la même manière. Jessica et Coline sont deux jumelles monozygotes âgées de six ans. Deux blondinettes au visage angélique qui vivent entourées de leurs parents Patricia et Thierry Simoëns à Quesnoy dans le nord de la France.

Dans cette version de l'histoire comme dans celle de Solène Bakowski, les choses vont prendre un tournant à une date précise, le 14 juillet 2004. Nous sommes donc le 14 juillet 2004 jour de fête nationale et les deux fillettes comme beaucoup d'enfants de leur âge veulent assister au feu d'artifice qui doit être tiré dans leur ville à cette occasion. Seulement, voilà, comme beaucoup d'enfants de leur âge aussi, les deux enfants font beaucoup de bêtises et il se trouve qu'aujourd'hui Coline a renversé un parfum auquel sa mère tenait beaucoup. Pour la punir, la mère a décidé que sa fille serait privée de feu d'artifice et qu'elle resterait à la maison avec son père. Alors que Jessica et sa mère attendent que le feu d'artifice commence, la fillette repère un jeune homme qui distribue des bracelets fluorescents et houspille sa mère pour aller le chercher dans l'espoir d'en obtenir un pour elle et un pour sa soeur avant qu'il n'y en ait plus. Mais avant de laisser partir, la mère, constatant que sa fille a les lacets défaits, insiste pour les lui refaire pour ne pas qu'elle ne trébuche et n'aille se faire mal.

Alors que Patricia perd de vue Jessica qui était partie chercher les bracelets, la fillette disparaît sans laisser de traces. 

Ce livre parle de gémellité mais il parle aussi de hasard, de destin, chacun ayant sa propre conception de la chose et cet aspect me fait penser à l'excellent livre de Jacques Expert Tu me plais dans lequel il est également question de cela. Un événement aussi anodin puisse-t-il paraître peut-il changer à jamais le cours de nos vies  ? C'est ce qu'ont voulu montrer les deux auteurs avec ces deux départs communs et ces suites on ne peut plus divergentes même si certains événements auront lieu dans des circonstances différentes. 

La tension qui règne dans ce nouveau livre d'Amélie Antoine m'a beaucoup plu comme cela avait été le cas de Fidèle au poste du même auteur. Je me suis laissée porter par cette histoire tragique. Je me suis mise à la place des parents, désormais orphelins d'une de leur petite fille. J'ai souffert avec eux, avec Coline amputée de son alter ego. J'ai ressenti beaucoup de peine pour cette fillette qui, en plus de perdre sa soeur, avait en partie perdu ses parents qui ne pensaient plus qu'à retrouver sa soeur et ne se rendaient pas compte du désarroi dans lequel elle se trouvait. Une double sanction pour une si jeune enfant, une vie bancale, faites de manques qui ne lui permettront pas de se bâtir une existence sereine.

Avec elle n'est en aucune manière un thriller car plus que de s'appesantir sur l'enquête même si celle-ci fait l'objet de nombreux passages, l'auteur a préféré se focaliser sur la vie des protagonistes après la disparition de Jessica, sur la difficulté à se reconstruire après un tel drame, sur les dommages collatéraux, sur le deuil lorsque l'on ne sait pas. 

Certains pourront essayer comme je l'ai fait de faire des conjectures mais le plus important comme je le disais n'est pas de savoir ce qu'il est advenu de Jessica. 
Lien : http://jasmineandviolet.com/..
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Voici le second roman que j'ai lu dans ce duo atypique Solène/Amélie. Je découvre la plume d'Amélie alors qu'elle a déjà publié plusieurs romans. Deux romans autour de la gémellité, deux histoires, deux possibilités, deux coups de coeur.

Amélie a une plume qui donne beaucoup d'émotions, elle a réussi à me faire venir les larmes aux yeux. J'ai eu un final auquel je ne m'attendais pas du tout et je ressors avec des interrogations sur les certitudes que j'avais pu me faire tout au long de ma lecture.

Aborder la disparition d'un enfant est un sujet délicat, on peut vite rentrer dans les clichés et le patho... mais ce n'est pas du tout le cas dans ce roman. On rentre dans la peau de chaque personnage, on vit leur descente aux enfers au fil des jours, des mois et des années. On ressent le chagrin, le désespoir, on a ce trou dans le coeur, cette part de nous qui a été arrachée.

En tant que maman, je crois que j'ai plus vécue ce roman que "Avec elle" pourtant il avait réussi à me retourner, il avait fait un effet ouragan. Mais là imaginer une seule seconde perdre un enfant, ne pas savoir, espérer au point du désespoir, de la folie...Ce n'est pas un ouragan mais un Tsunami qui m'est passé dessus.
Comment se relever de la disparition de sa propre chair, comment vivre, revivre quand on ne peut pas faire le deuil ?!
Amélie nous fait vivre la tragédie au travers de tout les personnages, chacun apprend à vivre avec ou non. Leur vie s'est arrêté ce 14 juillet, lors d'un événement de fête... Cette journée ne sera pour eux plus jamais synonyme de fête, ce jour ils vont le revenir en boucle à jamais, les feux d'artifices ne seront plus des pluies d'étoiles dans les yeux, mais des larmes au multiples couleurs et facettes.

La culpabilité vécue par un parent qui mettra tout en oeuvre pour que son enfant ne passe pas dans l'oubli.
Les reproches, les accusations, quand on montre du doigts les petites faiblesses du quotidien. Les faiblesses que chacun d'entre nous pouvons vivre à un moment donné. Ces faiblesses sont mises en haut de la liste, les gens ne se souviennent que de ça et non des moment heureux, des rires et sourires qui étaient pourtant beaucoup plus présents.

La nature humaine, le jugement tellement facile, la reconstruction plus ou moins facile, le déni car on a peur de s'avouer la vérité. Une famille heureuse qui se bat malgré tout mais qui ne finira pas en conte de fées. Aucun espoir ou presque, un coin de ciel bleu pas très loin qu'on essaie d'attraper quand la force revient. le gouffre, le trou noir dans lequel on se conforte car ce coin de ciel bleu effraie plus que les profondeurs obscures.

Ce roman est un cataclysme d'émotions, Amélie ne ménage pas ses personnages et du coup ne ménage pas ses lecteurs. Un roman qui me restera gravé dans la mémoire longtemps.
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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Il était une fois une famille heureuse et unie. Deux jumelles inséparables.
Un soir du 14 juillet lune d'elle, Coline est punie, et reste à maison avec son père.
La mère Patricia, emmène Jessica voir les feux d'artifice. Jessica ne rentrera jamais...
Deux Intrigues avec le même départ l'une écrit par Amélie Antoine "Sans elle " j'ai choisi celui-ci pour commencer et l'autre " Avec elle" écrit par Solène Bakowski.

de suite j'ai retrouvé l'écriture d'Amélie Antoine et j'ai été embarqué. Elle donne le ton dès les premiers chapitres et elle mets les points sur les i quand il le faut !
Le roman m'a prise aux tripes, car c'est un sujet délicat que la disparition d'enfants et ses conséquences.

Tous personnages avec leurs défauts et leurs faiblesses sont inoubliables. L'auteur a très bien travaillé la psychologie de ses personnages. Elle a su analyser les réactions, les sentiments et le ressenti de chacun avec justesse en réussissant à se mettre non seulement dans la peau d' adultes mais aussi dans celle d'un enfant de 4 ans qui grandi ...
J'ai donc réussi à mieux comprendre leurs souffrances personnelles et forcément différentes.
Je ne suis pas prête d'oublier cette famille, Patricia, Thierry, Coline et Jessica.

L'ambiance est sombre, les chapitres nous donnent une idée de l'état psychologique de cette famille... chercher, s'acharner, soupçonner, ruminer, surmonter...

J'ai espéré jusqu'au bout sans imaginer une telle fin.
J'ai beaucoup pleuré..
Décidément Amélie Antoine me touche à chaque fois.

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Le désarroi, la douleur, la violence, la peur, l'incompréhension, l'envie de tout oublier, l'envie de se souvenir de tout, la culpabilité, la lâcheté, on reçoit en pleine gueule tous les sentiments, toute la vie de cette famille amputée d'un membre. Je ne vais pas déflorer l'histoire, il faut la découvrir page après page. Mais n'espérez pas de rayon de soleil ou de happy end, ici on est dans la vraie vie. Et on entre dans la tête des membres présents: en particulier, superbe portrait d'une enfant devenant adolescente. Encore un immense bouquin d'une auteure qui livre après livre entre au pinacle de mes écrivains/aines préféré (e) s.
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Ce livre fait partie d'un projet très atypique, deux auteurs Amélie Antoine et Solène Bakowski ont écrit deux romans dans lesquels elles ont imaginé deux histoires qui commencent pareil avec la même famille et deux jumelles inséparables mais qui partent chacune sur une voie différente à cause d'un seul détail. "Comment un seul détail suffit à tout changer".

Ces deux romans peuvent se lire séparément ou dans n'importe quel ordre, j'ai commencé par celui d'Amélie Antoine dont j'avais beaucoup apprécié le précédent roman "Quand on n'a que l'humour".

Coline et Jessica sont deux soeurs jumelles de 6 ans, elles sont tellement inséparables qu'elles n'ont jamais passé un moment l'une sans l'autre. Physiquement semblables elles diffèrent par leur caractère, Coline est l'ombre alors que Jessica est la lumière dans le couple fusionnel qu'elles forment, c'est un couple classique de jumelles où l'une domine l'autre.

Le soir du 14 juillet leur mère Patricia amène seulement Jessica admirer le feu d'artifice tiré sur un étang tout près de chez eux à le Quesnoy, une ville paisible du nord de la France car Coline a fait une bêtise et est punie. Patricia refait le lacet de Jessica qui veut aller chercher seule un collier fluorescent publicitaire distribué par un vendeur à quelques mètres. Quelques minutes d'inattention de la part de Patricia et Jessica disparait, volatilisée en pleine foule... La vie de cette famille bascule alors dans l'horreur car malgré les recherches engagées Jessica reste introuvable.

Amélie Antoine décortique finement les différentes étapes par lesquelles passent le couple et Coline dans les mois et années qui suivent cette disparition. La culpabilité qui assaille Patricia, la suspicion de la police qu'elle ressent douloureusement, les soupçons inévitables mais insupportables envers elle qui est toujours stressée à la limite du burn out...

Patricia et Thierry, au fil du temps qui passe, n'auront pas la même vision de la façon de poursuivre leur vie, tourner ou non la page..., renoncer ou non..., leurs réactions seront diamétralement opposées.
Quant à Coline, elle réalise brutalement à six ans que les adultes ne sont pas tout puissants comme elle l'imaginait, elle continue à faire comme si sa soeur était là, lui met son couvert à table, ressent l'absence de sa soeur puis un terrible manque, elle a le sentiment d'être incomplète et ne passe pas une journée sans penser à sa soeur jumelle.
Chacun reste enfermé dans sa souffrance, le couple est fragilisé par les reproches que Thierry fait à sa femme qu'il juge responsable de la disparition de Jessica et Coline va trainer, à partir de ce funeste jour, un terrible mal être, elle va vivre une vie sans aucune légèreté, sans amies, une vie bien différente des autres jeunes. Pour Patricia va aussi se poser une terrible question comment aimer celle qui reste ? D'autant plus que celle qui a disparue a toujours été sa préférée…

Amélie Antoine dissèque la question de la gémellité et questionne sur la façon de se construire avec l'absence de celle qui était son reflet. Tous les sentiments des différents membres de la famille sont analysés avec une extrême finesse dans ce roman dont les pages se tournent toutes seules et qui se termine par un final qui m'a complètement scotchée.

Les deux auteurs ont parfaitement réussi à mener leur projet en parallèle,
leurs personnages ont le mêmes traits de caractère et les situations se rejoignent.
Elles ont développé des thèmes communs :
* L'importance du fait fondateur, du moment où tout bascule (disparition de Jessica pour Amélie Antoine) qui sont pour Coline, dans les deux cas, à l'origine d'une cassure dans sa vie qui après ses 6 ans ne sera plus jamais la même qu'avant ses 6 ans.
* La souffrance des enfants puis adolescents (les deux dans « Avec elle »,
seulement Coline dans « Sans elle ») qui subissent le manque d'attention de leurs parents englués dans leurs problèmes d'adultes, qui sont livrées à elles-mêmes et vont devenir le soutien de leur mère à la dérive.
* Leur isolement sans pouvoir compter sur aucune aide extérieure.
* La solitude d'une Coline au destin bouleversant qu'elle vive avec ou sans sa soeur.
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Après avoir lu récemment " le bonheur l'emportera " que j'ai adoré, j'ai repéré à la médiathèque le titre suivant " Sans elle". le résumé me tentait bien. Amélie Antoine excelle de nouveau dans un thriller psychologique où la réalité est mise en avant.

Dans ce roman, j'ai suivi l'histoire d'une famille qui prend de plein fouet un drame qui va tout faire exploser. La perte d'un enfant est le principal fil conducteur du récit. Jessica et Coline sont deux jumelles âgées de 6 ans habitant à le Quesnoy. Coline est punie car elle a renversé un flacon dans la salle de bains et ne pourra pas voir les feux d'artifice avec sa soeur. Sa mère Patricia et sa jumelle Jessica se rendent alors toutes les deux aux illuminations artificielles. Alors que le ciel se remplit de diverses couleurs, tout ne se passe pas comme prévu ; Jessica est portée disparue sans laisser de trace. L'angoisse de la mère se fait sentir, chaque minute s'écoule et aucun signe de vie de la petite fille. Patricia est anéantie. Malgré les recherches de la police et des habitants, aucun signe de vie.
" Elle ne peut pas être bien loin ; une gamine, ça ne se volatilise pas comme ça, d'un coup de baguette magique !"Patricia ignore les commentaires futiles, elle décrit sa fille, dix fois, vingt fois, elle réduit Jessica à quelques détails qui lui semblent essentiels, les boucles, la taille, les grands yeux couleur topaze, la robe, l'âge. Six ans, elle a six ans, elle est toute petite, c'est encore un bébé, aidez-moi à la retrouver, s'il vous plaît… "
Les jours, les mois et les années s'écoulent et personne ne sait où est Jessica. le couple se déchire, Patricia tombe dans une profonde dépression frôlant parfois la paranoïa. Quant à Coline, elle pense constamment à sa soeur et les questions qu'elle pose à ses parents restent sans réponse. Son père tente de tenir le coup pour préserver Coline du chagrin qui l'entoure.

Amélie Antoine a une facilité à raconter des histoires où la psychologie des personnages marque l'esprit du lecteur. L'histoire est minutieusement analysée ; la détresse du couple est à son paroxysme. D'autres thèmes sont aussi mis en avant tels que le pardon, la culpabilité et l'espoir.

" Sans elle " est un roman poignant où les émotions sont au rendez-vous. L'histoire sonne juste avec des protagonistes bien caricaturés.

Encore une fois Amélie Antoine a le don de me toucher au plus profond de mon être !
Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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